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Notes du Navigateur:
15. L'Appel d'Eros
21 janvier 2012
John Lash
Traduction de Dominique Guillet.
Bonjour à tout l’équipage
Dans mes dernières notes - intitulées 14 1/2 en allusion au magnifique film de Fellini quant à la découverte de l’enfant intérieur, 8 1/2 - j’ai souligné les deux défis, que j’ai initialement proposés, à relever dans notre expérimentation de groupe d’imagination partagée: à savoir découvrir les conditions originelles de l’expérimentation divine, en cours sur cette planète, et de prendre conscience du pacte que Sophia conclut avec l’Anthropos lorsqu’elle rêva cette expérimentation - “préemptivement”, pour ainsi dire - dans le Plérome, avant son plongeon. J’ai indiqué que la structure de jaillissements d’apogée dans les Baleines avec M31 (la Galaxie d’Andromède) au-dessus et Cétus en-dessous, présente une chronologie pour suivre la récapitulation de la Déesse de Sagesse. Au fil de sa remémoration de ces deux facteurs, nous pouvons également prendre conscience de ce qu’ils sont en suivant sa récapitulation en temps réel, en ayant recours à la faculté de seconde attention, l’imagination authentique.
Je vous rappelle que j’ai anticipé que le moment de remémoration culminerait à partir du 15 décembre 2011, lors de la sortie de la position stationnaire de l’apogée dans le ventre de Cétus, et ce jusque vers la mi-janvier. Où en sommes-nous donc? Ce que j’ai proposé, s’est-il manifesté? Il s’est écoulé une semaine depuis le 15 janvier. Que peut rapporter le navigateur, s’exprimant dans son rôle de terton, quant à sa propre expérience de retracer la mémoire divine? Après tout, c’est bien moi qui ai évoqué cette attente selon laquelle durant cette phase de la correction, ces deux facteurs capitaux se mettraient en place. Et je le fis avec l’implication que je serai l’élément moteur dans l’accomplissement de cet acte de recouvrement. Qu’en est-il vraiment? Le terton peut-il honorer sa promesse?
Ainsi que je l’ai toujours dit, il s’agit d’une aventure participative et mutuelle. Je compte sur vos commentaires, vos intuitions, vos rêves et vos inspirations. Si vous demeurez dans le contexte de l’histoire de vision Sophianique, en choisissant l’imagination authentique pour vous guider, n’importe lequel ou laquelle d’entre vous peut découvrir des détails signifiants du processus de rappel de Sophia. Mais une pratique Télestique est, bien sûr, requise pour appréhender la totalité de la récapitulation d’une manière cohérente. Cela ne peut pas être réalisé dans un état ordinaire. Cela doit être accompli et intégré en transe.
Il me faut donc évoquer la transe beaucoup plus et les voies pour y accéder... Thomas m’a récemment stimulé sur ce point. Cela se fera dans des causeries et des notes subséquentes. Pour l’instant, avec ces notes, je vais offrir une revue et une avant-première de l’Expérimentation de Navigation Gaïenne, incluant un commentaire oral qui sera bientôt accessible sur Telestai.org
Première Session Télestique de 2012
Les Notes de Navigation 16 (actuellement en cours d’écriture) sont intitulées “Conditions Initiales de cette Expérimentation Divine”. Elles seront également accompagnées d’un commentaire oral. Il est plus aisé de décrire les conditions initiales, récapitulées par Gaïa-Sophia et capturées par le terton en transe Télestique, sous forme verbale, car il serait relativement fastidieux de les rédiger par écrit. Eventuellement, bien sûr, elles devront être rédigées... Mais à ce point crucial de la correction, la pratique permet de recouvrer des parties manquantes de l’histoire de vision en neuf épisodes. Spécifiquement, cette partie entre les épisodes 4 et 5 lorsque l’Eon Sophia, rêvant dans le Plérome, mis en place les conditions initiales d’une expérimentation qu’elle envisagea de manière unique et unilatérale. Je peux déjà vous annoncer que les parties manquantes de la narration sont massives et immensément riches dans leurs détails, dans leurs nuances et dans leurs perspectives cosmiques. C’est un segment énorme de l’histoire sacrée et il convie la révélation intense d’activités cosmiques parmi les Eons. Vous pouvez en discerner l’authenticité lorsque vous prenez conscience de ce qu’elle vous permet de comprendre au sujet du monde d’aujourd’hui, et même au sujet de la situation de la planète Terre perçue dans une perspective galactique plus globale.
