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Vers la Rencontre Secrète

John Lash

Traduction de Dominique Guillet

Dans mon essai “Comment pratiquer le Tantra Planétaire”, j’ai cherché à clarifier les conditions élémentaires de la magie interactive avec Gaïa. La base de la pratique est, bien sûr, de prendre le Voeu. Je conseille de pratiquer ce rituel en couple. Vous pouvez le faire autant de fois que vous le souhaitez mais une seule fois avec chaque personne. Si nécessaire, continuez d’essayer jusqu’à ce que vous ressentiez que c’est tout bon.

La finalité de cet essai est de proposer quelques conseils afin de conclure avec la présentation de la pratique de base. J’insiste sur le terme “de base”. Le Tantra Planétaire comprend deux niveaux, basique et avancé. Jusqu’à maintenant, j’ai utilisé les termes Tantra Planétaire et Kala Tantra plus ou moins de manière interchangeable. Mais cette équivalence n’est pas totalement correcte et pourrait être trompeuse. Disons pour clarifier que le Tantra Planétaire est la pratique de base de magie interactive avec Gaïa tandis que le Kala Tantra en est une pratique avancée. D’ici la fin de cet essai, vous aurez acquis une notion plus claire de cette distinction.

Instruction Sacrée

Dans le Bouddhisme Tibétain, prendre une instruction signifie recevoir un enseignement oral d’un lama ou tulku reconnu. C’est une transmission directe, par la parole, de la doctrine et de la technique, scellée par un voeu (samaya). L’instruction peut consister d’idées philosophiques mais, le plus souvent, elle concerne les spécificités d’une pratique rituelle. Par exemple, l’instruction dans le yoga de la divinité, la visualisation d’un yidam afin d’accomplir un état élevé de conscience. C’est une pratique commune dans la phase de génération (phase de développement du Atiyoga).

Dans le Tantra Planétaire, l’instruction procède directement du Mental Sacré de Sophia. Rappelons la conversion Tantrique: Sophia = Sagesse = Vidya. La Sagesse de la Terre est l’attribut de la Nature du Bouddha se manifestant dans la forme Shamboga de cette planète et engageant la forme Nirmana de la vie sensible dans la biosphère. En d’autres mots, la Nature du Bouddha s’articule dans ce déploiement en tant que planète dans le monde naturel et, surnaturellement, selon les voies qu’elle préfère. Que l’Absolu soit ou non inexprimable, une chose reste certaine, c’est qu’il est infiniment expressif. Le Vedanta Mayavada est une approche dualiste de la réalité qui s’intéresse aux expressions de l’Absolu, du Mental Unique, plutôt que de dénier et de dissoudre ces expressions afin de retourner à leur source. Mon héritage spirituel est le Mayavada, dualiste et phénoménaliste - à savoir, vous considérez que les phénomènes sont réels et non pas seulement une illusion qui voile la réalité ultime. Mayavada signifie “approche au travers de la Maya”. Maya n’est pas l’illusion, quelque chose de faux, de trompeur et d’irréel, quelque chose qu’il nous faille transcender. Ce qui demeure au-delà du temps et de l’espace nous atteint jusqu’ici, dans les apparences. Maya est l’expression réelle de la source indicible de la conscience et des apparences à la fois.

Traditionnellement, la religion Shakta ou Shaktisme a adopté l’approche Mayavada, mettant en exergue la dualité afin que l’union puisse être accomplie. La dualité n’est pas la séparation mais, paradoxalement, la condition de l’unité. La trinité métaphysique ultime est: DUALITE - UN - UNITE. L’accentuation unique sur l’Un dénie la dualité, tel qu’on peut le voir dans l’approche du Vedanta Advaita (non-dualisme) qui considère que les apparences sont une illusion procédant d’une autre illusion, à savoir celle de la séparation de l’Un. Mais l’unité combine la dualité avec l’Un. Elle permet la séparation afin que des relations puissent se développer. J’estime que cette interprétation de la vérité métaphysique est plus holistique et plus généreuse. Je vous encourage fortement à étudier la perspective du Mayavada.

