La Quête du Zodiaque
Interlude: Observations de Nuit
John Lash
Traduction par Dominique Guillet
Ma quête personnelle du Zodiaque commença probablement durant une nuit d'été dans le Maine avant l'âge de mes sept ans. Je peux me rappeler d'une fois où je contemplais les Constellations dans un silence empreint de révérence, me demandant comment tout cela fonctionnait. La côte du Maine était souvent sous un temps couvert et lorsque cela s'éclaircissait, le ciel était dans toute sa magnificence. Un vieux pommier sur la pelouse me servait de poste d'observation durant les soirées chaudes lorsque j'étais souvent trop excité pour aller au lit. Je reconstruisis la scène plus tard: je devais regarder vers le nord-est, à la fin du mois d'août, lorsque je reconnus pour la première fois comment le “Grand Carré” de Pégase roule à travers le ciel. Andromède lui était attelée, la Femme déchue, un long V d'étoiles s'étirant vers la silhouette élancée de Persée, le héros avec un huit de feu céleste tourbillonnant en sa poitrine. Comme la plupart de ceux qui ont eu le privilège de grandir sous les étoiles, je connaissais toutes ces silhouettes de vue bien avant de les pouvoir nommer.
Ces phares de lumière, dans la vastitude de l'océan-espace, me confièrent que j'avais, dans ces ténèbres primordiales, une niche en laquelle m'abriter.
Plus tard, ma fascination pour les étoiles perdura sous d'autres cieux. Après avoir quitté la maison parentale à l'âge de seize ans, je passai trois années à vagabonder de par le monde entier, plus ou moins sans argent, comme on pouvait encore le faire dans les anciens jours. Explorant une trentaine de contrées, je contemplai les cieux perchés sur des falaises des Himalayas ou sur le pont d'un cargo traversant le détroit de Malacca près de l'Equateur. Une nuit, sur l'Océan Indien, il n'y avait rien d'autre qu'une mer noire tout autour et une autre mer noire au-dessus. La surface de l'eau était tel un parfait miroir d'obsidienne. Durant un moment, je ne pus dire si mon rafiot rouillé Libérien voguait au travers de la mer ou au travers du ciel.
Durant un hiver entier, je vécus avec ma compagne Jan dans un petit village de la côte occidentale du Mexique, au-dessous de Puerto Vallarta. Il n'y avait pas d'électricité et la vision des cieux n'était pas obscurcie par les éclairages humains. Nuit après nuit, je contemplai les Constellations s'enfoncer dans les eaux du Pacifique et j'étais impressionné (comme durent l'être avant moi des générations innombrables) par leur mouvement cérémonial et grandiose. Voilà un rite, pensais-je, qu'il me fallait suivre.
Des années plus tard, lorsque je vivais à Santa Fé, au Nouveau-Mexique, dans les contreforts les plus méridionaux des Rocheuses, je passais des nuits entières à vagabonder sur le llano (plateau) derrière ma maison ou à m'aventurer sur les mesas, des plate-formes d'observation à l'image d'un fer à repasser, juchées dans l'air cristallin. De par le climat unique des haut-déserts, je pouvais décider d'observer le Zodiaque à toute heure de la nuit et ce en toute saison. J'espionnai les Constellations, dessinant et redessinant les figures, établissant les positions des étoiles et suivant la course des planètes sur le fond du Zodiaque. J'eus plusieurs fois l'occasion splendide d'observer un éclipse totale de la lune dans une Constellation. Alors que l'ombre de la Terre consumait le disque lunaire et que le ciel devenait d'un noir total, je percevais la Constellation comme l'empreinte d'un négatif parfait et je devinai sa forme graphique projetée au travers de mes yeux et enregistrée dans mon cerveau comme l'image ténue et scintillante dans une chambre noire.
En dessous des étoiles, le sombre en moi communiquait avec le sombre dans l'espace. Comme je m'initiais au Code Zodiacal, je passais beaucoup de temps dans les ténèbres.
La Folie du Zodiaque
Pour autant que cette implication considérable m'inspirait, elle me troublait aussi. Le Zodiaque était, parfois, comme une pierre de meule accrochée à mon cou. Je chancelai quelques pas sous le fardeau terrible ou je m'écroulai tout simplement sur place, incapable de bouger. Là-bas dans les ténèbres, sous l'immensité du ciel nocturne, je me sentais souvent subjugué par une intensité différente, par les profondeurs marécageuses de la matière mythologique que j'explorais. Il m'arrivait, de temps à autres, de m'y enliser, égaré dans les savoirs des âges.
