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Le Défi de la Sagesse

John Lash

Traduction de Dominique Guillet.

Vers 1997, lorsque j’entrepris de rédiger un ouvrage sur les Mystères du Paganisme pré-Chrétien, je dus faire face à un formidable challenge. Les principaux, et rares, vestiges textuels qui aient survécu des Mystères sont appelés “les Codex de Nag Hammadi”. Et ils sont problématiques à bien des égards. Tout d’abord parce que ces écrits (d’origine inconnue) sont, quant à leur contenu, fragmentaires, chaotiques et contradictoires. La plupart des documents sont des pastiches absurdes, quant à leur matière, et effarants de discontinuité de par le fait qu’ils sont criblés de manques. Problématiques, de plus, parce que cette drôle de soupe nous est servie dans une sténographie de scribes, appelée le Copte, à savoir un langage tarabiscoté perclus d’erreurs grammaticales, de fautes d’orthographe, d’incohérences syntaxiques et d’ambiguïtés contextuelles (par exemple, les pronoms possessifs “leur” et “nôtre” n’ont pas de référents déterminés). Pour ne pas mentionner que le Copte est strictement inadapté à une sophistication très évoluée de syntaxe métaphysique et cosmologique, à savoir la signature des enseignements des Mystères. Je le compare à des chaussures de montagne sur une ballerine. Et des chaussures toutes boueuses.

Il n’est donc pas étonnant que les érudits jacassent pendant des lustres sur la signification de certains passages dans les Codex de Nag Hammadi, et même sur la signification d’une seule ligne mais, par contre, qu’ils ne réussissent jamais à extraire le message contenu dans cet héritage corrompu mais néanmoins précieux. Ils font preuve d’une incapacité malencontreuse. Car cette matière véhicule un message que l’on ne peut trouver nulle part ailleurs, ni dans un quelconque enseignement spirituel - que ce soit les Vedas ou le mythe de création Navajo - ni dans un quelconque corpus métaphysique, qu’il soit ancien ou moderne.

En dépit de la condition déplorable de ce qui a survécu, les Codex de Nag Hammadi présentent les vestiges d’un accomplissement spirituel unique sous la forme d’une histoire maîtresse: le scénario de la déesse déchue. Cette narration est en fait une cosmographie intégrale, à savoir la biographie d’une puissance cosmique divine appelée Sophia. Ce nom commun signifie “sagesse” en Grec; c’est ainsi que Sophia est la Déesse de Sagesse. Les divinités sont sexuées dans tous les mythes - reflétant l’interaction des forces polaires à l’oeuvre dans le cosmos - et la polarité féminine convie, généralement, une nuance spécifique évoquant la matrice de l’existence organique, la matrice des créatures vivantes. Ainsi Sophia est-elle une déesse-mère, en quelque sorte. La narration stipule qu’elle se métamorphosa, à partir d’un état de pure énergie (plasma stellaire, pour ainsi dire), en le corps matériel de la Terre. Le scénario de la déesse déchue est, ainsi, un mythe planétaire qui décrit l’origine de la Terre. A ma connaissance, dans le corpus de toute la mythologie mondiale, il n’existe aucun autre scénario intégral et cohérent de l’évolution planétaire. C’est le seul et unique.

En sus de cela, le scénario de la déesse déchue décrit l’origine de l’humanité, l’anthropogenèse. Il affirme que Sophia, avant qu’elle ne se métamorphosât en la Terre, conçut le génome humain en couple avec une autre divinité, une contrepartie mâle nommé Thelete, “l’Intentionné”. Sophia est donc le parent préterrestre de la race humaine, à la fois la source du génome humain (l’anthropos) et l’environnement dans lequel l’humanité déploie son potentiel génomique. C’est à prendre ou à laisser mais l’histoire de vision Sophianique présente des aspects remarquables que l’on ne trouve dans nul autre scénario mythique. Telle fut la découverte étonnante que je réalisai en plongeant dans le tas de déjections des écrits de Nag Hammadi.