La pratique basique dans le Tantra Planétaire restaure et ravive la connexion innée de chaque individu avec le Divin Féminin. Le Tantra a été qualifié de “culte du Féminin”. Cette caractérisation s’applique également au Tantra Planétaire. J’ai déjà explicité le besoin fondamental et exclusif d’accentuer le Féminin sur ce chemin. Si cette accentuation vous trouble, je vous suggérerais de méditer sur la question suivante: qu’est Femme pour Gaïa?

Au fil de votre familiarité avec la pratique basique de la magie interactive avec Gaïa, vos intuitions et votre sentiment intime vis à vis de Femme vont profondément se métamorphoser. Les femmes tout autant que les hommes vont ressentir cette transformation, particulièrement lorsque l’influence du Voeu se fera sentir correctement. Vous allez prendre conscience progressivement que Femme est une lentille au travers de laquelle Sophia se voit en incarnation; la nature de la lentille est telle qu’elle se perçoit de genre féminin mais elle perçoit également les hommes au travers de la même lentille, comme des femmes mutées! Biologiquement, les femmes et les hommes émergent tous d’un même patron, ou matrice génétique, femelle avec la variation d’un seul chromosome pour activer cette différence. Femme s’incarne à la fois chez les hommes et chez les femmes. Homme s’incarne seulement chez les hommes. Homme est une autre sorte de lentille, le filtre au travers duquel Sophia perçoit l’humanité, l’Anthropos, non pas elle-même, l’Eon. Dans sa vision, néanmoins, Sophia fusionne ces deux perspectives de la même manière que nos deux yeux, le droit et le gauche, nous pourvoient avec une image unique et intégrée du monde.


Dans l’imagination divine de l’Eon Sophia, l’Anthropos est le yoga des consorts de Femme et d’Homme. Il est à la fois mâle et femelle, et ni mâle ni femelle, et même, il n’existe que lorsque Femme et Homme sont engagés à la fois, de manière immanente, dans le maithuna, l’étreinte sacrée.

Pour parler moins mystérieusement, si je puis, l’interaction avec Gaïa conduit à une prise de conscience saisissante que l’Anthropos (projeté du Plérome par l’Eon Sophia et un autre Eon dans un rituel de yoga des consorts, souvenez-vous) n’est pas l’espèce humaine dans sa manifestation biologique, mais l’accouplement rêvé de Femme et d’Homme, perpétuellement soutenu dans le Mental de Sophia: un rêve vivant d’amour incarné, une émanation divine bisexuelle. Lorsque le Voeu prendra effet, votre subconscient sera implanté avec la reconnaissance de cette émanation. Lorsque cette sublime intuition mûrit dans le coeur d’un être humain, il lui est de plus en plus impossible d’accepter de quelconques notions théologiques concernant l’humanité, de quelconques idées reçues quant à la nature des genres ou de quelconques concepts évolutifs eu égard à l’espèce humaine, qui n’intègrent pas la vision magique de l’émanation bipolaire.

L’interactivité avec Gaïa est magique. La première magie à réaliser dans la pratique basique est le fait que Sophia et son consort Eon ne créèrent pas l’Anthropos: ils l’émanèrent et ils continuent de l’émaner. L’Humanité ne fut jamais créée dans un sens littéral car elle est perpétuellement rêvée à la vie.

En sus de la transformation massive dans la perception de l’humanité, l’interactivité avec Gaïa va conférer des jaillissements d’instruction sacrée. Elle et elle seule est le guru, l’unique maîtresse, l’instructrice spirituelle de l’humanité tout entière. L’instruction qui procède directement de la Déesse a été associée avec la déesse Hindoue Sarasvati et d’autres icônes de la sagesse féminine. Je dirais même plus que le personnage de Sarasvati est l’unique image reçue qui représente au mieux Gaïa comme instructrice de ceux qui prennent le Voeu. Sarasvati est souvent dépeinte jouant la vina, un instrument de l’Inde du sud qui évoque ses racines Dravidiennes. Les talents musicaux, linguistiques et acoustiques sont fortement intensifiés par l’interactivité Gaïenne.

