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Translations d'Andromède: Commentaires 01
John Lash
Traduction de Dominique Guillet
Les commentaires des Translations d'Andromède présentent des bribes d’un mythe alternatif de la préhistoire de la Terre. Le mythe n’est pas complet ou séquentiel dans ces notes mais il peut être pressenti d’après les aspects mis en exergue.
Orme Orphique
C’est une variation d’Ygdrassil, l’arbre-monde mythique dans la mythologie Nordique, généralement identifié avec le frêne. Dans ce mythe, Woden (Wotan, Odin) est pendu, durant neuf nuits d’épreuve, afin de percevoir la mémoire ancestrale et de recevoir les runes, un jeu de neuf formules mantriques. Si les runes sont des clés soniques-auriques de la syntaxe génératrice de toutes les langues possibles, alors l’Arbre doit être un médium d’articulation sublime.
Selon Barbara Walker:
“Ygdrassil présente de nombreux parallèles avec les arbres-mères, du Proche Orient, donnant naissance et produisant des fruits ou du lait, sous son nom plus antique de Mjotvidr ou Mutvidr, “l’Arbre-Mère”. Il était parfois appelé l’Arbre-Hydromel, tout comme ‘l’arbre donnant le lait, des peuples Finno-ougriens, un symbole qui doit ultimement remonter à la Mésopotamie et être de très grande antiquité’. Il était dit que ‘l’arbre était la source des âmes non nées qui donnerait naissance à la nouvelle femme primordiale, la Vie dans le nouvel univers à la fin de ce présent cycle’” (The Woman’s Encyclopedia of Myths and Secrets).
L’arbre qui donne naissance à la femme primordiale devient la femme-arbre qui donne naissance au langage dans l’oreille du shaman à l’arbre pendu. Dans les Eddas de l’Islande, le poète illuminé dit “avec de l’eau blanche/ est le grand arbre humide” (Volupsa, vers 19).
Parmi les shamans Yakut de Sibérie, le jeune héros mâle, en quête de vision, se retrouve seul dans une vastitude d’un blanc de lait. Il y rencontre la Grande Maîtresse qui envoie de la pluie laiteuse qui métamorphose l’arbre qu’elle incarne en la forme d’une femme qui allaite le héros de sa sagesse. Parmi les bardes Celtes, l’eau blanche se manifeste en une immersion très ramifiée d’illumination appelée “l’arbre du connaître”. La source de la Lumière Blanche illumine le front de quiconque la contemple: c’est pourquoi le maître barde des Gallois est appelé Taliesin, “celui au front brillant”.
Selon la tradition d’Andromède, les nymphes arboricoles sont au coeur de la légende de Gaïa, la Terre en Rêve, le Rêve de la Terre. La rencontre fatidique entre les Femmes Gaïennes et leurs contreparties perdues, les Hommes d’Orion, est partiellement et trompeusement conservée dans les mythes connus de l’humanité alors qu’elle est mémorisée, de façon très vivante, dans la légende Andromèdienne. Contée et recontée sur M 31, la Terre en Rêve pourvoit un motif récurrent aux poètes locaux. Alors que la blancheur de l’arbre, mystérieusement corrélée au pouvoir de l’expression poétique, ne représente aucun secret pour les natifs d’Andromède, elle demeure sur Terre un sujet de confusion immense. L’élaboration du trope arbre/lumière/femme appartient à la tradition spécifique de poètes qui vivent dans une région du Bras de Syrène, là où la Mer de Wending se déploie en une série de criques protégées et de petites baies en forme de niches. Les Taliesins, conteurs de la tradition Andromèdienne de l’arbre, sont connus localement comme les bardes de l’estuaire de la Mer de Wending.
Coagulation embrasée de l'Eon
Dans les enseignements Gnostiques, qui reflètent certains aspects des physiques d’Andromède, les puissances cosmiques qui engendrent tous les systèmes de mondes sont appelés Eons. Ce sont des Divinités super-animantes rassemblées dans le Plérome, un nom générique pour le coeur d’une galaxie, de toute galaxie. Le Plérome signifie “la matrice de Plénitude infinie”. Les Eons, les Dieux Pléromiques, sont couplés au sein des limites de la membrane poreuse qui scelle le Plérome dans une matrice de dix dimensions. Dans la cosmologie Gnostique, ces dyades rayonnent vers l’extérieur en flux maillés de doubles fibres qui se coagulent en une danse d’attracteurs étranges générant le spectre intégral des phénomènes naturels. La magie technologique Terrienne révèle le jeu extatique des Eons dans les images de la danse des galaxies photographiées par le télescope en orbite, Hubble.
Spirale d'oreille rugissante
“Or, un arbre monta, pur élan, de lui-même.