Avec une Intention

Le scénario de la déesse déchue fut le mythe sacré des fondateurs et des instructeurs des antiques cultes shamaniques appelés les Mystères. Ils se nommaient eux-mêmes les Telestai, “ceux qui sont intentionnés”. Du Grec “Telos” pour objectif, but, finalité. Leurs opposants, les idéologues du paradigme rédemptionniste du Judéo-Christianisme, les appelaient avec mépris les Gnostiques “les ânes savants, ceux qui savent tout”. Les Gnostiques ne s’appelaient pas eux-mêmes par ce nom qui leur était attaché et qui prenait son origine dans la calomnie et le rejet, souvent couplés d’une menace formelle: «vous êtes bien trop intelligents pour rester en vie et vous devez être réduits au silence». Dans les enceintes des cultes de Mystères, ils s’appelaient entre eux “ceux qui sont intentionnés” en référence spécifiquement à ce qui les intentionnait, à ce qui les impulsait: à savoir un mythe de guidance, une histoire maîtresse. Pour les Telestai, l’histoire de vision Sophianique était unique et d’une importance capitale, surpassant tous les autres mythes connus de l’espèce humaine. C’était le mythe suprême conçu pour guider l’espèce humaine en co-évolution avec le monde naturel.

Par mythe il faut entendre, dans ce cas, une description authentique transcrite en termes poétiques ou métaphoriques et non pas un mensonge ou une fantaisie inventée pour expliciter ce qui ne peut être compris. Evoquant dans ses écrits les Mystères Egyptiens d’Isis et d’Osiris, Plutarque, l’un des derniers initiés connus des Mystères, insista sur le fait que les mythes sont des récits véridiques d’événements réels: «Quiconque applique ces allégories à la Divine Nature sacrée mérite d’être traité avec mépris. Néanmoins, il ne nous faut pas croire qu’elles n’étaient que de simples fables sans signification, telles que celles des Poètes. Elles représentent pour nous des événements qui se sont réellement déroulés». (Isis et Osiris).

La chute de la Déesse de Sagesse n’est pas une simple allégorie mais un événement qui se déroula réellement. Et qui se déroule encore car la narration sacrée des Gnostiques est ouverte. Le scénario de la déesse déchue ne se conclut ni par un triomphe pré-établi d’unification dans l’amour divin ni par un événement répugnant de jugement dernier opposant les sauvés aux pécheurs. Et d’ailleurs, il ne se conclut pas du tout car c’est un mythe participatif dont la conclusion dépend de l’implication humaine dans son histoire. Et le moment de cette implication, de cette participation, c’est maintenant. Pourquoi maintenant, et pas à un autre moment, ou d’ailleurs durant tout le cours du temps, est le point que je souhaite démontrer d’ici la fin de cet essai.

Jusqu’au moment où mon ouvrage “Not in His Image” (“La Passion de la Terre”, sous son titre Français) fut publié en 2006, aucun érudit du Gnosticisme, ou des Mystères, n’avait jamais recouvré cette histoire sacrée dans son intégralité. Ou même tenté de le faire, d’ailleurs. Le domaine de la recherche Gnostique est un pur scandale de dénis, de falsifications et d’omissions savamment orchestrées lorsqu’il s’agit des enseignements des Mystères Païens, une matière mystérieuse que des érudits patentés, tels qu’Elaine Pagels et Karen King, ne toucheraient pas même avec une perche de 10 mètres de long de peur, sans doute, d’être accusés de sorcellerie. Ces experts - qui sont les héritiers du Judéo-Christianisme - ne peuvent pas tolérer qu’une instruction sacrée, absente à jamais de l’Ancien et du Nouveau Testaments, ait pu être généreusement développée et disséminée par des initiés Gnostiques tels que Simon le Magicien qui déclara: «Il existe une certaine puissance de Lumière immense et ineffable dont la grandeur peut être considérée comme incompréhensible, dont le pouvoir est inconnu du faiseur même de ce monde et de Moïse, le donneur de lois et de Jésus votre maître». (Reconnaissances Clémentines, livre 2, chapitre 49).

Ainsi que je viens juste de le souligner, les érudits déblatèrent à l’infini sur la matière Gnostique Copte, des Codex de Nag Hammadi, tout en ignorant intégralement le message primordial de ces écrits. Un message unique et capital pour l’humanité, d’alors et de maintenant. Et encore plus que jamais, l’humanité de maintenant.

Quel est donc la teneur du message des Telestai des Mystères et en quoi nous importe-t-il tant aujourd’hui?