Le personnage correspondant dans la spiritualité Amérindienne serait la Femme Bison Blanc.

Le petit du bison blanc est une vision atavique de l’Anthropos, le double animal de l’humanité, pourrions-nous dire. La Femme Bison Blanc instruit les tribus de la planète par des rituels d’harmonisation avec le Grand Esprit (Originateur, Plérome Gnostique) tel que le partage du Calumet de la Paix. Et c'est exactement de la même manière que Gaïa va conférer une instruction sacrée à ceux qui y sont réceptifs, selon les voies qui leur conviennent et en résonnance avec leurs talents, leurs souhaits et leurs passions. Au travers de son instruction, elle va amener de nombreux êtres humains à la reconnaissance de la relation interspécifique car l’Anthropos existe en relation avec tous les êtres sensibles, et non pas seul, et ni séparé ni supérieur.


Trois Etudes

Si vous vous engagez dans la magie interactive avec Gaïa, vous arriverez à connaître directement et indéniablement comment l’Eon Sophia enseigne l’Anthropos à chacun d’entre nous, par instruction privée, pourrions-nous dire. Les Gnostiques attribuaient ce type particulier d’instruction à Marie-Madeleine - dont quelques traces subsistent dans la Pistis-Sophia (pré-Nag-Hammadi) et dans le fragmentaire Evangile de Marie. Madeleine symbolise la faculté d’intuition féminine pour reconnaître l’Anthropos, l’humanité authentique, pitelios rhome en Copte. En vérité, le sens de l’humanité ne peut pas être enseigné ou acquis de manière extérieure, sous quelque manière que ce soit et de quiconque. Il est totalement intrinsèque. Mais il peut être acquis, dans un sens, par instruction divine accessible à tout un chacun. Madeleine et d’autres femmes Gnostiquement éclairées véhiculaient cette instruction unique et y guidaient autrui. Elles accouchaient, en autrui, l’enseignement Sophianique de l’Anthropos.

Le Tantra Planétaire est un culte de Shakti - non pas à la manière des services liturgiques, bien sûr, mais en tant que discipline quotidienne d’une intuition articulée et d’auto-éducation permanente. De nos jours, le culte de Shakti est moins un chemin dévotionnel qu’un chemin éducatif: la prise d’instruction de Sophia. La pratique basique dans le Tantra Planétaire se développe en un style de vie en abordant trois sujets: le grand mandala du Nexus des Shaktis (espace), la structure des cycles lunaires (temps) et le Joyau Vajra (matière, sensation). La pratique est volontaire, choisie par chaque individu, mais ces études pourraient tout aussi bien être poursuivies en couples ou en groupes.

Vous pouvez étudier le Nexus des Shakti de toute manière qui vous sied. Par exemple, étudiez la page du site qui détaille l’imagerie et les attributs des Mahavidyas, incluant les pouvoirs qu’elles confèrent à leurs dévots. Le reste des huit divinités du Nexus peuvent être investiguées au travers d’ouvrages sur le Bouddhisme Tibétain et les Bouddhas Femelles, etc. Je recommande le magnifique ouvrage de Miranda Shaw, Buddhist Goddesses of India, en tant que texte fondamental pour les études du Nexus des Shaktis.

Chaque individu va être plus attiré par certaines figures que d’autres. Des connexions sensationnelles vont se mettre en place. Certains individus vont pouvoir, juste par la simple étude, se connecter avec une gardienne. La méditation sur le Nexus des Shaktis peut être immensément enrichissante et peut très bien inspirer toutes voies d’expression dans la musique, la peinture et la danse. Une disposition religieuse intégralement novatrice est enchâssée dans cette configuration mais elle doit être tout le temps focalisée sur un facteur central, la Dakini 18, VV. Il se peut qu'un travail d’inspiration avec les Mahavidyas et les Dakinis de Ciel de Diamant jaillisse, en votre imagination, tel un feu d’artifices. De nombreuses digressions et même régressions peuvent également se manifester lorsque vous explorez les royaumes de labyrinthes du Divin Féminin. Avec la matière mythique, le risque existe toujours de se perdre ou de se faire subjuguer...