Je suis très très heureux d’avoir recouvré cette matière durant une session Télestique qui s’est doublée d’un rite divinatoire. De tels rituels sont normalement réalisés durant les cinq derniers jours de la phase décroissante de la lune, la phase terminale d’un cycle de dakini. La pratique implique une observation attentive du croissant lunaire avant le lever de soleil, le croissant de main gauche. J’entrepris cette pratique juste après l’articulation de Mahakali, jeudi-vendredi 19/20 janvier, lorsque la lune se levait avant l’aube dans le corps du Scorpion. Non pas vers le dard mais dans l’abdomen inférieur, aux environs de 20° de Sagittarius, à savoir ECL 260. Bien au-dessus se trouvait le Lion avec Mars, la planète rouge, clairement visible dans les lombes. Et vers l’est, Saturne tête à tête avec Spica dans la Vierge. Orion se couchait vers l’ouest. Tel était le contexte du rituel divinatoire.
Cet environnement rappelle un moment décrit dans le mythe Grec: lorsque la déesse de la Terre, Artémis, qui protégeait les animaux de l’habitat Gaïen, envoya le scorpion pour tuer le chasseur Orion parce qu’il avait excédé son quota de proies. Il nous faut méditer sur cette image.
La pratique Télestique de ce moment tomba trois jours après la date limite du 15 janvier, la date que j’avais établie pour le rappel de Sophia, en temps réel, de son pacte, signifié par l’alignement de l’apogée lunaire avec M31. Souvenez-vous! J’avancai le pronostic selon lequel, au 15 janvier, ces deux composants de la mission seraient révélés. Et trois jours plus tard, cela s’avéra vrai. Et si je puis dire, d’une manière délicieusement généreuse. En sus de saisir les conditions initiales de l’expérimentation divine qu’elle rêva pour nous, émergea le rappel lucide et presque intégral des conditions du pacte. Les deux composants fusèrent en une salve unique, une session de mathesis divine - ou d’instruction Télestique.
Pour le terton du Maine, c’était relativement une expérience nouvelle. Je ne pris pas l’instruction directement de la Lumière Organique comme il arrive habituellement en transe Télestique. Bien plutôt, je retraçai son processus de mémoire en temps réel, une sorte différente d’opération, shamaniquement parlant. Je découvris que cela impliquait une sorte différente d’attention de transe, une transe plus légère. Non pas la transe profonde que j’ai décrite dans certains passages du Terton à la Rose coupée, mais une sorte de transe effleurante avec une accentuation sur les signaux auditifs et tonaux plutôt que sur l’immersion profonde dans la Lumière Organique.
Pour mon plaisir, je découvris que la transe légère, que je pourrais qualifier de transe sur la frange, me permettait d’extraire du matériau et de le conserver avec une aisance exceptionnelle en contraste avec la transe profonde au cours de laquelle le shaman doit toujours accepter une certaine perte de contenu extrait du Nagual qui ne peut pas être retenu dans un état ordinaire.
«La sagesse n’a pas de mémoire» est un adage Gnostique qui fait référence à l’illumination Télestique reçue de la source de la Lumière Organique, le corps de substance primordiale de Sophia. La sagesse ainsi transmise n’a pas de mémoire. Elle ne peut pas être retenue à la manière des contenus ordinaires de la mémoire.
Il est clair qu’il est aisé de ne pas appréhender la signification de cet adage et de l’interpréter de manière erronée lorsqu’on ne bénéficie pas d’un accès direct à cette expérience.
Mon rapport des résultats de la session du 19/20 janvier se présente en deux parties: tout d’abord, les conditions initiales de l’expérimentation courante (Notes de Navigation 16) et, ensuite, les termes spécifiques du pacte qu’elle conclut car elle conçut, assurément, notre expérimentation courante comme un scénario d’intervention ou une “descente avatarique” (Notes de Navigation 17). Lorsque vous connaissez les conditions initiales, vous réalisez aussi pourquoi l’expérimentation, bien évidemment, devait requérir un scénario d’intervention. Une procédure standard pour un Eon, pour ainsi dire.