La réponse est d’une simplicité déconcertante: le message Gnostique concerne l’abandon de notre potentiel authentique en tant qu’espèce et, par conséquent, le risque d’échec de l’expérimentation divine se déployant sur Terre en raison de notre séparation d’avec Sophia, la sagesse incarnée en la Terre. L’explication de ce détournement, ainsi que de la manière de le solutionner - incluant la reconnexion à la source - est contenue dans la narration sacrée des Mystères, l’histoire de vision Sophianique.

Comme cette narration cosmographique est la biographie de la Terre, elle peut être également appelée le Mythos de Gaïa. Sur le site de la Métahistoire, vers 2002, j’introduisis le néologisme “Gaïa-Sophia” afin d’indiquer la présence de la Déesse de Sagesse dans la planète matérielle, la biosphère, incluant l’atmosphère et le champ électromagnétique qui imprègne la sphère sensorielle. Gaïa-Sophia, c’est un nom que l’on peut aisément se remémorer parce qu’il rime et il semble être fort apprécié. Je propose Sophia afin de distinguer le nom sacré du prénom féminin, Sophie. Et, en anglais du moins, Sophia rime avec “desire”. Selon les Telestai, le désir joue un rôle capital dans l’histoire de la Déesse de Sagesse. Et je parle bien du désir et non pas de l’amour. Prière de bien noter cette distinction.

Mythe Astronomique

En investiguant les écrits Coptes ainsi que la matière afférente - telles que les polémiques des pères de l’église qui contiennent, en paraphrase, certains des éléments de la cosmographie Sophianique absents de ces sources - je recouvrai progressivement le scénario du Mythos de Gaïa. L’arc narratif pour employer une expression du cinéma. Et quelle oeuvre cinématographique! A partir de 1996 jusque vers 2006, lorsque “Not in His Image” fut publié, je retravaillai l’histoire des centaines de fois pour l’alléger et la réduire à une séquence de neuf épisodes - accompagnée d’une version alternative en 16 épisodes (un poème en prose qui, à ce jour, reste inachevé). Il n’existe pas de nombreuses manières de raconter cette histoire qui est obscure et complexe. Tout comme les narrations sacrées des peuples Indigènes - de l’Australie à l’ouest Américain - elle doit être contée avec un immense respect pour la précision des détails et la cohérence de l’arc de l’histoire. Il existe des limites rigoureuses à l’improvisation dans ce scénario. Certains épisodes du passé requièrent une amplification mais qui soit réalisée avec grande attention. Le présent épisode ne peut être narré qu’au fil de son déroulement, vécu par des témoins humains qui s’impliquent dans l’histoire en temps réel. En d’autres termes, la narration ne s’achève pas mais elle continue avec une résolution, une transmutation qui détermine le futur de l’expérimentation divine. J’expliquerai, dans un second essai, comment s’impliquer dans l’histoire et comment contribuer à cette transmutation par l’éthique et un modus operandi.

Les Telestai appelèrent la transmutation planétaire, actuellement en cours, “la correction de Sophia”. En Grec, “diorthosis”, la solution duelle ou à deux voies.

Au fil de ma restauration et de mon recouvrement du scénario de la déesse déchue, deux aspects de cette narration sublime me fascinèrent et continuent de me fasciner à ce jour. Tout d’abord, la narration Sophianique est un registre astronomique véridique d’histoire cosmique. Secondement, l’arc narratif, au-delà d’un certain point, dépend d’une interactivité directe entre l’espèce humaine et la Déesse de Sagesse incarnée en la Terre. Rassemblez ces éléments et il s’avère immédiatement évident que la correction de Sophia confère une opportunité fabuleuse: l’opportunité de se réunir avec notre source divine en accomplissant la correction dans l’évolution planétaire telle que la Déesse de Sagesse la guide et la révèle et, pour ce faire, suivre un événement astronomique spécifique. Cette correction est la sienne et elle se déploie en un événement astronomique impulsé selon son amplitude. Mais c’est notre mission, en tant qu’espèce d’amplitude planétaire, de nous insérer dans la transmutation cosmique qu’elle met en oeuvre présentement. Il existe donc une solution à deux voies: la sagesse procède sur sa trajectoire interstellaire auto-déterminée, traçant sa course propre dans les bras spiralés, et l’humanité (ou du moins une portion auto-sélectionnée des participants humains) se joint à la correction de course, en suivant ses finalités et ses desseins. Se joint en connaissance de cause et intentionnellement, agissant sous son libre-arbitre, guidée par l’histoire de vision. Agissant par une intention partagée et en fonction d’une méthode commune. J’appelle le cadre directif de cette méthode, le Tantra Planétaire.