Orphée chante ! Quel arbre dans l’oreille!
Et tout se tut. Mais ce silence était
lui-même un renouveau : signes, métamorphose…”
Sonnets à Orphée. 1922. Rainer Maria Rilke.
Dans une invocation romantique de la Muse, Rilke célèbre l’esprit d’inspiration féminine dont le don de clairaudience engendre la poésie lyrique. La voix de la Muse se manifeste au travers d’une réception exempte d’égoïté: celui qui entend la voix porte le pouvoir de la chanter. Dans les Sonnets à Orphée, cette faculté est transférée (de genre) au consort de la Muse, le poète-voyant mâle, comme si Orphée était la source de l’inspiration plutôt que son instrument; mais le transfert fonctionne parce que l’inspiration lyrique est transférable au travers de la communion Erotique.
Il se peut que Rilke ait été influencé, subliminalement, par le signal Andromèdien de 1885, lorsqu’il avait dix ans. Vers la fin de sa vie, le poète ressentit que la Muse et l’Arbre ne font qu’un. Une vision atavique lui accorda un aperçu de la préhistoire lointaine de Gaïa, du temps où les nymphes des arbres embrassèrent pour la première fois les chasseurs d’Orion.
Dimension quasi-pathologique de l’affect
Dans “The Modern Poetic Sequence”. Le translateur exprime toute sa gratitude à Terry (C. F. Terrel, Université du Maine à Orono) pour l’avoir orienté vers les merveilles de la séquence d’ouverture.
Elision de la cigogne au cygne
En cohérence avec l’éthique Andromèdienne, les initiés Gnostiques des Ecoles de Mystères rejetaient la procréation (la cigogne) en faveur de la mutation lyrique et transsexuelle (le cygne). Dans le Tantra Hindou, le cygne est appelé Ham-Sah et représente la fusion extatique dans l’union sexuelle. Ham-Sah est également un mantra, une formule sonique utilisée dans le rite de maithuna (l’union sexuelle mystique). Le Pra-Panca-Rasa Tantra dit que la Semence Eternelle, Parabindu, “se divise en deux parties: la droite est Bindu, la Purusha mâle ou Ham et la gauche est Visharga, la Prakriti femelle ou Sah”. (John Woodruffe. The Garland of Letters). C’est une description voilée de l’anatomie occulte mais elle représente, également, les Eons en couple joint dans le Plérome. Durant des millénaires pendant la préhistoire et jusqu’à environ 2400 avant EC, ce schéma cosmologique/sexuel guida l’humanité dans sa quête mystique, le retour vers les origines cosmiques. Parmi les constellations visibles dans les cieux, le Cygne, Cygnus, glisse en direction du coeur galactique.
Le Kularnava Tantra attribue le mantra Ham-Sah au “chemin le plus élevé, la voie du coeur”. Le Tantra dit: “Ce mantra est récité, O Bien aimé, afin qu’avec chaque exhalation on fasse le son ham et qu’avec chaque inhalation on fasse le son sah, répété par toutes les créatures respirantes, de Shiva au ver”. Sur la Terre, seuls les yogis et les yoginis de grand accomplissement comprennent que les rites mystiques d’union sexuelle (de non-procréation) résonnent également dans les dimensions les plus vastes du cosmos jusqu’à la structure moléculaire de la matière. Cette connaissance est une “sagesse de l’amour” routinière pour les natifs de M 31.
Dans les rites Gnostiques, le sigil de 8 (8=infini) représente le hieros gamos, l'union sexuelle de consécration et “le nombre huit était appelé ‘le petit nombre sacré’ par les initiés d’Eleusis et il était associé par eux avec la Kundalini et le feu rachidien”. (Manley Palmer Hall. Man - The Grand Symbol of the Mysteries). L’identification de 8 avec le cygne mystique - ou plus précisément, la figure en spirale du flux de la Kundalini qui impulse le cygne - était connue dans les Mystères où elle pourvoyait le fondement pour les cellules orgiastiques de huit paires de participants. En Asie, les adeptes Nyingma, tels que Long Chen Pa, utilisaient la même communauté de huit yogis et de huit yoginis pour des réalisations élaborées de divination Tantrique.
Dans le mythe Grec, le cygne est la mère de deux paires de jumeaux. Leda fut visitée par Zeus sous la forme d’un cygne et elle porta deux fils, Castor et Pollux, et deux filles, Helen et Clytemnestra. Dans les systèmes Tantrique et Gnostique, le cygne est impliqué dans des opérations occultes de dédoublement, de biformation et de bilocation.