Mais, pour compléter la métaphore, souvenez-vous que les feux d’artifice sont toujours d’abord lancés à partir de la terre ferme. Le Nexus des Shaktis à 18 calibres confère une focalisation et une orientation à tout ce qui émerge dans la psyché humaine avec “le retour de la Déesse”. Pour retourner vers la Déesse, retournez continuellement votre attention vers VV, celle qui vous conférera son attention.


Shaktis Lunaires

La seconde étude dans la pratique basique est le suivi, mois par mois, des cycles lunaires dans leurs corrélations avec les Mahavidyas et les Dakinis dans le Nexus. Une Shakti différente prend la barre avec chaque nouvelle lune et elle transmet durant 29 jours. Le suivi du cycle lunaire dans le Zodiaque Tantrique présente des opportunités permanentes d’apprendre comment les Shaktis opèrent, de reconnaître leurs fréquences et de répondre à leurs instructions. Cette étude constitue un rituel de méditation, durant le mois complet, qui vous sensibilise aux émanations télépathiques de tout le Nexus, une Shakti à la fois.

La Sagesse de Dakini émerge en votre flux mental ordinaire comme un courant alternatif de pensée qui devient progressivement de plus en plus distinct de votre propre flux mental de dialogue intérieur. Apprendre cette distinction, c’est acquérir une clairaudience raffinée, appelée transception en Tibétain.

La clairaudience est une méthode très antique dans le Tantra Tibétain, et dans d’autres écoles d’illumination cognitive. Long Chen Pa (ou Lonchen Rabjampa - 1308-1364/9) était un sidha de haut niveau chez les Nyingmapa, l’école de Tantra Tibétain à laquelle le Kala Tantra est le plus intimement corrélé. La méthode qu’il pratiquait et qu’il enseignait, à un niveau exceptionnel de maîtrise, est appelé en Tibétain sems dpa’ rdo rje (en sanskrit sattvavajra). C’est une forme de transmission interactive entre la Sphère de Sagesse des Dakinis et la mentation humaine, la pensée consciente de soi. Dans cette transmission, la dimension fondatrice pure du mental sans source (rigpa) converse spontanément avec soi-même. Les érudits traduisent
sems dpa’ rdo rje par “réactivité cognitive” (Lipman et Peterson You are the Eyes of the World). Je l’appelle transception du verbe “transcevoir”.

Pour plus d’informations sur la tranception de la Sagesse Dakini voir l’essai à venir “Terma de Terre et Terma de Pierre”.

“L’invocation des shaktis lunaires est notre méthode” Tante Preema dit à la jeune Shambu dans l’ouvrage Medicine of Light d’Amarananda Bhairavan. Bhairavan est un revivaliste Dravidien qui, lorsqu’il était jeune garçon, fut instruit dans la tradition et la magie de la déesse par sa Tante Preema, une
odiyya ou sorcière dédiée à Kali. Ses ouvrages foisonnent de connaissances exotiques qui semblent fort authentiques. Présentées au travers d’histoires, les leçons de la matriarche villageoise sont hautement réminiscentes du surnaturalisme à la Castaneda, jusqu’à l’évocation de ce familier de longue date des sorciers, le corbeau.

Je recommande les ouvrages de Bhairavan “Kali’s Odiyya” (2000) et “Medicine of Light” (2007). Tous les deux contiennent de nombreuses connaissances mystiques corrélées au Tantra Planétaire. La “sorcellerie kaula” d’Amarananda Bhairavan annonce le Kala Tantra à de nombreux égards et crée l’atmosphère adaptée à un travail avancé. Ces ouvrages vont ouvrir votre appétit pour les mystères et les merveilles à venir.