La problématique intrigante de la correction de Sophia n’émerge que trois ou quatre fois dans la littérature Gnostique Copte. Un exemple lapidaire se trouve dans un long texte cosmologique, “l’Apocryphe de Jean” (14.10). «Et elle fut élevée non pas dans le Plérome mais au-dessus du Seigneur des Archontes, afin qu’elle pût séjourner dans le Neuvième jusqu’à ce qu’elle ait eu corrigé son insuffisance». Le Plérome (“plénitude”) est l’environnement astronomique du Mythos de Sophia, le berceau d’origine de l’histoire. En raison de facultés paranormales développées, les initiés Gnostiques étaient capables de rapporter des événements spécifiques à notre galaxie, qu’il nous faut distinguer de ce qui arrive ailleurs dans l’Univers, parmi les multitudes innombrables de toutes les galaxies.

Le mythe est spécifique à la planète qui est notre demeure et à son environnement galactique. Quiconque recherche une perspective plus large est invité à aller voir ailleurs. Bonne chance. Selon mon entendement, le simple bon sens veut que nous partions en quête de la vérité de ce qui se passe ici et maintenant, sur Terre, au sein de l’humanité et de toutes les autres espèces, tout autant que chez les espèces extraterrestres affectant la Terre et qu’ensuite nous allions investiguer l’environnement planétaire immédiat. Appelons cela la focalisation Sophianique. (Et il est vrai que le scénario de la déesse déchue inclut une présence extraterrestre dans l’histoire).

Le Mythos de Gaïa est un récit astronomique d’un événement se manifestant dans notre galaxie propre. Tout comme leurs compagnons de voyage - les yogis Asiatiques, les adeptes Taoïstes et les ayahuasqueros Amazoniens - possédant un accès visionnaire direct aux cieux, les initiés Gnostiques pouvaient détecter la structure élémentaire de la galaxie en laquelle nous demeurons: une spirale lenticulaire en structure de manège avec un coeur protubérant et quatre ou cinq bras spiralant et tournoyant. Ils appelaient le coeur galactique le Plérome, le royaume de la potentialité infinie, et les bras spiralant le Kénoma, le royaume de la potentialité finie en lequel les étoiles émergent et les mondes planétaires se construisent. Dans le Plérome, il n’existe ni forme planétaire ni forme stellaire, ni vie animale ou de nature anthropocentrique, ni même de formes angéliques. Il n’existe que des flux massifs de luminosité vivante et animante, des courants serpentins composés de cette lumière grandiose et ineffable que Simon le Magicien évoquait: la Lumière Organique. Bien qu’il n’accueille aucune forme de créatures vivantes, le coeur galactique est le berceau de génération d’expérimentations innombrables impliquant des formes vivantes qui se déploient dans les bras spiralés. Telle est la perspective Gnostique quant à la manière dont les divinités Eoniques de notre galaxie prennent du plaisir: en concevant des espèces qui émergent dans des mondes expérimentaux disséminés dans les bras spatiaux. C’est le concept de panspermie énoncé 1600 années avant que Svante Arhennius ne l’énonçât en 1903. (Anaxagoras, qui fut initié dans les Mystères, proposa cette théorie durant le 5 ème siècle avant EC).

Pour les voyants Gnostiques, il était irréfutablement clair que l’espèce humaine fut conçue par les Eons, dans le coeur galactique, et non pas par une quelconque “espèce évoluée” procédant d’un autre système de monde dans les bras spiralés. De plus, les Telestai affirmèrent qu’une espèce prédatrice “extraterrestre” - qu’ils appelaient les Archontes - tenta réellement de tripatouiller avec le génome humain préexistant et de génération Eonique - l’Anthropos -, un événement décrit comme le “viol d’Eve”. Une tentative échouée. “L’Hypostase des Archontes” rapporte cet incident crucial (89.15): «Et les Archontes furent attirés par Eve, la femme primordiale. Ils se dirent l’un à l’autre “Allons, semons notre semence en elle” et ils la poursuivirent. Et elle se moqua de leur stupidité et de leur aveuglement; et au moment de tomber dans leurs griffes, elle se transforma en arbre et laissa, devant eux, un reflet d’ombre d’elle-même.»