L'évolution de mes recherches semblait devenir de plus en plus complexe et exigeante, en raison de la manière dont mon mental travaillait. J'avais découvert que le Code existait et j'appris alors à le déchiffrer et à voir comment il fonctionnait, mais je n'étais pas satisfait. J'étais fasciné par la manière dont le Code se révélait, en un langage poético-graphique, mais, en même temps, je lui résistais parce que tout cela ne me semblait que manigance de ma part. Je voulais savoir pourquoi le Code fonctionnait de cette façon. Par moments, j'éprouvai d'énormes réserves quant à ce que je découvrais. Le Code me résistait autant que je lui résistais. J'avais parfois l'impression que mon cerveau n'était pas adapté à ma tête. Il me rendait fou de par sa complexité opulente et séduisante. J'ai du abandonner totalement le projet une bonne demi-douzaine de fois, en me plaignant auprès de mes amis que c'était trop à gérer tout seul et que je n'avais pas les contacts ou les ressources qui puissent me prêter assistance. J'étais désespérément effrayé de ne jamais réussir à le rendre cohérent et pire que tout, j'avais peur de ne jamais pouvoir le rendre accessible. En sus de toute cette détresse mentale, planait la menace d'être considéré comme un astrologue loufoque, propageant une nouvelle arnaque, une nouvelle manière de colporter l'antique jeu de divination.
Personne ne m'avait prévenu que les recherches cosmiques pouvaient être à ce point désorientantes. Mes intuitions les plus profondes de la sagesse ancestrale que je traquais me rendaient parfois misérable. Ma volonté craquait et se ratatinait sous la surcharge. Je courtisais les indices jusqu'à l'épuisement et j'éprouvais de l'exaltation du vide qu'elles laissaient en moi. Les mauvais jours, je me sentais comme Pégase rivé au sol par une méchante colique. Les bons jours, comme Dyonisos avec une gueule de bois.
Et puis, un après-midi, alors que j'errai dans Woodstock, dans l'état de New York, près de la rivière Hudson, je tombai sur un livre intitulé Beyond the Blue Horizon. L'auteur en est E. C. Krupp, astronome et directeur du Griffith Observatory de Los Angeles. J'avais déjà pu apprécier un certain nombre d'autres ouvrages sous le plume de Krupp. Ils appartenaient à la catégorie de l'archéo-astronomie, une nouvelle science qui émergea à la fin des années 70. Cette science s'attache à l'étude des mythes astronomiques dans leurs corrélations avec les monuments antiques: par exemple, les alignements de Stonehenge et de la Grande Pyramide avec certaines étoiles, associés avec la mythologie des étoiles telle qu'elle était conservée dans les anciennes cultures. L'ouvrage pionnier de l'archéo-astronomie, The Dawn of Astronomy, par Sir Norman Lockyer, fut publié en 1894, cinq ans seulement avant l'ouvrage de R. H. Allen, Star Names, (mentionné ci-dessus). J'avais habituellement recours à l'archéo-astronomie, et aux recherches d'Allen, pour intégrer les phrases du code Zodiacal en une perspective multiculturelle.
L'ouvrage de Krupp est magnifiquement illustré et exhaustivement recherché. C'est sans conteste le meilleur ouvrage d'introduction sur le sujet du Zodiaque que je connaisse. La plus grande partie de cette matière m'était familière mais un passage m'était complètement inconnu et il me frappa comme un coup de foudre aux douze coups de minuit. Avec le sous-titre “le lien entre le cerveau et le ciel”, Krupp cita le travail de l'anthropologue Gerardo Reichel-Dolmatoff parmi les Indiens Desana de la Colombie (tel qu'il est rapporté dans Amazonian Cosmos). A l'époque où l'auteur les rencontra, il ne restait qu'environ six cent membres de ce peuple. Ce sont des sorciers shamaniques, des chasseurs nus dépourvus de langage écrit et des vétérans de l'observation du ciel. Krupp écrit:
“Les Desana parlent du ciel comme d'un cerveau. A l'image du cerveau humain, le ciel est bicaméral, divisé en deux hémisphères et la fissure entre eux est la Voie Lactée. La Voie Lactée, racontent-ils, est quant à elle une paire de serpents enlacés - un anaconda et un boa arc-en-ciel. Ces deux serpents représentent les principales paires d'aspects complémentaires dans le monde.
Le boa arc-en-ciel est associé avec les choses mâles, avec la terre, la lumière et les couleurs. L'anaconda est femelle, eau et ténèbres. Les serpents ondulent et oscillent selon des rythmes qui maintiennent les cycles temporels de 24 heures de la nuit et du jour, le cours mensuel de la lune et les danses annuelles des saisons, les étoiles et le soleil.”
A ce point, j'étais convaincu que les Desanas possédaient une cosmologie complexe et sophistiquée, équivalente à celle des anciennes cultures évoluées et en résonnance totale avec ma propre expérience. La manière dont ils y intégraient le cerveau constituait un élément totalement nouveau et mon attention était tout éveillée. Reprenant ma respiration, je continuai de lire:
“Les Desanas disent également que deux tels serpents demeurent dans la fissure de leurs propres cerveaux et harmonisent l'interaction entre le cerveau gauche et le cerveau droit”. (Beyond the Blue Horizon, page 3).
A la lecture de cette phrase, je grognai sous l'effet d'un plaisir irrépressible, tel un maître Zen qui trébuche sur une racine au moment de l'illumination suprême. Le cerveau et le ciel, le ciel et le cerveau, c'était là depuis le début. Les problèmes que j'éprouvais à accepter mes propres découvertes, au sujet du Zodiaque, s'expliquaient maintenant. J'étais assurément un transfuge du Cosmos Amazonien. Mon exposition aux ténèbres, aux Constellations et à l'immense filon de mythes qu'elles véhiculaient m'avaient influencé beaucoup plus profondément que je ne l'avais imaginé. Mon cerveau avait fusionné avec le Zodiaque. Cette connexion m'avait sûrement altéré le cerveau.
