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Pour en finir avec les distances d’isolement culture Bio, conventionnelle et technologie OGM
Raoul Jacquin
Passionné-praticien de génétique maïs depuis près de trente ans, voici ma modeste contribution.
Depuis des années, les tergiversations sur les distances d’isolement des parcelles chimères OGM-Maïs permettent aux tenants de l’agriculture morbide d’avancer leurs pions.
Une simple connaissance de la physiologie du maïs reproductible, étayée par un calcul digne du CM2 me semble pouvoir « trancher » le débat.
Les « autorités compétentes* » admettent qu’une inflorescence mâle émet entre 3 et 12 millions de grains de pollen. Le nombre de plantes varie entre 80.000 et 100.000 à l’hectare(ce qui correspond en fait à une seule plante, puisque nous avons à faire à des clones), ce qui donne quelques dizaines de milliards de grains de pollen produits par jour, par ha de maïs, pendant 8 à 15 jours.
La durée de vie d’un grain de pollen est d’environ 2 h., en condition de température et d’hygrométrie favorables, ce qui se produit durant la période de floraison du maïs à cheval sur juillet-août. Il semblerait que la nature fasse bien les choses…
En période de floraison du maïs dans le sud ouest, il y a des milliers d’ha de maïs (dont des OGM) et des petits vents bien sympas et bien réguliers, pour transporter le pollen. Chacun sait que le maïs est une plante allogame, ce qui signifie que chaque plante va féconder les copines d’à côté ou de beaucoup plus loin.
Supposons un vent de 30 km/h (ce qui est courant dans la région)
30 km/h(vitesse du vent) x 2 h. (durée de vie du grain de pollen) = 60 km potentiel. Cette distance me paraît fort honnête, mais admettons 30 km. Cette affirmation est beaucoup plus crédible et nettement moins farfelue que les distances proposées par l’agro business. Vu :
- Que des vents de cette force ne produisent pas de turbulences susceptibles de faire monter les pollens en altitude, ce qui provoquerait leur stérilisation.
- Que la structure et le poids d’un grain de pollen lui permet de flotter littéralement dans l’air.
- Les milliards de milliards de grains de pollen générés
- Que dans les zones maïsicoles, les haies, bosquets, bois, talus n’existent plus (pour intensifier la production…), il n’y a pas de barrière pour briser les flux.
Aucun champ n’est donc à l’abri d’une contamination génétique irréversible (puisque le maïs est une plante à reproduction sexuée). La gravité d’une pollution génétique serait d’autant plus dramatique sur des maïs en voie de disparition que s’efforcent de sauvegarder quelques visionnaires. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les maïs de population n’ont pas le droit d’être inscrits au fameux catalogue officiel….
Les distances proposées et défendues (entre 25 m et 2 km) par les pros chimères génétiques sont une pure foutaise. L’acceptation de telles distances n’est due qu’à la perte des savoirs paysans, sciemment orchestrée depuis les années 1950, durant les trente calamiteuses. Il y aura bien sûr des intégristes de la semence captive pour réfuter cette démonstration. La négation de l’évidence étant devenue le sport favori de l’agro-industrie, il va être intéressant, de voir les trésors d’imagination, d’arguties, d’envolées scientistes et autres mensonges qui vont être déployés pour affirmer la contamination zéro. Un peu d’aide ?
La non-contamination est possible : c’est le zéro OGM.
* Source publication AGPM (Assemblée Générale des Producteurs de Maïs)
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