Organisation Planétaire
Nous allons entrer maintenant dans une phase d’activité intense de cette expérimentation si vous le souhaitez et si tel est votre bon plaisir. Le navigateur va présenter certains paramètres nouveaux de navigation, incluant des graphiques spécifiques sur l’interaction entre Jupiter et l’apogée lunaire, le rôle de Saturne en tant que bateau-phare et le rôle de Mars qui s’avère maintenant entrer dans le jeu alors que cette planète commence un longue boucle rétrograde dans le Lion: le 25 janvier dans le cycle de Matangi. Il s’avère donc que ces trois planètes au-delà de l’orbite terrestre, dans les limites propres du mécanisme céleste archontique, sont impliquées dans la correction et utilisées pour les desseins de Gaïa. Jusqu’alors, elle n’a pas utilisé ou impliqué Mars. Le fait qu’elle puisse le faire maintenant signale une avance remarquable dans son processus d’activité souveraine d’auto-propulsion et d’auto-navigation.
Les planètes au-delà de Saturne n’appartiennent pas au système solaire en propre tel qu’il fut originellement formé par les puissances archontiques. Les trois planètes trans-saturniennes - Uranus, Neptune et Pluton - ne font pas intrinsèquement partie du stéréome archontique: ce sont plutôt des sondes dépêchées dans le système à dessein de surveillance.
Quant aux planètes à l’intérieur de l’orbite terrestre - Mercure et Vénus - elles ne jouent aucun rôle signifiant dans la manière dont Sophia élabora les conditions initiales de la correction mais elles peuvent acquérir une importance dans l’examen minutieux de ses activités d’auto-navigation durant la période de post-correction.
Il se peut que vous vous demandiez comment ces planètes archontiques, qui capturent la Terre dans un environnement étranger de mécanique céleste, puissent servir Sophia dans sa correction. La correction ne requiert pas seulement qu’elle se libère de la captivité mais aussi qu’elle utilise les composants systémiques des mécaniques célestes pour ses propres desseins. Telle une tantrika, elle “détourne” les conditions asservissantes, négatives et contingentes pour ses propres desseins.
Effets Sonores
Finalement, avant de vous renvoyer vers le commentaire oral qui accompagne ces Notes de Navigation, une revue et une avant-première de l’Expérimentation de Navigation Gaïenne, je souhaite mentionner la manifestation dramatique de sonorités étranges de par le monde entier qui ont été perçues à ce moment crucial de mi-janvier. Non pas en synchronicité avec un jaillissement d’apogée ou de périgée, mais ce qui est intéressant, juste entre les deux:
Jaillissement d’apogée à 28° d’Aries (alignement avec M31) le 3 janvier / jaillissement de périgée à 16° de Scorpio le 17 janvier, dans plateau droit de la Balance (le second de 4 passages dans le plateau droit). Entre ces deux moments, c’est le 12 janvier lorsque le crescendo de ces sonorités semble avoir été perçu dans diverses régions de la planète.
Tout d’abord, je dois dire qu’il est possible qu’on ne puisse pas se fier à certains de ces phénomènes qui pourraient être falsifiés. L’internet est le Disneyland des arnaqueurs. Cependant, je suis convaincu que la plupart de ces sonorités enregistrées sont authentiques et émanent de l’interaction de la planète vivante avec des flux dans le bras galactique tout autant que d’éruptions procédant du coeur solide de la Terre elle-même. Ces dernières ne sont pas seulement sismiques - bien que les secousses sismiques soient pléthoriques ces derniers temps - mais elles impliquent un autre type de force que l’on pourrait qualifier de “forces de Shiva”. C’est une sorte d’onde de fréquences extrêmement basses (TBF) émanant du coeur de la Terre qui déforment et perturbent l’aura bio-électrico-magnétique de la planète. Cela ressemble à des effets de Chladni, des structures géométriques qui prennent forme sur le sable étalé sur une assiette que l’on fait vibrer au moyen d’une tonalité ou d’une note musicale. Cela peut se manifester comme un bourdonnement uniforme - qui a été rapporté depuis plus de deux décennies, à Taos dans le Nouveau-Mexique par exemple. Il est évident que des ondes TBF générées par des instruments humains peuvent également reproduire cet effet: mais il serait erroné, je pense, d’attribuer le “bourdonnement de Taos”, et autres phénomènes similaires, à des opérations militaires.