Alors qu'il moulinait encore avec les Desana, mon esprit scanna rapidement vers un autre anthropologue marginal, R. A Schwaller de Lubicz, qui se spécialisa dans les traditions Egyptiennes. L'ouvrage de Schwaller, Le roi de la théocratie Pharaonique, était pour moi un texte de référence depuis des années. C'était quasiment mon livre de chevet. L'illustration 4 du livre montre une vue de dessus de l'enveloppe de lin recouvrant la tête de la momie de Toutankhamon. Une broderie de perles et de pierres semi-précieuses dépeint des doubles serpents enlacés en une géométrie parfaite le long de la fissure séparant les deux hémisphères du cerveau.
Nous avons un indice émanant d'une des cultures les plus évoluées sur la planète, la culture Egyptienne, et un autre indice émanant de ce qui est généralement considéré comme une des cultures les plus inférieures, de type arriéré ou “primitif”, les Desanas, et les deux indices sont identiques. De plus, ces deux indices font allusion à une connaissance anatomique réputée être extrêmement récente puisqu'elle n'a été formulée que dans les années 50. Le parallélisme modulaire (tel qu'il est techniquement qualifié) décrit les fonctions complémentaires des hémisphères droit et gauche du cerveau. Cet aspect n'est débattu que par la crème de la crème (en français dans le texte) des experts mondiaux en neurolinguistique et en neuro-anatomie.
Au fil des années, mes recherches relativement obsessionnelles portant sur la mythologie stellaire avait pris le pas sur d'autres intérêts variés, dont l'étude du fonctionnement du cerveau. Soudainement, avec la connaissance des Desanas, clignotant dans mon esprit, et le cerveau de la momie de Schwaller qui me regardait dans les yeux, je découvrais la réponse à la question qui m'avait tourmenté: Pourquoi le Code Zodiacal fonctionne-t-il comme une formulation élaborée, comme une paraphrase poétique? Et bien, comme tout Indigène Amazonien aurait pu me le dire, c'est la voie par laquelle la destinée se révèle, en provenance directe de la biostructure humaine, lorsque les deux hémisphères du cerveau sont coordonnés.
Cerveau Droit, Cerveau Gauche
Le Zodiaque Stellaire est un texte graphique encodé de données techniques et imaginatives et il s'adresse simultanément aux deux hémisphères du cerveau. Le cerveau droit, associé au côté gauche du corps, est le siège de nos facultés imaginatives, de nos talents musicaux et artistiques, de l'invention poétique, du sens des structures organiques, de la reconnaissance faciale, et de la “pensée” intuitive qui ne requiert pas de progression logique. Le cerveau gauche, associé au côté droit du corps, est le siège de nos facultés rationnelles, des capacités logiques et analytiques, du langage ordinaire et de la pensée abstraite. Dans la quête perpétuelle de la vérité, nous oscillons, souvent erratiquement, entre les deux voies. Une partie de nous requiert la vérité poétique, empreinte d'émotions, tandis que l'autre partie veut la vérité littérale, la vérité claire et froide, qui peut être prouvée.
La vie ordinaire exige que nous conservions soigneusement les frontières entre ces deux sphères cérébrales mais travailler avec le Zodiaque Stellaire est une aventure dans le monde de l'extraordinaire. Cette quête éveille nos pouvoirs visionnaires innés et nous inspire un langage aux propriétés spéciales. Le long de ce chemin, la preuve que nous recherchons n'est pas en conflit avec la poésie, elle réside en la poésie.
Dane Rudhyar, qui développa l'astrologie sous sa forme moderne, affirma qu'elle n'est pas une science exacte mais un “langage symbolique”. En tant que tel, il contient quelques éléments d'orientation poético-artistique, localisés dans les propriétés du cerveau droit. Malgré cela, toute la base de l'astrologie participe de la nature du cerveau gauche; elle est hautement technique et analytique, comme le démontre l'anatomie de l'horoscope. En pratique, néanmoins, cela fonctionne de façon relativement paradoxale. Parmi les astrologues que je connaissais, deux seulement témoignaient d'un intérêt réel envers l'astronomie pure et dure à l'arrière plan de l'horoscope. Les permutations exactes et nombreuses des Signes/Maisons/Aspects, qui appartiennent à la sphère de la pensée de cerveau gauche, ne les enchantaient guère non plus. En fait, les astrologues m'ont très souvent avoué que l'horoscope n'est simplement qu'une béquille qui leur permet de laisser libre cours à leurs intuitions. Nombreux parmi eux ont concédé qu'ils n'en ont même pas besoin, si ce n'est comme d'un catalyseur de leurs facultés de cerveau droit.