Dans le mythe Grec, également, “Orphée choisit la vie d’un cygne, puisque les femmes l’avaient conduit à la mort et qu’il ne souhaitait plus naître d’une femme”. (Walter Wili. “The Orphic Mysteries and the Greek Spirit). Ce motif évoque une inimitié profondément enracinée entre les sexes, la conséquence d’éons d’empêtrement intense. Originellement, les rencontres sexuelles entre les nymphes des arbres et les hommes d’Orion étaient non-procréatives.
Comment l’union sexuelle, dans le paradis Gaïen, dégénéra d’un jeu mystico-érotique en un soap opéra de domination mâle/manipulation femelle? Les Andromèdiens pensent que l’humanité ne sait pas et ne pourra pas savoir, ce qui se passa réellement, tant qu’elle ne recouvrera pas les perspectives authentiques de la mythographie sexuelle qui s’appliquent à l'espèce humaine.
Lac Manasa
C’est une variante du Lac Manasarowar de la légende Hindoue, connu en Tibétain sous le nom de Mapham Yum-Tso. Ce lac est amplement cité dans la tradition Tantrique comme le site le plus sacré dédié à Shiva, la divinité shamanique prééminente de l’Inde Dravidienne. Les maîtres shamans, des traditions Bon Po et Dzogchen, sont également intimement associés avec le Lac Manasa. Il est situé en-dessous du Mont Kailash dans la chaîne Kangri des Himalayas. Son reflet sur Andromède apparaît dans la partie sombre de la boucle intérieure du Bras de Syrène.
Asuramaya
Dans la mythologie Hindoue et la pré-histoire Indo-Tibétaine, un astrologue de cour durant la huitième incarnation de Vishnu, Lord Krishna de Vrindavasi. Avec son inclination habituelle pour l’hyperbole, Madame Blavatsky fait d’Asuramaya un sage immortel de la légion des demi-divinités Lucifériennes qui guidèrent l’humanité durant les périodes lointaines de la Lémurie et de l’Atlantide. Plus probablement, il appartient à la compagnie des nahuales, les sorciers qui cheminèrent dans les grands Pajonals du Brésil il y a 20 millions d’années, selon les traditions Ashaninka rapportées par Cesar Calvo dans The Three Halves of Ino Moxo.
Soulignons que le temps du sorcier n’est pas un temps ordinaire.
Le conseil de Krishna donné à Ajurna quant à la conduite héroïque est consigné dans la Bhagavad-Gita, une section d’un poème épique, le Mahabharata, compilé aux environs de 600 avant EC à partir de longues récitations orales, mais ses échanges occasionnels avec Asuramaya sur les détours vertigineux de la destinée humaine furent coupés du script par des Brahmanes prétentieux. Crédité de l’invention de l’astrologie (ce qui n’est pas rien, sans doute), Asuramaya fut également réputé avoir calculé la durée du Kali Yuga, l’Age des Ténèbres dit avoir débuté avec la mort de Krishna le 16 février 3102 avant EC. Selon ses estimations, la durée du Kali Yuga (environ 5320 années) est le dernier cinquième du cycle complet de précession de 25 920 années. En l’an 2000, il reste quelque 216 années avant la fin du Kali Yuga et la fin du cycle complet, appelé un Kalpa dans la chronologie Hindoue.
M 31
Andromède, la Femme Déchue, est une longue constellation en forme de V dans le ciel septentrional, située au dessus des Poissons et à gauche de Pégase qui partage son étoile de tête, Alpharetz. M 31 est une galaxie spirale dans cette constellation, le 31 ème objet dans la liste Messier, désignée sous NGC 224 dans le Nouveau Catalogue Galactique.
C’est ainsi qu’Andromède est à la fois le nom d’une constellation et le nom d’une galaxie située dans cette même constellation. M 31 est l’objet le plus distant visible à l’oeil nu. Les calculs des astronomes Terriens la placent à une distance de 2,2 millions d’années-lumières de la Terre. Une spirale lenticulaire parfaite, la Galaxie d’Andromède est estimée être l’image miroir de la Galaxie d’Orion qui accueille le système solaire en lequel la Terre est située. Elle apparaît être rivée dans un vortex gravitationnel mutuel avec la Galaxie d’Orion, qu’elle “garde” , mythologiquement parlant. Il se peut que le nom Grec Andromède signifie “celle qui garde l’humanité” mais les érudits ne sont pas totalement certains de ce que cela signifie.