Ces sons, qui se firent entendre avec une telle intensité vers la mi-janvier, sont donc une combinaison d’un stress externe du Vaisseau-Mère, qui prend sa navigation de manière autonome, et d’un stress interne sur la carlingue du vaisseau planétaire, éruptant du coeur même.
Le fait que de tels stress puissent maintenant devenir audibles est plausible et prévisible. C’est un phénomène qui peut normalement se produire sur une planète en auto-propulsion et qui peut être détecté par des formes de vie sensibles à bord. Ces phénomène sonores caractérisent la première phase de la correction. Je m’aventurerais à dire que la phase finale de la correction, voguant vers le printemps 2014, démontrera une séquence correspondante de phénomènes de nature visuelle, des bandes ondulantes de lumière dans le ciel: des feux de St Elme étincelant dans les gréements du Vaisseau-Mère.
Vous pouvez lire une description saisissante du feu de St Elme (depuis longtemps associé, par les marins, avec les étoiles de tête des Jumeaux, Castor et Pollux) dans le Moby Dick de Melville. Ainsi que je l’ai souligné auparavant, l’élaboration mythique de Melville constitue un précurseur du mythe océanique imminent, la vision future de la Terre en correction. L’expérimentation de navigation appartient au genre de la mythologie océanique.
Les courants de Berkeland, comme ils sont nommés, induisent également les aurores boréales. Leur découverte est une histoire fantastique qui pourrait vous fasciner. Je n’ai pas été capable de lire un seul livre, ou quoi que ce soit d’autre, depuis presque un an. Je ne peux pas me concentrer sur plus d’un paragraphe ou de deux avant que mon attention se dissipe - c’est une des raisons pour lesquelles je ne peux pas consulter le forum. Je ne peux pas concentrer mon mental sur le sujet assez longtemps et la nature linéaire du format met à l’épreuve ma patience (dont je n’ai que peu)... désolé mes amis. Mais j’ai quand même réussi, tant bien que mal, à aller jusqu’à la moitié d’un livre récemment: The Northern Lights de Lucy Jago, un récit de la vie et de l’oeuvre du scientifique Norvégien Christian Berkeland. Une histoire fantastique d’aventure qui est magnifiquement écrite. Jago explique comment Berkeland affirma que les Aurores Boréales sont dues à des perturbations dans le champ électromagnétique de la Terre causées ou stimulées par le soleil, et plus particulièrement le flux entrant de rayons cathodiques chargés électriquement.
Notez bien que les lumières boréales sont une caractéristique de l’atmosphère de la Terre qui se manifestent lorsqu’elle est excitée par des émissions solaires. Ce qui n’invalide pas la possibilité que la planète elle-même pourrait générer les mêmes effets - disons, au travers d’un processus d’auto-stimulation. Au travers d’une action auto-érotique? Ce qui est, assurément, ce que je prévois comme manifestation durant la complétude des conditions initiales de la correction durant le printemps 2014.
Choc Erotique
Mais que va t-il se passer réellement pour la vie consciente sur la Terre si Gaïa, la mère animale planétaire, plonge dans des convulsions d’excitation auto-érotique? En 2012, l’humanité dans son ensemble va passer par une expérience proche de la mort et ce n’est qu’une partie de l’espèce qui en sera réanimée par la force de l’Eros. Vous pouvez me citer sans problèmes.
«Afin d’investiguer la Nature, il nous faut littéralement aimer l’objet de notre investigation. Dans le langage des biophysiques de l’orgone, il nous faut avoir un contact orgonotique harmonieux et direct avec l’objet de notre investigation... La sensation est le plus grand mystère de la science naturelle.» Wilhem Reich dans “Ether, Dieu et le Diable”
En préparation de ce qui est à venir, je suggère comme travail à la maison de relire le second essai de Coco de Mer. Ou bien alors l’extrait suivant:
«Sophia confère à l’humanité le germe de noos, l’intelligence spirituelle. C’est notre don de sagesse, l’intelligence intuitive du coeur qui nous permet de connaître ce que cela signifie d’être humain. Sophia impartit un pouvoir spécial à la Terre et aussi à l’humanité (l’Anthropos dans la terminologie Gnostique). Le fait qu’Elle devienne incarnée en la Terre ne signifie pas que toute Sa force se soit épuisée dans les physiques telluriques. En tant qu’Eon, Elle est plus grande que toute planète. Sa puissance divine reste en excès de sa manifestation physique. En bref, Sophia est capable d’imprégner la Terre de facultés surnaturelles. La plus puissante et omniprésente de ces facultés est Eros ainsi qu’il est décrit dans les codex II, 5 et XIII, 2 (Sur l’Origine du Monde, que l’on trouve en deux versions dans la Bibliothèque de Nag Hammadi.