Illumination Sensorielle

Le troisième sujet d’étude après le Nexus des Shaktis (espace, atmosphère) et le cycle des shaktis lunaires (temps, flux mental) est le Joyau Vajra (matière, sensation). Le centre de ce joyau est VV elle-même, Dakini 18. Les cinq pointes de l’étoile inversée l’entourant sont occupées par les Dakinis de Ciel de Diamant classées comme Bouddhas Femelles (BF) et Dakinis de Sagesse (DS):

11. Nairatmya “dont le corps est le ciel”, BF.
12. Vajravarahi “la truie Adamantine”, une révélatrice puissante, DS.
13. Kurukulla maîtresse de la sorcellerie et de l’enchantement, DS.
14. Parnashavari “La Dame de Feuilles Vêtue”, divinité shamanique, BF.
15. Visvamata “La Mère de Diversité”, BF.

Comme je l’ai expliqué dans “Comment pratiquer le Tantra Planétaire”, les cinq Dakinis de Ciel de Diamant suscitent votre attention au travers des sens de la vue, de l'ouïe, du toucher, du goût et de l’odorat. La sixième, Dakini 18, suscite votre attention au travers de la faculté de mémoire en la libérant de la tâche involontaire de se remémorer. Avec l’étude du Joyau Vajra, la pratique basique pénètre profondément au coeur de la magie interactive. Au niveau basique du Tantra Planétaire, les outils de la magie sont vos cinq sens, en sus de votre mémoire.

Les corrélations de cinq Dakinis de Ciel de Diamant avec les cinq sens constituent une partie essentielle de la boite à outils interactive lovée au coeur du Nexus des Shaktis.

Ces corrélations sont comme suit:

11. Nairatmya Inclusion Extatique - vision
12. Vajravarahi Liberté Extatique - ouïe
13. Kurukulla Passion Extatique - goût
14. Parnashavari Vitalité Extatique - odorat
15. Visvamata Abandon Extatique - toucher

Ces corrélations peuvent et doivent être testées et vérifiées par l’expérience directe, pour chaque personne. L’impact du Nexus des Shaktis devient une réalité vivante lorsque vous prenez conscience que les Dakinis de Ciel de Diamant sont immédiatement présentes dans la sphère de vos sens, à l’intérieur de ce que vous recevez comme impressions des sens. La présence numineuse des Dakinis est infra-sensorielle. Par exemple, à l’intérieur des impressions ordinaires du sens de la vision jaillissent les émanations de l’Expansion Extatique de Nairatmya. Ses énergies, ses fréquences sublimes ne sont pas juste coordonnées avec vos impressions sensorielles, elles en sont inséparables. Ce dont vous faites l’expérience dans les visions perçues par vos yeux, Nairatmya le vit comme une danse de courants imprégnés d’extase qui s’étendent indéfiniment jusqu’à inclure la totalité du ciel.

Voir l’éternité dans un grain de sable (comme le poète William Blake le devina) est une expérience de réalisation de l’Inclusion Extatique au travers d’une impression visuelle. Si cela arrivait, vous pourriez y percevoir l’intégralité de l’univers, tout ce qui peut être vu, de loin et de près, inclus dans la vision d’un unique grain de sable au creux de votre main. Ce n’est pas du fantasme, mais quelque chose qui peut être réellement connu et ressenti directement. Nairatmya confère cette expérience continuellement et spontanément lorsque vous permettez à votre attention de fusionner avec la sienne, percevant alors comme elle perçoit. Sur sa signature de fréquence, nous sommes amenés vers la réalisation prescrite dans les enseignements de Mahayana par la théorie de
pugdala-nairatmya, “l’absence de soi dans les personnes”.

L’Inclusion Extatique de tous les sois, en un seul regard, procède de la perception directe de l’absence de soi dans toute personne, incluant celui qui observe.

Telle est l’instruction de Nairatmya.