Lors Krishna de Drudari
La contrepartie, en reflet, de la cour Terrienne de Krishna à Vrindavasi est Drudari, le centre numineux de la vie sociale sur M 31. Ce nom Andromèdien est étrangement similaire à l’ancien nom Provençal, “drudaria”, “la cour faite aux dames”. Amor courtois en Provençal, et fins amor en Occitan, sont des termes littéraires provenant du culte de l’amour Romantique fui fleurit en Europe entre les 8 ème et 12 ème siècles. En Asie, le mouvement se refléta dans l’émergence de la dévotion Vaishnava, le culte de Krishna en tant qu’épiphanie sensuelle de l’Amour Divin. La romance de Krishna et de Radha fut célébrée dans le Gitagovinda, un long poème commis par Jayadeva. Daté au 12 ème siècle, il appartient à la même époque que le culte Provençal de l’Amour. Cette période étonnante, dans l’histoire Européenne, produisit le Tristan de Gottfried von Strassbourg, la poésie d’amour orgasmique des Troubadours et elle culmina dans la “Donna me Priegha” de Guido Cavalcanti (vers 1250). Cet intervalle flottant et fatidique de l’expérience humaine reflète la structure sociale éternelle sur Andromède où toutes les relations sont régulées par la résonance co-émergente de l’accouplement Tantrique.
Certains érudits affirment que le jeu d'amour de Krishna et de Radha représente l’interaction entre le divin et l’humain mais cette proposition est problématique pour les coeurs Terriens. Une notion troublée et troublante, le moins que l’on puisse dire. Pour les Andromèdiens, l’interaction entre le divin et l’humain pourvoit le fondement de leur structure sociale, néanmoins sans les prétentions attachées à la divinité en termes humains. Les natifs de M 31 voient dans le poème de Jayadeva un reflet distant des us de cour dans leur galaxie. Ils comprennent intuitivement que, bien que Radha (humain) ne possède pas d’identité séparée de Krishna (divin), son union avec lui altère fondamentalement la structure de la personnalité divine de Krishna. (Barbara Stoller Miller, “Radha”, dans The Divine Consort). La collusion magnifique par laquelle l’humain affecte le divin est cruciale à la “nature de l’amour que Krishna incarne pour sauver le monde dans le Kali Yuga” (Miller). Tristement, ce secret de transformation échappera aux coeurs humains tant que la division de genres de l’espèce humaine n’est pas appréhendée par les membres de l’humanité Terrienne aussi bien qu’elle l’est par leurs contreparties Andromèdiennes.
Bilocution
Sous l’influence de la potion psychotropique concoctée à partir de l’ayahuasca, les shamans Yaminahua de l’Amazone Péruvienne récitent de longs passages appelés Koshuiti, “les chants des esprits”, translatant ainsi des hallucinations visuelles en un langage libérateur. Les métaphores complexes génèrent tsai yoshto yoshto, “un langage double et entrelacé”, une expression sémantique du rituel shamanique de bilocution.
Lorsque l’anthropologue Jeremy Narby (Le Serpent Cosmique) investigua la connexion entre le “langage de transe” des ayahuasqueros Yaminahua et le langage génétique de l’ADN, il découvrit que le langage shamanique était grammaticalement torsadé et entrelacé, tout comme la molécule maîtresse de la vie. Cela semble être plus qu’un trope astucieux car les shamans, qui ont recours à la bilocution, ne sont pas juste en train de jouer avec des mots. Le langage qu’ils inventent émerge spontanément de l’expérience d’être dans deux mondes à la fois. Dans la bilocation, les paramètres perceptuels, qui lient le shaman à un système de monde unique, sont relâchés et temporairement suspendus. Il en résulte que la matière est détectée infrastructurellement, plutôt que comme une perception holographique organisée de l’extérieur. Les shamans perçoivent ainsi la structure moléculaire de la matière vivante et apprennent les secrets de la chimie organique directement à partir de la nature, ainsi que l’ont prouvé leurs connaissances fantastiques des propriétés médicinales.
Un chant du cygne pour le Kalpa
Durant sa fonction à la cour de Lord Krishna, Asuramaya entreprit la tâche de coordonner les événements sur Andromède avec les événements parallèles sur Terre. L’instrument qu’il utilisa pour la synchronisation était un événement céleste à long terme, la précession des équinoxes. La chronologie précessionnelle est déterminée par le mouvement de l’équinoxe de printemps (le point vernal) au travers des constellations sur le chemin du soleil (zodiaque) à une vitesse de 72 années par degré. Ce mouvement détermine la chronologie des Ages du Monde en un schéma rétrograde, à l’opposé de l’ordre naturel du zodiaque. Consigné par les calendriers Terriens, le point vernal, depuis 120 avant EC, s’est déplacé au travers des Poissons (Pisces), ce qui indique que l’humanité est entrée dans l’Ere des Poissons à cette époque. Le passage à l’Ere des Poissons reste le sujet de débats permanents parmi les pandits Terriens mais sans la synchronisation Andromèdienne, élaborée par Asuramaya, ils manquent d’une clé permettant d'en déterminer la chronologie exacte et son importance pour l’humanité. Les experts sont incapables de répondre même à la question la plus élémentaire de savoir où le cycle temporel Zodiacal commence. La limite entre la constellation du Bélier et celle des Poissons est distincte et discernable à l’oeil nu, et donc le transit du point vernal dans les Poissons ne pose pas de grandes difficultés. Mais cela ne dit rien quant au positionnement tenu par l’Ere des Poissons dans le cycle intégral de la chronologie précessionnelle. Les âges du monde, mesurés par les constellations du Zodiaque, forment un cercle et un cercle n’a pas de début, si ce n’est celui que l’on veut bien lui attribuer.
