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Les Orientations de la Métahistoire

John Lash

Traduction de Dominique Guillet

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Le Chemin au-delà des Croyances

Socrate disait “La vie non examinée ne vaut pas la peine d'être vécue”. Nous pourrions paraphraser cette affirmation en termes métahistoriques: “Les croyances non examinées ne valent pas la peine d'être soutenues”.

Cela est sans doute facile à dire, mais parmi les croyances que vous soutenez, combien en avez-vous examinées?

La croyance, par définition, est dépendante de la suspension du jugement critique. La puissance des croyances réside principalement dans le fait qu'elles ne peuvent pas être jugées, rationnellement réfutées, ou invalidées/validées de façon critique. Elles sont “infalsifiables” pour utiliser l'expression de Carl Popper. Les croyances peuvent s'avérer complètement absurdes et ridicules, intrinsèquement parlant, mais ceux qui les adoptent s'en trouvent gratifiés. Ils peuvent agir pour ou contre leur propre humanité en fonction de ce qu'ils croient. Comment est-il possible d'expliquer cette dynamique?

La Puissance des Croyances

Comme les croyances sont infalsifiables - personne ne peut prouver que le monde fut créé par un gnome géant qui vit sur la face cachée de la Lune et personne ne peut le réfuter, non plus - elles semblent posséder un pouvoir qui défie et surpasse la raison. C'est un aspect de leur attrait. L'autre réside dans les réponses que les croyances pourvoient à des questions telles que “où la vie commence-t-elle?”, qui ne peuvent pas susciter des réponses aisées si tant qu'elles le puissent.

Les gens disent fréquemment que de telles réponses (plus particulièrement au sujet de la vie après la mort) nous consolent et nous encouragent et que la vie serait intolérable sans elles - mais cette affirmation n'est elle-même rien de plus qu'une croyance. N'ayant pas essayé de vivre sans ces croyances consolantes, nous ne savons pas comment la vie serait si elle en était dépourvue. Nous croyons qu'il serait intolérable de vivre sans croyances invérifiables et non validées pour répondre aux questions sans réponses que la vie nous présente. La force de cette croyance, plutôt que les réponses invérifiables que nous adoptons, est ce qui nous dissuade d'essayer même de vivre sans être dépendants de ces croyances.

Ainsi, le pouvoir spécieux, qui surpasse la raison, et la consolation de réponses invérifiables sont les deux attraits essentiels de la croyance; et il y en a un troisième. Ce que nous croyons est habituellement une idée non examinée ou une conviction reçue, sans discrimination, d'autrui et partagée avec beaucoup d'autres et elle est donc essentielle à notre identité. Dans la plupart des cas, les enfants croient ce qu'on leur dit de croire, point à la ligne. (La vérité est que les enfants peuvent résister avec détermination à ce qu'on leur dit de croire mais sans personne qui puisse valider leur résistance et encourager leur dissension, ils acquiescent progressivement et finissent par oublier leurs objections, étouffant les sentiments qui les accompagnent). Lorsqu'ils adoptent des croyances, les enfants s'identifient naturellement avec ceux qui partagent ces croyances et qui les imposent. La transmission de croyances, célébrée avec emphase lors de grands discours portant sur la “tradition” spirituelle et culturelle, est en fait une des grandes tragédies non reconnues de la condition humaine.

Au contraire d'autres animaux, la progéniture humaine est néotonique: elle requiert une longue période de maturation. Lorsque nous naissons, le cerveau n'est pas encore développé en tant qu'organe. Cela prend de nombreuses années pour maturer un cerveau. Bien qu'il explique l'amplitude exceptionnelle de l'apprentissage et de l'innovation propres à notre espèce, ce handicap néotonique rend la progéniture humaine excessivement dépendante de ce qui lui a été inculqué par les adultes. La vue d'enfants, entassés dans un madrasa, un jardin d'enfants Islamique, dodelinant de la tête comme des zombies et répétant le Coran huit heures par jour n'est qu'un exemple (mais un exemple flagrant) de la manière dont les enfants sont programmés pour croire. De telles pratiques, qui existent sous des formes nombreuses dans des cultures diverses, devraient être considérées comme sévices sur enfants.