Un autre mot pour béquille est prétexte. Dans un sens, toute la technicité, de type cerveau gauche, de l'horoscope n'est qu'un prétexte pour que le cerveau droit réalise son “travail conjectural inspiré”. Il n'est aucun doute qu'un grand nombre de personnes intelligentes, et aux convictions sérieuses, suspectent que l'astrologie fonctionne de cette manière, ce qui leur donne de bonnes raisons pour la réfuter. Cependant, il existe une réponse plus empreinte de clémence et plus éclairée. Nous pouvons admettre que l'aspect technique de l'astrologie ouvre, d'une certaine façon, la porte à l'aspect intuitif et qu'ensuite, l'intuition s'envole allégrement de ses propres ailes. Cela pourrait expliquer la réponse largement positive du public envers l'astrologie: les gens trouvent tout simplement que cela déclenche des réalisations. Personne n'a besoin de connaître beaucoup de choses quant aux configurations complexes de l'immensité des données contenues par un horoscope car le plus léger indice peut inspirer un torrent de réalisations ou, du moins, quelques spéculations rapides et attrayantes.
C'est de cette manière que l'astrologie de Signe Solaire s'en sort avec brio avec juste quelques bribes ténues de sagacité. Un soupçon de jargon astrologique peut générer l'impression d'apprendre quelque chose au sujet de soi-même d'une manière passionnée, excitante et quasi-poétique. Cela explique également pourquoi le profil des Signes Solaires, selon les traits animaux des créatures qui leurs corrélées - le Cancer timide et introverti, le Lion téméraire et amoureux, le Capricorne têtu et ambitieux - connaît un succès aussi rapide et fulgurant. Ce n'est clairement pas un langage rationnel et analytique (de cerveau gauche). C'est un langage inventif et animé (de cerveau droit). C'est l'idiome graphique et poétique. La plupart d'entre nous vont y réagir positivement, sous le couvert, même lorsque nous préférons passer ouvertement pour des sceptiques et le rejeter comme de pures salades.
En bref, l'astrologie fonctionne parce qu'elle en appelle aussi intensément aux facultés de cerveau droit, même si elle est techniquement fondée sur un formatage dense de cerveau gauche. Elle nous donne toute latitude d'avoir recours à un langage spécial pour penser et parler au sujet de nous-mêmes. Elle nous encourage à être inspirés et cela nous amène automatiquement à de nouveaux modes de perception. Dès que nous nous situons, et que nous situons nos vies, dans un “cadre cosmique”, nous sommes encouragés par la conviction qu'un ordre supérieur de vérité imprègne véritablement l'expérience humaine. C'est de cette manière que la destinée se révèle à l'esprit. C'est une vérité de nature poétique et mystique, un sens cosmique opposé au sens commun. Aisément ridiculisée par les sceptiques, l'astrologie survit parce qu'elle offre des réalisations authentiques qui sont confirmées par la vie elle-même. Que l'astrologie puisse, ou non, être validée scientifiquement ou statistiquement, n'a aucune espèce d'importance. Elle ne requiert pas de preuves en termes rationnels.
Si l'astrologie permet au cerveau gauche de donner la permission au cerveau droit de se laisser aller, il ne s'agit pas encore de coordination entre les deux hémisphères. Ils ne fonctionnent pas réellement ensemble comme les serpents entrelacés des Desanas car le cerveau gauche offre simplement au cerveau droit un prétexte pour qu'il puisse s'exprimer. Il ne s'agit pas collaboration dynamique entre les deux sphères.
Avec Starbase, une union supérieure de nos facultés entre en jeu. Considérez la manière dont le format a été développé. Nous commençons par l'observation à l'oeil nu. De toutes les données stellaires dans l'univers visible, le spectre entier des 88 constellations, nous sélectionnons celles qui sont situées dans les 13 Constellations. Cela représente, environ, 150 étoiles proéminentes dans ces 13 Constellations. Tout d'abord, nous les disposons sur une planisphère, puis nous la reformatons en une projection circulaire, le Rimsite. Tout cela est strictement de cerveau gauche, un formatage abstrait fondé sur des données.
Nous formatons ensuite le Rimsite en ajoutant des lignes de vision, basées sur l'observation directe. Nous marquons l'Ecliptique en tant qu'échelle calibrée sur laquelle nous indiquons l'étendue de chacune des Constellations, en opérant encore exclusivement sur les circuits de cerveau gauche. C'est encore le cas lorsque nous insérons 14 composants dans l'horoscope - encore plus de données abstraites. Tout cela est vérifiable et astronomiquement correct. Cela implique des entités mesurables et des détails du panorama céleste réel.
C'est alors que nous changeons de registre: le cerveau droit s'active au moment où nous visualisons le Zodiaque, à l'instant où nos yeux scannent le rendu graphique des Constellations. Nous l'invitons à travailler en parallèle avec le cerveau gauche. Ce faisant, quelque chose d'étonnant arrive, un effet qui peut être testé. L'interconnexion des deux sphères du cerveau déclenche une permutation intérieure de langage. Une voix en émerge soudain improvisant des paroles poétiques à partir de données techniques.