Selon la perspective Andromèdienne, la solution coule de source. Ou du moins, il en était ainsi pour Asuramaya. Une fois toutes les 26 000 années, les rites annuels du printemps sur Terre sont synchronisés avec les Danses de l’Oeil de la Tortue, le festival le plus sacré sur M 31. Cette correspondance est évidente pour quiconque visualise l’équinoxe de printemps aligné avec Andromède à partir de la Terre. (Techniquement, cela est appelé un alignement longitudinal écliptique). Dans les connaissances traditionnelles astronomiques Terriennes, l’alignement longitudinal écliptique était consigné dans des récits narrant les témoignages à l’oeil nu appelés “paranatellonta”. “Les paranatellonta sont les constellations qui se lèvent en même temps qu’une certaine autre qui a été déterminée”, ce sont celles qui se tiennent dans l’alignement écliptique avec les constellations Zodiacales. (Santillana et von Dechend dans Hamlet’s Mill.) Les narrations fondées sur des thèmes sidéraux communs changent à diverses latitudes en fonction du mouvement de l’angle d’alignement. D’où le mythe Nordique du Serpent Midgard et du Pont Bifrost - Hydra et la constellation zodiacale corrélée, le Crabe, respectivement - se convertissant en un différent récit/chant dans des latitudes plus méridionales, là où les paranatellonton présentent une vision différente.
En utilisant le ratio de 71,428 années privilégié par les astronomes Hindous, Asuramaya calcula l’alignement de M 31 avec l’équinoxe de printemps à une date correspondant à 18 avant EC, selon les calendriers Terriens. Le paranatellonton, pour ce moment, révèle les perspectives décisives de la quête spirituelle humaine au travers de toute la durée de l’Age des Poissons. Il s’avère que le calendrier Chrétien, un instrument politique qui ne possède aucun fondement dans le temps cosmique, n’était décalé que de 18 ans en relation avec le temps précessionnel! Asuramaya, et ses collègues à la cour de Lord Krishna, étaient inconscients de cette synchronicité, bien sûr, parce qu’il leur fallait encore attendre 3500 années avant que le calendrier chrétien ne fût inventé. Cependant, la coïncidence était fortuite. Le léger décalage, ajusté à un noeud lunaire de 18,6 années, serait utile ultérieurement aux gardiens du temps qui cherchaient à aligner les calendrier sacré et séculaire avec le commencement dans le zodiaque de l’Ere des Poissons, selon les calculs Andromèdiens relatifs à l’estimation Hindoue.
Eu égard à cette chronologie cosmique, la tragédie qui se déroule sur Terre au cours du Kali Yuga était, et elle l’est encore, tragiquement évidente pour les astronomes de cour de Drudari. Les événements Terriens se déroulent dans un isolement périlleux tant que les natifs Terriens restent inconscients de la synchronicité Andromèdienne. La conclusion de cette époque dangereuse ne va pas se terminer sans difficultés pour l’humanité Terrienne. Asuramaya détermina que la fin du Kali Yuga ne coïnciderait pas avec la fin de l’Ere des Poissons mais la précéderait d’au moins cinq siècles. De par le point vernal séjournant dans les Poissons jusqu’à 2800 EC, l’humanité est condamnée à vivre un futur incertain et horriblement étendu. Cette situation est porteuse d’une solution épineuse, cependant. Selon les calculs d’Asuramaya, l’Age des Ténèbres se terminerait avant que le point vernal n’atteigne l’extrême limite des Poissons - peut-être une tournure fortunée pour l’humanité. Il estima la fin du dernier cinquième du grand Kalpa précessionnel à 2216 EC (selon la chronologie Terrienne courante). Bien que le point vernal sera encore dans les Poissons à cette époque, il se peut que l’humanité ait atteint l’extrême limite de la phase terminale de souffrance qui doit s’écouler avant que la Connexion Andromèdienne ne soit rétablie. La poésie d’Asuramaya, en parallèle étroit avec sa stellographie, représenterait ainsi un chant du cygne pour ces derniers siècles atroces du déclin de l’humanité.