La néotonie confère à notre espèce l'avantage unique d'une transmission inversée de richesses générationnelles, des membres les plus jeunes aux membres les plus âgés de la tribu. (C'est le thème de mon ouvrage En Quête du Zodiaque). En d'autres mots, la nature requiert la maturation à long terme de la progéniture humaine afin que le potentiel évolutif incarné dans la nouvelle génération puisse être partagé avec la génération plus âgée. Les enfants arrivent dans la tribu humaine pour que nous puissions apprendre d'eux et non pas pour que nous leur disions ce qu'il faut croire. Nous sommes tous des tulkus.

La triple puissance de la croyance - la non falsification, la consolation et l'identité - ne doit pas être prise à la légère mais le pouvoir de la croyance est contrefait: elle ne donne pas du tout ce qu'elle semble donner. Mon essai La Tyrannie de la Foi explique commence l'effet placebo fonctionne dans la croyance, procurant un simulacre de retour pour un investissement considérable. Il n'est pas aisé de détecter et de comprendre de telles dynamiques mais cela est essentiel pour quiconque décide de devenir libre de croyances reçues et de programmation néotonique.

La croyance fantôme explique la même dynamique à partir d'une autre perspective et explicite comment, quand bien même la foi est en déclin dans le monde entier, le pouvoir illusoire de la croyance est en train d'atteindre des niveaux dangereux - un point de démence intégrale.

Un des messages essentiels de la Métahistoire est que la croyance peut détruire notre capacité de faire l'expérience. Citant l'oeuvre de R. D. Laing, la rubrique “croyances” du Lexique explique comment nous pouvons être spoliés de notre expérience propre de telle sorte que nous finissions par vivre selon des voies qui ne reflètent pas nos talents authentiques ou notre potentiel inné. Beaucoup de ce qui a été appelé “spiritualité” et “travail intérieur”, depuis les années 1960, concerne la déprogrammation, la libération de croyances reçues et le recouvrement des ressources authentiques de l'individualité. C'est l'essence du mouvement pour le potentiel humain. Malheureusement, le travail de déprogrammation se métamorphose souvent en jeux de “croissance personnelle” et “de quête de pouvoir”, amenant les gens à croire que la spiritualité consiste à se frayer un chemin dans le monde, de gagner aux jeux sociaux, etc.

Sur ce site, nous distinguons l'auto-gratification de la consécration et nous insistons sur le fait que la potentialité humaine atteint son optimum d'accomplissement lorsque le chemin de vie de l'individu est intégré aux voies de Gaïa, la planète vivante. D'où le concept de co-évolution qui est développé de manière extensive dans ces pages.

Il est, bien sûr, impossible de procéder avec de telles initiatives sans fonctionner avec certaines croyances. Alors, que vous demandons-nous de croire ici? Nous vous demandons de ne rien prendre de ce site sur croyance mais nous vous invitons à prendre en considération comment nous évaluons les croyances (métacritique) et comment nous choisissons parmi elles.

La Métahistoire propose une confiance sélective et prudente en des croyances concernant le potentiel humain, un peu selon le mode de “l'humanisme séculaire” mais avec la différence que ce chemin ne doit pas exclure catégoriquement le surnaturel, le mythique et le mystique, ou les rejeter comme étant illusoires, mais reconnaître leur rôle essentiel dans l'expérience de notre espèce.

Au travers de ce site, j'affirme qu'il est souhaitable de croire aussi peu que possible, et de faire confiance à l'expérience directe plutôt qu'à la spéculation, à l'espoir et à la fantaisie - cela dépend si la capacité à vivre l'expérience est saine et intacte, guérie des croyances paralysantes - et de pénétrer sur une voie visionnaire d'engagement par laquelle nous croyons en ce qui peut être réellement accompli, plutôt qu'en ce qui pourrait être possible, ou ce que nous aimerions prétendre possible.