Mars à 9° dans le Signe du Capricorne, équivalent à 279° sur l'échelle Ecliptique, est aligné, à moins d'un degré, avec l'étoile theta Sagittarrii à 279.48° ECL pour l'Epoque 1950 - c'est un discours de cerveau gauche; mais au moment où nous ajoutons “près de la main droite de l'Archer, juste à l'endroit où il tend la corde”, c'est un discours de cerveau droit. La faculté poétique prend maintenant la relève pour s'exprimer. Quelle que soit la nature de la permutation intérieure de langage, nous savons pour sûr lorsqu'elle se manifeste. Les données pures et dures, dans le jargon de cerveau gauche, de la phrase ci-dessus sont claires et précises mais elles ne nous apprennent rien de la dimension humaine. Dès que nous ajoutons le langage visuel, il jaillit une envolée de signifiant. Ce n'est qu'une envolée naissante mais elle existe et elle possède une puissance expressive que l'on ne peut dénier. Le geste de l'Archer est porté à notre attention d'une manière précise par la position de Mars et ce geste est éloquent. Il nous parle. Même s'il ne nous saisit, au prime abord, que par une seule phrase, il laisse l'impression qu'il pourrait s'exprimer à profusion. Et certes, il existe une pléthore de connaissances dans ce geste, tout comme il en existe dans chaque région du Zodiaque. Le panorama entier est chargé de contenu biographique et mythographique. Il est à l'image de l'écran à cristaux liquides d'une banque de mémoires gigantesque.
Lorsque nous sommes réceptifs, peu ou prou, aux circuits du cerveau droit, la poésie visuelle des Constellations peut exciter notre intuition poétique et métaphorique. Les circuits dédiés à l'expression animée, libre, poétique et visionnaire, résident dans l'hémisphère droit, souvent décrit (à tort) comme non-verbal. Cependant, ils doivent rester muets tant qu'ils ne sont pas coordonnés avec les deux aires fondamentales de gestion du discours (les aires de Broca et de Wernicke) localisées dans l'hémisphère gauche.
Le Zodiaque, décodé, fonctionne comme un medium visuel et verbal interactif. L'information encodée “intrigue” en résonnant au travers d'une sphère cachée de thèmes et d'indications. Elle parle à une partie différente du cerveau et nous y réagissons donc d'une manière différente. Tout cela est loin des simulacres et des prétentions bien que, vu superficiellement, on pourrait s'y méprendre. Cela n'est pas quelque chose dont il nous faille prétendre l'existence parce que cela a déjà été manifesté à la vie par le rêve des générations qui nous ont précédés. C'est de toute la race humaine que nous héritons de cet exploit d'invention poétique, quelque peu à la manière dont la tribu d'un peuple Indigène hérite d'une collection d'histoires qui véhiculent leur sagesse ancestrale.
Selon le conseil du principe Hermétique, c'est avec de l'or que l'on fabrique de l'or. C'est la manière dont certains ancêtres inconnus exprimèrent l'acte d'enrichissement de la vie par le biais de l'imagination. Nous ne pourrons pas décoder le Zodiaque sans le réinventer, de quelque manière, en cheminant. Nous ne pourrons pas comprendre le texte imagé sans activer et impliquer nos propres facultés d'imagination, nos propres capacités poétiques et visionnaires. C'est la responsabilité qui accompagne la révélation du Zodiaque de ciel réel.
En termes pratiques, le Zodiaque Stellaire peut servir comme de roues d'entraînement pour guider l'exercice de nos facultés de cerveau droit. Avec les Constellations comme cadre graphique, nous n'inventons rien au petit bonheur la chance, nous improvisons à partir d'indices sûrs. J'ai décrit comment j'ai travaillé sur le Code, en conservant le Zodiaque enraciné dans des données de monde réel: les positions réelles des étoiles, les mythes reçus dans leurs formes traditionnelles, les références culturelles et artistiques, les faits de la biographie humaine. Rien de cela n'est inventé, et tout cela offre un riche espace pour l'improvisation. Lorsque je m'aventurai à transmettre le Code, je découvris que les gens réagissent instinctivement aux Images Zodiacales. Cela est sûrement dû au fait qu'elles sont très évocatrices. L'Archer, de par son geste de défi et de visée, suggère des actions et des attitudes qui nous sont communes à tous tandis que la Vierge, agenouillée avec une gerbe de blé dans une main et une coupe dans l'autre, enveloppée d'un fin voile diaphane, sa chevelure parsemée de semences d'étoiles (un détail astrophysique exact, bien que non-observable) suscite un autre jeu vivant de suggestions. Plus vous plongerez au coeur des mythologies et plus vous y découvrirez des indices et des corrélations. On peut s'exercer, à l'infini, à la dynamique d'improvisation, l'approfondir et l'enrichir.
Il est clair que de travailler avec le Code implique une certaine forme de discipline. Cela n'est pas un jeu d'associations libres, comme si nous comptions sur des fantaisies ou sur des facultés clairvoyantes mystiques. L'improvisation avec le Zodiaque exploite la puissance des “animations” cosmiques qui ont perduré depuis des milliers d'années. Les Constellations sont des clés imaginales aux structures les plus puissantes qui demeurent dans le mental et la mémoire humaine. Chaque Image véhicule un filon d'indices religieux, poétiques et mythologiques. On peut accéder à la “mémoire cosmique”, comme nous pourrions l'appeler, par les circonvolutions du cerveau droit. Graphiquement, les Constellations “attirent” le mental vers un rappel transpersonnel. Le Code Zodiacal est un outil high-tech pour recouvrer les mémoires au plus profond.