“La terre fut purifiée grâce au sang de la vierge (parthenos). Mais avant tout, l’eau fut purifiée grâce à l’image de la Pistis Sophia qui était apparue aux parents primordiaux dans les eaux... C’est de ce premier sang qu’Eros émergea, étant androgyne. Sa masculinité est Himeros, étant le feu émergeant de la lumière. Sa féminité, qui lui est aussi inhérente, est l’âme du sang, la solution de la Pronoia... Il est magnifique dans sa beauté avec un charme plus grand que toutes les créatures du chaos. Alors, tous les dieux et leurs anges, lorsqu’ils contemplèrent Eros, en devinrent amoureux. Et apparaissant dans eux tous, Eros les embrasa...” (CNH, II, 5, 108.25 - 109.25).
Nous avons de nouveau ici un fragment du mythe de création de Gaïa, un récit d’événements formateurs structurés en un langage mystique et symbolique. Cela prendrait trop de temps de transcrire le passage ligne par ligne mais soulignons que “le sang de la vierge” suggère aisément le magma volcanique qui est présent depuis la phase de formation la plus ancienne du globe terrestre. “L’eau purifiée par l’image de la Pistis Sophia” peut être un raccourci mythique pour la purge d’oxygène des océans primordiaux. Cet événement très important se déroula sur une période de 400 millions d’années, de 2,2 milliards d’années à 1,8 milliard d’années avant le présent. Dans la période Archéenne précédant cet événement, l’oxygène associé avec la terre en formation était piégé au plus profond des océans. Il n’y avait que très peu d’oxygène dans l’atmosphère. De par l’action d’une entité microscopique, une cyanobactérie connue sous le nom d’algue bleue-verte, l’oxygène fut massivement purgé des océans et transféré dans l’atmosphère. L’algue catalysatrice “essaimait dans la zone photique, la région illuminée par le soleil et ne s’étendant pas à plus de 100 mètres de profondeur en-dessous de la surface de l’océan” (Lynn Margulis. What is Life? page 105). Grâce à ce transfert massif, la photosynthèse put se développer et la vie sur terre entra dans sa phase la plus généreusement productive, qui persiste jusqu’à ce jour.
Comment cette activité indique-t-elle une influence de “l’image de Sophia”? Et bien, le phénomène qui se manifestait dans la zone photique était d’origine bactérienne et confiné à une couche super-fine des océans primordiaux mais l’impact du soleil interagissant avec les algues de cette couche était similaire à la croissance d’une culture dans une boite de pétri. Rappelons-nous que les Eons sont hyper poreux, et sont des flux sans masse avec des pouvoirs autopoétiques au point que la simple présence d’un Eon dans un champ de matière atomique confère de l’ordre au chaos. “L’image de Sophia” était son influence auto-poétique, un reflet de Sa forme, car les cyanobactéries furent les premières formes de vie à émerger en tant que reflet direct de la force vitale propre de Sophia.»
Flamme à Flamme
Afin de pénétrer dans la vision Gnostique de la Sophia Déchue, nous devons concevoir que l’Eon s’est métamorphosé en la Terre et a formé la Terre, simultanément. Elle est la danse et la danseuse. La partie de Sophia qui demeura un Eon, libre de masse et non-dévoluée, imprègne de sa force vitale la Terre matérialisante. On pourrait dire qu’avec Sophia, Son âme définit Son corps. Les textes Coptes et les polémiques (des “Pères de l’Eglise”) établissent cette distinction en utilisant “Achamoth” pour la partie de l’Eon qui se matérialise. (Dans certaines versions du mythe, Sophia ne quitte pas entièrement le Plérome mais une partie de Sa “substance” s’extrude et se matérialise. J’ai choisi de suivre les versions dans lesquelles Sophia est entièrement extrudée.