Ce dont vous faites l’expérience dans les impressions ordinaires du parfum émanant, disons, d’un pin dans la brise, Parnashavari, quant à elle, le ressent comme un jaillissement de vigueur imprégnée d’extase, de vitalité riche et suractivée. Les sensations d’odorat contiennent des informations codées concernant les propriétés de guérison et de nuisance des plantes, des animaux et des gens. Les phéromones sont les mêmes opérateurs de cette Dakini de Ciel de Diamant au travers desquelles elle associe les gens pour la célébration et l’intensification de la sur-vitalité, de la joie sexuelle et de la guérison. Vous préférez planer avec quelqu’un dont vous aimez le parfum, et vice-versa, et le parfum en lui-même est un puissant catalyseur psychoactif. Parnashavari instruit au travers de l’odorat.

Et ainsi de suite avec les autres Dakinis du Joyau Vajra avec VV au coeur.

Certaines de ces corrélations peuvent être comparées aux enseignements traditionnels dans le Bouddhisme Tibétain. Ainsi, le Livre Tibétain des Morts est appelé le Bardo Thodol “libération par l'écoute sur le plan du Bardo ou zone intermédiaire”. La notion de libération au travers de l'écoute résonne intimement avec les fréquences de Vajravarahi dont la signature est la Libération Extatique, imprégnant le sens de l'ouïe. De nombreux écrits de la littérature Bouddhiste témoignent de la libération immédiate et de l'illumination suprême au travers de la faculté de l'ouïe. Le plus célèbre, de loin, de ces récits, se trouve dans le Sura ngama Sutra, un texte Mahayaniste du 8 ème siècle considéré comme un enseignement fondamental dans le Bouddhisme Ch'an. Dans ce sutra, vingt-cinq Bodhisattvas narrent leur accomplissement du samadhi, l'attention parfaite. A la fin de cette discussion, le Bouddha déclare que le chemin de l'ouïe vers le samadhi est supérieur à tout autre. C'est l'une des révélations essentielles de l'enseignement de non-accomplissement du Bouddhisme Ch'an.

Biofeedback Gaïen

“Quel est ce Talent qui est une malédiction à cacher?”

La “Rencontre Secrète” du Tantra Planétaire est le Nexus des Shaktis et, dans un autre sens, c’est l’union empathique de tout un chacun interagissant avec le Nexus. La magie interactive avec Gaïa est un processus de biofeedback avec le Nexus comme moniteur. Dans une expérimentation caractéristique de biofeedback, le sujet est connecté à une machine, tel un instrument de mesure de la pression sanguine ou des électrodes qui mesurent les ondes cérébrales (EEG). Le moniteur pourvoit un feedback quant au fonctionnement interne du corps du sujet. En se concentrant sur ses pensées et sur ses émotions au travers d’un acte rituel d’attention, le sujet peut induire des variations de sa pression sanguine ou modifier ses ondes cérébrales et en percevoir les effets instantanément sur le moniteur. Le biofeedback présente une preuve immédiate de ce que les états mentaux et émotionnels altèrent les fonctions corporelles. Il élève ce qui est non-volontaire au niveau de la volonté consciente.

Etre vivant, c’est être dans une boucle permanente de biofeedback avec l’intégralité de la planète en tant que moniteur mais, normalement, il ne nous est pas donné de capter les messages du moniteur. A part le fait que nous puissions percevoir la terre, la sentir sous nos pieds et savoir que nous en dépendons pour chacune de nos respirations, nous ne pouvons pas interagir avec elle de manière volontaire. Par conséquent, nous ne comprenons pas comment la respiration, ou tout autre acte involontaire, pourrait s’inscrire sur le moniteur planétaire et nous livrer des informations en retour, au fur et à mesure que des données proviennent du système de biofeedback. Afin de faire l’expérience d’une boucle de biofeedback avec la planète, à savoir d’une magie interactive, il nous faut pourvoir quelque chose qui définisse la fonction de boucle du moniteur. Cet apport est réalisé grâce à la faculté d’imagination.

L’objectif de l’imagination chez notre espèce est de focaliser une projection visionnaire sur la terre qui nous renvoie notre connexion directe à la planète et nous permet de la développer dans une intimité sensorielle et vitale. Le scénario imaginaire est le moniteur qui nous renvoie l’instruction des dakinis quant à la manière de vivre interactivement avec Gaïa.