L'Enigme des Mémoires Raciales
Le mental humain fonctionnait comme un projecteur de film bien avant qu'il ne fût comparé à un super-ordinateur. La partie la plus ancienne de notre masse cérébrale est le cervelet. Il est réputé être le grand tableau central de commutation pour les activités kinétiques ainsi que visuelles: il régule la manière dont nous visualisons le monde et dont nous nous y mouvons. La recherche en psychologie archaïque ne laisse aucun doute quant au fait qu'avant que nous ne percevions le monde comme nous le faisons maintenant, nous nous percevions comme des entités fluides dans un film, un tourbillon chaotique d'images. C'est relativement ce que les enfants perçoivent avant qu'ils n'impriment mentalement le monde et le capturent en un jeu familier et prédictible de formes nommées et relativement stables.
Dans son argumentation en faveur de la psychologie Néanderthalienne, l'érudit radical Stan Gooch explique comment le cervelet est connecté de façon complexe avec le cerveau droit (Voir Total Man et Cities of Dreams). Cela confirme la façon dont l'imagination et la poésie nous relient originellement à notre mode d'être. Le cervelet est aussi ancien que l'on puisse l'imaginer, en termes purement humains. Le “vieux cerveau reptilien”, ainsi qu'il est nommé, a été écrasé par le “vieux cerveau mammalien” et puis ensuite par le “nouveau cerveau mammalien” mais il survit, perpétuant une vie occulte dans l'arrière-scène des drames de l'ego conscient de soi. Il se comporte à l'image des lézards et des serpents, impulsé par des instincts des plus primitifs. L'inconvénient est que, laissé à son propre cours, le cervelet peut devenir follement ritualiste et paranoïaque, ainsi que les comportements psychotiques en témoignent. Cependant, le serpent des ténèbres, lové dans la biostructure humaine, peut également être une source d'illumination. Il est le serpent Luciférien de l'Eden, celui qui “tente” (à savoir illumine) nos parents primordiaux. Les circuits du cerveau postérieur nous donnent accès à la sagesse de la nature sauvage, la relation interspécifique, les facultés occultes fabuleuses de l'aigle, du saumon, de l'ours, la précision des araignées. Quant à son aspect sublime, il constitue le siège de la connaissance ancestrale et des mémoires raciales. Connecté de façon stable et harmonieuse avec le cerveau droit, il joue un rôle gigantesque dans l'expérience poétique et visionnaire. Il est la clé permettant de nous souvenir de notre nature intrinsèque et de nos origines lointaines...
Depuis 12 000 ans environ, les programmes comportementaux archaïques du cervelet ont été écrasés, de façon consistante, par les programmes high-tech du cerveau antérieur, la partie de notre matière grise qui pense abstraitement. Ce changement d'orientation cérébrale peut nous aider à expliquer comment le Zodiaque Stellaire (visuel et kinétique, visible et en mouvement perpétuel) fut supplanté et détruit par le Zodiaque des Signes (abstrait et statique, invisible et immuable). L'art des grottes du Paléolithique, riche en images fluidiques de bisons, de gazelles et d'ours, apporte d'abondantes preuves que notre espèce était douée de la faculté de dépeindre des images dans les temps préhistoriques, bien longtemps avant que nous en venions à penser comme des gros malins Grecs. Graphiquement, le zodiakos kyklos est un cycle de “pouvoirs animaux” tel qu'il est dépeint à Lascaux, dans la grotte Chauvet et dans des douzaines d'autres sites qui furent décorés à partir de 30 000 ans avant EC. La perte du Zodiaque graphique ne fut pas provoquée uniquement par l'influence de Ptolémée, et non pas uniquement parce que nous arrêtâmes de contempler le ciel nocturne aux alentours de la Révolution Industrielle. A un niveau plus profond, à une période beaucoup plus lointaine, le cervelet fut écrasé et nous cessâmes de penser selon un mode visuel-kinétique. Le Zodiaque Stellaire s'estompa de notre mental comme une chaîne de télévision dont la fréquence n'est plus détectable. La station continue de transmettre des programmes mais personne (normalement) ne peut les détecter.
Ainsi donc, il n'est rien d'enfantin à visualiser les Constellations. Au contraire, cette visualisation équivaut à un acte de recouvrement, une façon de réaccéder à des ressources profondes que nous avons perdues ou réprimées. La Quête du Zodiaque nous ramène vers les tréfonds les plus intimes de notre biostructure humaine.
Ainsi que je l'ai souligné, la plupart des Constellations ne présentent pas une composition d'étoiles qui ressemble à la créature à laquelle nous faisons référence. Mais ce qui est étrange, c'est que ce manque évident de ressemblance constitue le secret de la visualisation, plutôt que sa réfutation. Parce que cela nous force à réaliser que l'image qu'il nous faut visualiser ne doit pas être surimposée sur les lignes de vision. L'Image Zodiacale n'est pas un instrument artificiel, telle une projection de transparent. Dessinée sur papier, c'est une indication visuelle permettant au cerveau de recouvrer ce qui y est emmagasiné. Les Constellations ne sont corrélées à des compositions d'étoiles que d'une manière secondaire et dérivée. Elles émergent, originellement, d'une exposition d'anciennes photographies, le monde archaïque du mental transpersonnel. Les aspects graphiques du Bêlier, du Taureau, des Jumeaux, et de tout le reste, sont projetés du dedans de la psyché et non pas de l'extérieur de l'espace étoilé. Dans l'observation réelle, il n'est pas nécessaire de se référer à la Constellation afin de suggérer sa forme visualisée parce que les créatures à imaginer demeurent en nos centres cérébraux les plus anciens et elles doivent en émerger, visibles et se muant de leur propre mouvement, des “animations” authentiques - sinon, nous resterons instinctivement aveugles.