La bisexualité d’Eros rappelle le yab-yum Tibétain et les intuitions mythiques associées avec le Coco de Mer. Les deux genres d’Eros sont décrits de manière très intense: l’aspect masculin (électrique) est le “feu de la lumière” tandis que l’aspect féminin (magnétique) génère “l’âme du sang”. Le “feu de la lumière” est le constituant électromagnétique dans l’organisme humain, le feu occulte comprimé dans le courant spinal - de la nature de l’éclair - de la Kundalini. “L’âme du sang” est le plasma, le constituant aqueux de notre sang mais, cependant, comme le sang porte du fer, ce constituant aqueux est chargé de magnétisme (le désir).
“L’Origine du Monde” décrit comment Eros imprègne le monde physique: «De même que de nombreuses lampes sont allumées à partir d’une lampe unique et qu’une et même lumière est présente sans que la lampe soit diminuée. C’est de cette manière qu’Eros en vint à imprégner tous les êtres créés du chaos et il n’en fut pas diminué.» (109:10-15). Ici, l’émanationnisme Gnostique correspond parfaitement à la cosmologie Tantrique. Woodruffe explique que «durant chaque phase du processus d’émanation antérieur à l’évolution réelle (les processus sensuels et physiques)», Shakti, la puissance maternante suprême «reste ce qu’elle est» tout en générant de nouveaux aspects d’évolution. Il spécifie:
«Dans le Parinama, ou l’Evolution telle que nous la connaissons sur ce plan, lorsqu’une chose évolue en une autre elle cesse d’être ce qu’elle est. Ainsi, lorsque le lait est changé en yoghourt, il cesse d’être du lait. L’évolution de Shiva-Shakti des Tattvas purs n’est pas de cette nature... C’est un processus par lequel une flamme jaillit d’une autre flamme. C’est pour cela qu’il est appelé “Flamme à Flamme”. Il existe une seconde flamme mais la première dont elle émane n’est pas épuisée et demeure.» (Shakti et Shakta, page 180). “Shiva-Shakti” est le Parent Divin, les Eons accouplés. Les Tattvas sont des phases d’émanation dans la cosmologie Hindoue-Tantrique. Les Gnostikoi les appelaient les hypostases, les dévolutions. Parinama est l’équivalent du rêve plutôt que l’évolution linéaire présumée de style Darwinien. Imaginez maintenant que nous ayons une force en nous, une sorte de courant alternatif qui interagit entre le sang et le système nerveux: elle véhicule donc un rythme, directement ressenti dans la pulsation du sang, ainsi qu’une charge électrique, un bourdonnement intérieur d’excitation. Ce sont, physiologiquement parlant, des fonctions de genres (les énergies masculines et féminines) d’Eros intégrées en nos corps. Imaginez, de plus, que les constituants Erotiques intégrés à notre organisme n’opèrent pas en auto-référentiel comme dans un champ vide. Sur Terre, nous sommes immergés dans une mer immense d’électromagnétisme, la contrepartie macrocosmique des forces Erotiques bipolaires insérées dans notre structure corporelle. Les Tantriques enseignent que la Kundalini existe sous deux formes: elle assume une forme comprimée dans le corps humain et une forme tellurique, Maha-Kundala, la “puissance serpentine” massive de la Terre (le suffixe “ini” signifie minuscule).
La charge Erotique en nos corps est conférée par le champ électro-magnétique de la Terre et lui répond, constamment. Il ne nous est pas donné une dose limitée d’Eros et nous ne sommes pas ensuite laissés à nos propres expédients, incapables que nous serions de faire quoi que ce soit au fil de l’épuisement de cette dose. Nous sommes continuellement réapprovisionnés. Eros ne s’épuise pas parce que la dynamique de Flamme à Flamme permet un renouveau ou un réapprovisionnement constant. Néanmoins, Eros s’épuise très certainement lorsque nous ne sommes pas réceptifs, en conscience, à ce processus. Imaginez juste une sorte d’excitation que vous pouvez ressentir et qui se charge d’autant plus que vous l’exprimez. C’est une frappe euphorique d’Eros. Elle opère flamme à flamme. L’euphorie Erotique n’est pas diminuée lorsqu’on la confère ou qu’on la partage; elle l’est lorsque nous nous fermons, en premier lieu, à sa réception.
En d’autres mots, en éteignant la douce flambée de l’Erotique.
Je vous souhaite une bonne navigation.
John Lash. 21 janvier 2011.
Traduction de Dominique Guillet.
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