Sarasvati
Déesse Hindoue. Littéralement “eau douce”. Egalement appelée Adya Devi, la Shakti Suprême, associée avec l’inspiration lyrique et littéraire. La Muse Tantrique, comparable à la Mnémosyne Grecque, mère des neuf Muses. “Elle est la Déesse de l’éloquence, de la sagesse, de l’apprentissage, la patronnesse des arts et de la musique. Elle a révélé le langage à l’humanité. Elle est la mère de la poésie” (Alain Daniélou. Mythes et Dieux de L’Inde).
Brihaspati
Nom Sanskrit pour la planète Jupiter, également le titre pour le prêtre des sciences sacrées Jupitériennes (astrologie, astronomie...) “Fierté de Brihaspati” est le titre formel d’Asuramaya en Drudari. Selon Joseph Campbell, “Le dieu Brihaspati, prêtre des dieux, est le seigneur (pati) du pouvoir rugissant (brh), le pouvoir des stances magiques”, ce qui en fait une contrepartie certaine des bardes shamaniques tels que Woden et Taliesin. Le pouvoir rugissant au sein de l’anatomie mâle produit la frénésie de la chasse tout autant que wut et furor, la rage du guerrier. Cette profusion périlleuse est redirigée vers la faculté de transmission aurique par dhyana, la concentration yoguique.
Bras de Syrène
Tout comme sa contrepartie en reflet, la Galaxie d’Orion, la Galaxie d’Andromède est une spirale lenticulaire à quatre bras. Le système solaire qui porte la Terre est localisé dans le troisième bras, en partant du coeur, de la Galaxie Orion, reflétant le Bras de Syrène sur Andromède.
Infortune des Hommes d'Orion
Selon la tradition Andromèdienne, l'inimitié entre l’homme et la femme sur Terre émergea lorsque, en provenance d’un monde de la Nébuleuse d’Orion, des entités de type mâle arrivèrent sur Terre, qui était alors un paradis habité seulement par des femmes sauvages, et chassèrent jusqu’à presque complète extinction, les animaux magiques de la Déesse Gaïa.
Les femmes natives étaient la production organique du Rêve de la Terre. Elles étaient donc de puissantes rêveuses qui pouvaient produire à partir de leur corps de nombreuses espèces d’animaux, d’oiseaux et d’insectes. Dans leur rêve mutuel avec la Déesse, les premières femmes manifestèrent des extrusions complexes à partir du torse de la Terre. Elles élaborèrent des palais avec de nombreux étages tout autant ornés que Borobudur et Angkor, des oasis où la ménagerie Gaïenne des animaux sacrés vivait en communautés hiérarchiques. Les femmes elles-mêmes vivaient nues dans la nature, se retirant dans des cavités profondes connues plus tard sous le nom de tumulus de fées. Elles reproduisaient asexuellement les vastes mutations d’espèces exotiques dont elles avaient la charge et, au travers d’une variation du même processus asexuel, elles se reproduisaient elles-mêmes.
Les entités basées sur Orion arrivèrent sur des turbo-courants plasmiques qui produisaient d’étranges turbulences dans les cieux sereins au-dessus des pavillons animaux aux dômes blancs. Leurs corps de type mâle se condensèrent lentement à partir du magma nuageux du système d’étoiles d’Orion mais ils demeurèrent, pendant des éons, gigantesques en taille et monstrueux quant à leurs facultés potentielles. Ils étaient impulsés par un rugissement dans leurs têtes (qui serait reproduit ultérieurement par la rhombe), un son qui les emplissait de l’envoûtement de la magie chasseresse. Cependant, la chasse n’était pas simplement une aventure en quête de frissons. Au début, ce n’était ni une quête mystique d’unité avec la proie, ni une convoitise gratuite pour les trophées. Les Hommes étaient guidés par une impulsion primaire de rechercher des indicateurs totémiques qui leur révéleraient leur rôle dans l’ordre cosmique. Les Hommes étaient fondamentalement dotés de diverses facultés pour la chasse et la traque. Leur intention aveugle généra un éventail de facultés de chasse, de rituels et de déguisements.
Durant leur première émergence de la Nébuleuse, les Hommes étaient des canaux inconscients d’intention transdimensionnelle, une force si pure, si nouvellement forgée, qu’elle ne portait aucune marque d’identification, aucune signature d’auto-évolution. Ils construisirent une identité en accumulant des indicateurs totémiques mais, cependant, ils restèrent ignorants de leur identité cosmique originelle, à savoir leur signature génétique innée. Des éons plus tard, lorsque toutes les espèces en vinrent à manifester des caractéristiques sexuelles distinctes, les mâles de l’espèce étaient plus décorés, colorés avec plus de complexité, festonnés de bois, de caroncules, et toutes sortes d’indicateurs exotiques. En accumulant des indicateurs totémiques de façon relativement inconsciente, les Hommes d’Orion ne suspectèrent pas même qu’ils pourraient découvrir leur propre reflet dans l’Altérité animale, la Couvée Mère.