Mon essai “Déments et Inhumains” décrit les croyances fondamentales à développer sur ce site et affirme clairement que de telles croyances ne sont pas à adopter comme une plate-forme prédéterminée ou un programme aveugle. Nous ne demandons à personne d'adhérer à ces croyances mais nous invitons tout un chacun à les examiner, les discuter, et peut-être les expérimenter. La Métahistoire (Aborder le Gnosticisme au travers de la vision du coeur) propose une distinction claire entre la croyance et la foi: la première est une dépendance aveugle sur ce qui ne peut pas être prouvé ou connu expérimentalement et la seconde est la confiance en la faculté de définir, de réaliser et d'accomplir tout ce que nous pouvons authentiquement imaginer. Le principe Gnostique (Pistis Sophia) de la croyance conseille:

“Croyez que vous puissiez découvrir, de façon innée, tout ce que vous cherchez à connaître au travers d'une quête extérieure de la connaissance ou au travers de l'adoption de croyances reçues en tant que substituts de la connaissance directe.”

Comment Fonctionne la Métahistoire

Afin de promouvoir un choix libre et conscient de croyances, plutôt qu'un vécu de croyances inconscientes, la Métahistoire propose deux outils: la métacritique, l'analyse radicale des croyances et des systèmes de croyances et une narration, en “open source”, afin de développer une histoire différente de ce que cela signifie d'être humain.

Il est maintenant largement reconnu que les êtres humains, de tous temps et en toutes cultures, vivent des histoires (des scripts ou des programmes) de six types récurrents: religieux, racial, national, sexuel, politique et familial. Nous examinons le contenu et la composition de ces histoires afin de percevoir comment elles impulsent des comportements. Le pouvoir des histoires est universellement attractif mais ce qui est encore plus puissant, c'est la transmission de croyances fondamentales sous forme d'histoire.

Nous agissons selon ce nous croyons.

L'effet d'une histoire ou d'un script est de produire une identification mais cela généralement se manifeste de façon inconsciente. Nous adoptons les croyances encodées sous forme d'une histoire sans un réel processus d'expérimentation ou une conscience claire de ce qu'elles impliquent vraiment.

Une fois que les croyances véhiculées par les histoires sont dévoilées, leur force de motivation peut être examinée et les comportements qu'elles induisent peuvent être transformés. L'application aveugle de scripts aux niveaux personnel et collectif est typique de l'histoire humaine mais au-delà de l'histoire, il existe une autre manière de gérer le pouvoir des croyances, une voie de choix raisonné et de réponse éclairée. Un chemin d'alignement.

Changement de Croyances

Le logo des Bioneers, qui collaborent avec le Marion Institute pour présenter une conférence annuelle, Bioneers by the Bay, est “se connecter pour changer”. Le mélange et la fusion de nos différentes réalités induit un sens plus aigu, et plus empreint de compassion, de notre réalité commune. Les croyances que nous avons acquises au travers des autres peuvent être changées grâce au dialogue avec les autres (mais non pas sans confronter les peurs et les attachements, les émotions qui nous lient à des croyances non soutenables). Le changement de croyances est la dynamique la plus révolutionnaire qui puisse nous orienter vers un futur sain et soutenable pour la vie humaine sur Terre. Sur ce site, nous examinons les croyances afin de découvrir ce qui guide l'animal humain, pour le meilleur ou pour le pire. Le changement de croyances nous permet de prendre des engagements personnels et sociaux libérés d'une conformité aveugle à des histoires reçues, à des règles imposées et à des programmes non examinés.

Il est aisé de parler de changement mais beaucoup plus difficile de changer la façon dont nous parlons de nous-mêmes et de nos expériences en premier lieu. Pour adopter un langage plus fonctionnel et plus conscient, une syntaxe pour un vécu optimal, la Métahistoire prend en considération différentes expressions de croyances que l'on trouve dans des histoires de toutes sortes, des narrations Bibliques aux nouvelles quotidiennes. Ce processus invite au dialogue, aux explorations partagées de nos scripts personnels et collectifs. Comme nous agissons tous selon les scripts des six catégories, souvent en combinaisons fortement mélangées (un script religieux et familial, par exemple), nous sommes tous qualifiés pour détecter comment le pouvoir des histoires est à l'oeuvre en nos vies et dans le monde entier. La participation est l'essence du voyage qui nous emmène au-delà du conditionnement de l'histoire.