Mircea Eliade enseigna que les formes visuelles de la mythologie sont des mémoires raciales qui ne peuvent pas avoir été oubliées parce qu'elles appartiennent au mental de l'espèce et non pas au mental individuel. Cela s'applique brillamment à la connaissance encodée dans le Zodiaque. Le recouvrement d'un souvenir que l'on n'a jamais oublié doit être différent du recouvrement d'un souvenir que l'on a oublié. Cependant, quelle pourrait être la nature de cette différence? Lorsque vous rappelez un souvenir que vous avez oublié, vous repartez en arrière, en suivant une chaîne d'associations, pour le recouvrer. En ce qui concerne une image mythique telle que celle du Lion ou des Jumeaux, la chaîne d'associations ne vous appartient pas bien qu'elle se déploie en vous. Elle émerge de l'entrepôt des instincts par l'entremise des circuits du cerveau droit, le côté artistique-intuitif. Lorsque vous visualisez une image mythologique telle que celle d'Enki, vous puisez dans un réservoir de pictogrammes dynamiques emmagasinés dans la banque de mémoires collectives. Ces images possèdent une vie en propre, animée et animante.
Le Recouvrement du Mental Naturel
Au début, je ne savais pas du tout, et je m'en aperçus à peine plus au fil des années alors que je luttais pour découvrir le fonctionnement du Code Zodiacal, o combien j'étais impliqué dans un exploit épique de recouvrement. J'avais lu le commentaire d'Eliade (dans Myths, Dreams and Mysteries) concernant les mémoires qui ne peuvent pas être oubliées au moins 22 ans avant que je ne pusse le comprendre. Lorsque je finis par l'appréhender, j'en faisais déjà l'expérience. Ailleurs, (dans Myth and Reality), Eliade cite le philosophe pré-Socratique, Empédocle:
“Un vagabond exilé des grandes origines, dans les temps anciens, j'étais déjà un garçon et une fille, un buisson et un oiseau, un poisson muet dans l'océan”.
En quête dans le royaume du folklore Celtique, j'avais rencontré une évocation similaire dans le Hanes Taliesin, un poème Gallois célébrant la métempsycose du barde illuminé, celui au “front étincelant”, Taliesin:
“Je suis une merveille dont l'origine est inconnue
Je suis allé en Asie avec Noé dans l'Arche
Je fus le témoin de la destruction de Sodome et Gomorrhe
J'étais en Inde lorsque Rome fut bâtie
Je suis venu maintenant aux vestiges de Troie
Je fus dans le firmament avec Marie Madeleine
Je me suis inspiré du génie du chaudron de Keridwen”.
Taliesin connaît ces époques comme s'il y avait été présent parce qu'en lui se sont éveillées des mémoires de tout ce que l'humanité a réalisé. Et pas seulement en lui, mais en nous tous, les méandres du code de l'ADN regorgent d'un langage inventif, riche et vital. Le mental naturel se trouve en tout un chacun. Il préserve l'éloquence grandiose de la sagesse de la survie. Le rappel est possible pour quiconque le recherche ardemment. Au travers de l'ouvrage de E. H. Allen “Star Names”, j'ai souvent entraperçu un mot ou un indice de la mythologie qui déclenchait une chaîne d'associations à l'image d'une mémoire primordiale: le rappel de ce que je n'avais jamais oublié. Cela arrive parce que cela est effectué pour nous et non par nous.
Cependant, le flux de rappel inspirateur et poétique ne vient pas toujours avec aise ou automatiquement. Eliade cite l'entraînement de la mémoire dans les Ecoles des Mystères classiques, quelque peu à l'image des vint-deux années de préparation chez les bardes Celtes et Gallois (les chantres de la tradition). L'improvisation réelle et authentique requiert un fondement aussi profond et ancien que le “Puits du Souvenir” de la mythologie Nordique où Odin y goûtait le génie. C'est ce qu'offre le Zodiaque mais il existe une inhibition due à notre “progrès” évolutif au fil des nombreux millénaires. Tout d'abord, le vieux cerveau reptilien fut écrasé par le cerveau antérieur: nos comportements instinctifs et de nature animale furent remplacés par le langage, la confection d'outils, les comportements sociaux et symboliques. Ensuite, eut lieu la partition duelle du cerveau antérieur qui a été soigneusement retracée dans les fossiles de crânes. Les dons de l'hémisphère droit, qui nous soutenaient dans notre conscience magique/poétique et artistique du monde, furent écrasés par les programmes abstraits de l'hémisphère gauche. Actuellement, ce sont les facultés d'élaboration de modèles du cerveau gauche qui nous dominent. Ces facultés sont en train de nous isoler dans une aliénation mentale de tout ce que nous ne pouvons pas concevoir comme une construction de notre propre mental. De par la domination des circuits du cerveau antérieur, nous avons appris à élaborer des modèles et des cartes et maintenant, il nous est quasiment difficile de discerner les scénarios de monde réel de ces cartes et modèles qui en procédèrent. Nous ne vivons plus du tout dans le monde naturel, nous vivons dans un monde de simulacre. Nous sommes déjà très plongés au coeur de la réalité virtuelle, fonctionnant même avec l'intelligence artificielle de nos propres cerveaux.