Le mystère de l’accroissement et du décroissement d’espèces en Gaïa fascina les chasseurs mais ils étaient incapables d’en reconnaître les finalités. La facilité des femmes Gaïennes dans le Rêve Animal les passionnait et les rendait perplexes à la fois. Au fil des éons, les chasseurs revinrent maintes fois, captivés toujours plus profondément par le maillage symbiotique de l’environnement. Plus ils devenaient experts dans la traque des animaux magiques de la Déesse Terre, plus ils absorbaient un vaste éventail d’empreintes totémiques. De temps en temps, ils retournaient vers leur système de monde natal dans Orion en tant que créatures reconfigurées. Il n’y avait pas de fin à cette ornementation prodigue mais l’exposition au paradis Gaïen les imprégnait également d’une nostalgie poignante. Ils étaient attirés vers la Terre non seulement par l’aventure pure de la chasse mais encore plus par la promesse obscure d’un contact approfondi avec les femmes natives. Au prime abord, la chasse ne posa pas, pour les femmes, une menace au miracle de la symbiose Gaïenne. Elle ne générait que de légères variations dans la croissance et la décroissance des espèces. Mais au fil des éons, le rythme varia, la frénésie s’intensifia. Alors que les Hommes absorbaient des marques totémiques de la panoplie vaste des espèces Gaïennes, ils acquirent également le mana, une surcharge de force vitale. Enraciné dans la Terre, le mana était un pouvoir nouveau et fascinant, relativement différent de la turbulence plasmique dont ils étaient imprégnés à partir de leur foyer stellaire, la matrice nébuleuse M 42. Graduellement, le mana absorbé induisit dans leur constitution un changement dynamique, les rendant agités et agressifs. Le mana Terrestre excita les Hommes d’Orion de telle manière qu’il retarda l'adaptation de leurs corps nébuleux à la composition atmosphérique de la planète. L’excès, l’exagération mâle, constituait leur faiblesse innée. Cela devint alors la signature de leur expression extérieure. Ils commencèrent à chasser de plus en plus d’animaux, de plus en plus fréquemment, de plus en plus aveuglement et sans discrimination. (principale source classique: Erastothenes, Catasterismoi, 32).
Les Femmes Gaïennes observèrent cette transformation avec une grande préoccupation. Instinctivement, elles aspiraient à protéger l’équilibre symbiotique de la planète et à préserver son rôle unique en tant que berceau transdimensionnel pour des mutations épigénétiques. Sidérées par le spectacle de l'excès mâle, elles étaient néanmoins patientes avec les intrus. De par leur faculté d’empathie, elles ressentaient la déficience innée des Hommes mais ignoraient le besoin impérieux qui en procédait. A un moment crucial, les femmes firent une ouverture fatidique. Elles offrirent aux chasseurs un totem animal pour la tendresse, une qualité dont les Hommes manquaient ostensiblement. Elles choisirent un lièvre aux longues oreilles, mais l’indicateur était trop obscur et l’offre fut rejetée. Il s’ensuivit que cette espèce de lièvre se raréfia drastiquement, l’offre rejetée l’ayant expulsée du Rêve. Des éons plus tard, Orion dans les cieux en vint à être visualisé avec Lepus, le Lièvre, lui traînant aux chevilles, une mémoire archaïque de l’ouverture manquée. (Peinture rupestre, Lac Mazinax, Ontario, date inconnue). En raison d'un déficit de communication, les femmes Gaïennes furent incapables de négocier avec les Hommes d’Orion en ce qui concerne un quota de chasse. Elles ne savaient tout simplement pas comment favoriser des relations avec ces entités de type mâle qui leur apparaissaient comme une espèce étrangère. La situation empira lentement mais les femmes natives n’intervinrent pas encore directement en manifestant leurs pouvoirs. Elles ne révélèrent pas ouvertement leurs intentions aux intrus bien que quelques formes de communication rudimentaire eussent été établies. Eventuellement, les prêtresses Gaïennes responsables du Rêve Animal commencèrent à être bouleversées. Ayant observé que les entités d’Orion manifestaient une forme particulière d'activité mentale basée sur le calcul et les structures géométriques, elles réagirent par une action complémentaire: elles établirent un quota pour la chasse. Cette proposition fut largement ignorée comme si les chasseurs, qui ne pouvaient pas clairement fixer leurs propres limites, détestaient qu'on leur imposât des limites établies par quelqu’un d’autre. Les prêtresses alors prirent le risque extraordinaire d’imposer une mesure énergique de contrôle: elles exigèrent le sacrifice d’un chasseur mâle pour compenser tout quota dépassé. L’échange d’une vie de chasseur contre les vies d’animaux tellement magiques constituait un acte raisonnable aux yeux des Femmes Gaïennes mais cela généra une semence d’inimitié entre elles et les Hommes d’Orion.