Les croyances intrinsèques à la science, à la religion et à la culture (les trois formats) peuvent impulser les comportements humains selon des voies aveugles et nuisibles. La Métahistoire évalue les dynamiques occultes de motivation afin de déterminer ce qui est inhumain et dément dans les systèmes de croyances humaines. Les perceptions qui sont ainsi obtenues sont mises au service, d'une manière directe, de la libération et du ré-alignement personnels. La manière la plus puissante de changer les comportements est de changer les croyances qui les impulsent mais, pour ce faire, il fait investiguer et évaluer, avec courage et honnêteté, nos convictions les plus intimes.

La Métahistoire est une discipline pro-active de transformation radicale en termes personnels, sociaux et collectifs. Au travers de la narration ouverte, elle offre un cadre de travail permettant de s'engager dans une vision planétaire commune. La Métahistoire va au-delà d'un simple récit de faits et d'événements et même au-delà d'une interprétation de ces faits et événements. Elle va au-delà du débat d'idées parce que les croyances, plutôt que les idées en soi, déterminent l'arrière plan ultime de tout ce qui est conçu et accompli par les êtres humains. La croyance est la matrice de laquelle émergent les idées, même lorsque ces idées conduisent éventuellement à se libérer des croyances spécifiques.

Détecter les croyances, c'est discerner les dynamiques occultes de l'histoire et c'est aussi découvrir ce qui nous libère de l'histoire.

Foi en l'Espèce

Sur ce site, nous proposons de vivre sans la foi fondée sur des croyances et des propositions invérifiables mais nous encourageons la foi qui peut être testée par des expériences de vie réelle. La foi est une question très importante pour de nombreuses personnes parce que, comme nous l'avons souligné ci-dessus, les questions les plus essentielles de la vie semblent soit ne pas avoir encore de réponses, soit de ne pas pouvoir susciter de réponses: Dieu existe-t-il? Pourquoi sommes-nous nés? Que se passe-t-il lorsque nous mourrons? L'âme est-elle immortelle? Verrons-nous ceux que nous aimons après la mort? La chance existe-t-elle? Qui nous guide, ou nous juge, au travers de la vie? Quelle puissance dirige le cours de l'histoire? Comment le monde finira-t-il?

Il est aisé de s'en remettre à la foi pour ces questions mais qui pourvoit les réponses et les croyances qu'il faut accepter sur la foi? Quelles que soient les problématiques, la foi en revient tout le temps à s'en remettre à des sources que l'on croie se trouver en dehors ou au-delà de nos capacités innées. Bien qu'elle semble conférer du pouvoir - en raison du fait qu'elle nous permet de confronter les questions sans réponses de la vie - la foi est futile et paralysante.

Avant tout chose, la Métahistoire pose la question suivante:

“Si notre foi était fondée sur des mensonges et des illusions, comment le saurions-nous?”

La nature intrinsèque de la foi nous aveugle à la véracité de ce que nous embrassons sur la foi - à moins que nous puissions le tester personnellement. Nous affirmons que l'authenticité de l'expérience individuelle est supérieure à toute foi, à l'exception de la foi en l'humanité. Ainsi donc, la Métahistoire encourage la foi en l'espèce, la foi en le potentiel humain, mais sans néanmoins exclure la dimension surnaturelle et spirituelle de l'expérience humaine. Ce n'est pas une forme d'humanisme séculaire mais elle aborde les problèmes essentiels que l'humanisme ne peut résoudre.

Aller au-delà de l'histoire signifie initier une histoire différente, l'aventure de notre libération commune des scripts imposés. Au fil de l'évolution de ce processus, toutes nos croyances sont évaluées à l'aune d'une problématique unique et ultime: notre croyance en l'humanité elle-même, notre croyance dans le potentiel de l'espèce humaine d'accomplir son rôle mystérieux dans le cosmos. Les Gnostiques enseignaient que la vie humaine est cette aventure d'apprentissage, une expérimentation d'innovation. Guidée par la foi en le potentiel humain et une histoire Gaïenne pour toutes les espèces, la Métahistoire offre un chemin visionnaire vers ce qui est authentiquement excellent, et réellement humain, dans la quête éternelle de l'esprit humain.

John Lash. Janvier 2007.

Traduction de Dominique Guillet