Gooch soutient que nos ancêtres Néanderthaliens réagissaient encore aux circuits du cerveau postérieur. Ils étaient doués de langage (dont il se peut que des vestiges survivent dans la langue Basque) et possédaient des habitudes nocturnes. Ce facteur en aurait fait des observateurs attentifs de la lune et des étoiles. Toutes les traditions de peuples Indigènes parlent d'observateurs des étoiles, de shamans et de sorciers qui communiaient avec le surnaturel et voyageaient dans l'Autre Monde, le Temps de Rêve. Ces changeurs de formes étaient également des conteurs d'histoires qui préservaient l'histoire de la tribu. La voix du barde ou du chantre des traditions était une mission sacrée car nulle personne sur Terre ne peut survivre sans la souvenance et la vision incarnée dans les histoires de ses origines. Lorsque nous recouvrons le Zodiaque, nous recouvrons également notre héritage ancestral en tant qu'espèce. Il nous revient, non pas dans les formulations abstraites de l'astrologie qui s'adresse à l'ego personnel, mais dans la poésie visuelle et vivante des Constellations, l'oracle du mental naturel et surnaturel.
Le Zodiaque, dans son ensemble, est un artefact imaginal et, au sein du Zodiaque, certaines des figures évoquent spécifiquement la gnose génétique, l'éveil de la mémoire transciente (trans-sciente: ce qui circule ou opère au travers de tous les êtres conscients, de toutes les espèces vivantes). De plus, le Code contient des informations sur la manière dont il fonctionne et sur les raisons pour lesquelles il fonctionne. Ces informations se manifestent dans les figures humaines. La Vierge tout comme le Serpentaire incarnent les forces animantes du mental naturel, la sagesse génétique du serpent. Ainsi que nous l'avons souligné lorsque nous avons évoqué le Serpentaire au chapitre 7, la Vierge était originellement dépeinte comme serpentine. Elle est la femme ADN qui possède tous les secrets de la matière biologique. Sa contrepartie, le Serpentaire est le maître de la Kundalini, le pouvoir serpentin. Le Porteur, d'Eau, Enki, l'autre figure humaine, représente le mythème de la “royauté divine”, selon les lignes de la théocratie pharaonique de Schwaller. Cela suggère la notion problématique d'une élite d'êtres éclairés ou, peut-être, d'êtres étrangers (extraterrestres) qui confèrent à l'humanité les secrets de l'évolution supérieure. Finalement, les Jumeaux révèlent le mystère du Double, le Corps de Rêve et l'illumination sexuelle-érotique en tant que chemin de gnose naturelle et surnaturelle.
Dans From Atlantis to the Sphinx, un résumé de quelques points culminants de la quête de l'humanité dans la découverte de ses origines, Colin Wilson fait référence, de façon répétée, à la notion renégate qu'une civilisation évoluée exista sur Terre bien avant les débuts supposés de la civilisation selon le scénario académique. En compagnie d'autres chercheurs radicaux de notre époque, il nous met au défi de recouvrer tout ce que nous avons perdu.
Mais qu'avons nous perdu, essentiellement? Comme je le comprends, la quête qui se présente aujourd'hui à nous n'est pas une recherche de signification ou de preuves pures et dures de la technologie Atlantéenne, pas même de “quelque système holistique de connaissance qui leur offrait (à nos ancêtres) une vision unifiée de l'univers et de l'existence humaine” comme Schwaller de Lubicz le croyait (cité par Wilson, page 9). C'est plutôt une quête de tout ce que nous pouvons recouvrer par la dynamique de réorientation vers nos propres facultés innées. Il existe une sagesse perdue, il est vrai, mais nous ne pouvons pas avoir perdu ce que nous n'étions pas libres de perdre.
La manière de découvrir la sagesse perdue est de recouvrer les facultés perdues.
Pas de significations, pas de ruines, pas d'artefacts, pas même la sagesse ancienne légendaire - mais les facultés à partir desquelles tout cela procéda en premier lieu. C'est la finalité de la quête qui se déploie aujourd'hui.
Parmi ses nombreux aspects, le Zodiaque Stellaire est un artefact neuro-linguistique. Oui, mais comme le monolithe dans 2001: Odyssée de l'Espace, le contact avec lui est dynamique. Ce que nous pouvons y percevoir implique notre biostructure et éveille nos facultés occultes. Je suis convaincu que, sous certaines conditions de réceptivité, le Zodiaque nous incite à reprogrammer nos circuits cérébraux. Il est le Casse-tête des Ages. Il est aussi le siège des rétroactions pour le chemin évolutif vers ce que j'appellerai une survie de qualité, un futur qui vaille la peine d'être vécu.
John Lash.
Traduction de Dominique Guillet
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