Dans la vision Andromèdienne, ces événements déclenchèrent tous les incidents subséquents d’antagonisme sexuel dans l’espèce humaine.
Le quota étant imposé, le cadre était instauré pour que les deux genres s'emmêlent dramatiquement. La problématique non résolue du sacrifice mâle instilla un schéma permanent de méfiance mutuelle. Des contacts rapprochés, de personne à personne, prirent des éons pour se développer. Une relation intime émergea avec une lenteur pénible. La fusion initiale des sexes consista dans le mélange des corps nébuleux des Hommes avec les corps de rêves (fourreaux reproducteurs) des Femmes. Elle évolua ensuite vers une union, la conjugaison des corps somatiques et plasmatiques. Elle se développa ensuite en un vaste spectre de permutations orgiastiques. Finalement, l’union sexuelle fut réalisée d’une manière purement somatique: on en vint à la “connaissance charnelle”. Lorsque l’accouplement biologique se mit en place, il véhicula un handicap terrible. Les relations de genre plongèrent dans une spirale glauque d’empêtrement de plus en plus profond. Aux yeux des Andromèdiens, la dévolution sexuelle n’est pas inévitable. Elle aurait pu être stoppée si la semence d’inimitié, qui engendra la structure insidieuse d’antagonisme karmique-sexuel entre les Hommes d’Orion et les Femmes de Gaïa, avait été reconnue mutuellement par les deux parties, par les deux genres. L’empêtrement de la reproduction biologique est révoltant pour les natifs de M 31 car les Andromèdiens ne se reproduisent pas sexuellement, c’est à dire, par méiose, l’union de cellules animales; ils se reproduisent bien plutôt par mitose, la division nucléaire de cellules somatiques, d’une manière qui ressemble au mystère originel du Rêve Animal. Bien que les Andromèdiens concèdent que l’union sexuelle entre êtres humains puisse être vécue comme un rituel esthétique et mystique, ils ressentent la reproduction sexuelle comme une horreur. L’expérience Andromèdienne de la sexualité est reflétée dans les pratiques Terriennes de mysticisme érotique de la Gnose et du Tantra où la procréation est rejetée (ou transcendée si l’on préfère). D’être tombés dans le piège de l'accouplement biologique est le destin infortuné des Hommes d’Orion.
Le regard tendrement abstrayant de Vishnu
Le nom d’une divinité, du Sanskrit Vish- “imprégner, se répandre”. Dans la mythologie Hindoue, le Dieu qui rêve l’univers et dont la présence est dite imprégner toutes choses comme un regard contemplant la totalité.
Dans le Vishnu Purana, Vishnu est appelé “Celui demeure dans le lotus du coeur” et le “Soi du Temps”. L’Ancêtre Aborigène suprême, celui qui correspond au Non-Créé dans la philosophie Bouddhiste et à la conscience intrinsèque primordiale appelée Rigpa en Dzogchen. Ses attributs sont poétiquement rendus dans les poésies Hindoues sur le Rêve:
“Tu es présent dans toutes choses et pour toujours,
le principe intrinsèque de tout,
Un, Présent et Resplendissant,
toit de tout ce qui est, immuable, pur
L’Instant Suprême est ton coeur
L’Univers est ta forme.” (Vishnu Purana, 3, 17.28-34).
Les ancêtres Aborigènes du Temps de Rêve sont doubles, des parents entrelacés comme les Nommo des Dogons et les Wandjina des chants Australiens. Vishnu est parfois accouplé avec une consort céleste, Lakshmi, une variation de Sarasvati, bien que dans la tradition Andromèdienne il ait plusieurs consorts. Son incarnation de type humain, le huitième avatar dans une séquence de dix, est Krishna, dont la consort est une matrone pulpeuse, Radha, et dont les partenaires de jeu sexuel sont les gopis, les “cowgirls”, les contreparties Hindoues des Ménades Dyonisiennes. L’Eon Vishnu se manifeste sur Andromède au travers des apparitions spectrales du Prince Bleu et de sa consort la Muse Tardive.
Théoria: contemplation
La signification littérale en Grec. “Théoriser vient de theoria, de nouveau un terme d’origine Orphique, signifiant un état de contemplation fervente et de participation aux rites sacrés (thea, spectacle, theoris, spectateur, audience.” Arthur Koestler. The Act of Creation.
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