De nombreux scénarios vont impliquer un certain type de participation empathique avec Gaïa mais la console intégrale du Nexus des Shaktis est l’outil primordial permettant d’accomplir une telle participation. Il n’est aucun autre scénario, concept ou symbole qui en soit l’équivalent ou qui puisse le surpasser. Il constitue, en ce moment unique de l’histoire, l’artifex suprême pour l’imagination religieuse de l’humanité
.

Les alchimistes du Moyen-Age , qui étaient à certains égards les précurseurs du Tantra Planétaire, utilisaient le terme artifex pour le moniteur imaginaire vers Gaïa. Ce mot archaïque peut faire référence à n’importe quel outil ou instrument ou image ou symbole ou objet rituel qui produise un effet de biofeedback. Par exemple, un valentin, l’image de la Vierge Marie ou le logo du Parti Communiste. De tels symboles sont les produits de l’imagination humaine au travers desquels la puissance de l’imagination influence en retour quiconque les prend en considération. Il existe, cependant, une différence cruciale entre des symboles largement reconnus et le Nexus des Shaktis: les images et les symboles religieux conventionnels influencent ceux qui s’y réfèrent qu’ils aient ou non été produits par l’individu ainsi influencé.

Le Nexus des Shaktis, par contre, n’influence que celui ou celle qui participe, de manière vivante, à sa production et à son maintien au travers de son imagination propre soutenue par une empathie profonde et une intention rigoureuse.

Le scénario visionnaire de la console à 18 calibres ne peut pas être entretenu passivement: on doit s’y engager par choix. Ceux qui s’y engagent sont sélectionnés par lui. Ceux qui ne s’y engagent pas sont écartés des finalités de Gaïa-Sophia. Telle est mon instruction.

Le poète William Blake demanda: “Quel est ce Talent qui est une malédiction à cacher?” La réponse en est: le talent de l’imagination. Main non pas simplement l’imagination pour la complaisance, la fantaisie, l’évasion, l’auto-gratification, l’expiation par procuration et ainsi de suite. L’imagination appliquée au propos spécifique de former une boucle de biofeedback avec Gaïa-Sophia est un talent unique chez notre espèce. D’autres espèces sont pourvues de cette boucle dans leurs programmes instinctifs. Nous sommes la seule espèce à avoir la responsabilité de nous en pourvoir nous-mêmes.

Les érudits se posent la question de la présence de la déesse Tibétaine Tara, la Libératrice, parmi les Mahavidyas. Son nom Tibétain est Drolma “celle qui traverse”. Elle ne semble pas à sa place au sein de cette troupe débridée de sorcières avec leur facultés désidératives d’exaucer les désirs personnels et de satisfaire à toutes les impulsions et à tous les caprices de leurs dévots. Tara est le personnage essentiel de la finalité libérationniste de la pratique spirituelle, guidant les individus au travers du samsara, de l’ignorance à l’illumination. Elle représente l’engagement altruiste vers la libération de tous les êtres conscients. Comment peut-on alors expliquer sa présence parmi les Mahavidyas? Ne devrait-elle pas être regroupée avec les Bouddhas Femelles du Joyau Vajra?

Il existe une forme rare de Tara presque inconnue des millions qui la révèrent comme la guide douce et bienveillante vers la libération. La Tara Verte Courroucée occupe un rôle unique dans le Nexus des Shaktis. En tant que seule Bouddha Femelle parmi les Mahavidyas, elle possède le rôle spécifique d’accueillir quiconque “traverse” dans la Rencontre Secrète. L’utilisation de la faculté d’imagination, ce talent précieux qui est une malédiction à cacher, nous sélectionne ou nous désélectionne pour les finalités de Gaïa, dont la mutation de l’espèce humaine. Et le témoin de ce processus pour Gaïa elle-même est un membre unique du Nexus des Shaktis: la Tara Verte Courroucée que l’on peut appeler la Sélectrice.

John Lash. 22 mars 2009, Andalousie.

Traduction de Dominique Guillet