Une Expérimentation Divine

La brève citation ci-dessus décrit Sophia, l’une de ces divinités Pléromiques (les Eons), séparée de la source et séquestrée dans le Neuvième jusqu’à ce qu’elle puisse corriger son défaut. Dans le jargon des Mystères, le Neuvième est le royaume de la planète Terre - neuf étant le nombre prééminent de la déesse. Le Huitième est la sphère du Zodiaque et le Septième, ou Hebdomade, est la zone du Démiurge, le système planétaire inorganique à l’exception du soleil, de la lune et de la Terre. Selon la cosmologie Gnostique, notre demeure, la planète Terre, n’appartient pas au système planétaire mais elle en est tout simplement la captive. Une affirmation remarquable, c’est le moins que l’on puisse dire. Extravagante et invraisemblable, dites-vous? Les découvertes récentes de l’existence de “planètes flottant librement” confèrent à la théorie Gnostique de la captivité de la Terre une certaine plausibilité - si ce genre de corroboration vous sied... J’ai montré, de plus, dans mon ouvrage “La Passion de la Terre”, que la notion étrange d’une planète organique capturée par un système planétaire inorganique est compatible, sous tous ses aspects-clés, avec l’hypothèse Gaïa de Lovelock et de Margulis.

Le défaut de Sophia émerge en raison d’un événement qui se manifesta lorsqu’elle était dans le Plérome, antérieurement à sa “chute”, son plongeon dans les bras spiralés: imaginez une immense plume de Lumière Organique se propulsant du coeur galactique latéralement au travers des bras tournoyant. (Les astrophysiciens découvrirent récemment la trace d’une telle plume, en forme de tunnel, dans la proche région du troisième bras galactique). Son défaut est tel une défection de l’ordre cosmique, une entorse surprenante à l’activité habituelle des Eons qui ne pénètrent pas dans le Kénoma, tant bien même ils supervisent les expérimentations qui y ont été implantées. Les Gnostiques appelèrent Sophia “Prunikos” - téméraire, impétueuse, outrancière, imprudente - en raison de son désir excessif de voir une souche de l’Anthropos émerger dans une expérimentation spéciale de sa conception singulière. Ce faisant, elle outrepassa deux normes de l’activité Eonique. Tout d’abord, après avoir agi avec son consort Thelete pour concevoir la structure génétique humaine, elle continua à se faire plaisir par elle-même avec sa fantaisie personnelle d’une expérimentation impliquant l’Anthropos. Secondement, en raison de l’intensité profonde de son désir de voir cette expérimentation s’accomplir, elle plongea physiquement du coeur galactique dans les bras spiralés et s’empêtra dans des conditions extra-Pléromiques telles que la gravité, la rotation différentielle, le stress électromagnétique, les interactions atomiques et subatomiques de la matière élémentaire.

En bref, la déesse chuta dans la marmite fumante de l’évolution stellaire-planétaire parce qu’elle rêvait d’une recette qu’elle voulait cuisiner, juste toute seule! Les cuisinières chutent-elles habituellement dans leur marmite? Imaginez donc la situation critique de l’Eon Sophia!

Cette métaphore culinaire exprime une réalité astronomique, un événement qui se déroula réellement dans notre galaxie. Et elle fait plus que cela également: elle présente l’histoire de la Déesse de Sagesse selon un mode qui convie l’empathie et la participation. Dans tous ses détails, tout autant que dans la structure intégrale du scénario, le Mythos de Gaïa convie à ressentir de l’empathie pour Sophia. Mais non pas simplement une empathie aveugle et sentimentale: une empathie cognitive et visionnaire. Une empathie impliquée qui pousse le coeur humain à réagir à la détresse d’un être suprahumain et divin. L’empathie pour Sophia est la condition primordiale à la transmutation planétaire en termes humains, à savoir le seuil vers sa correction.

Je souhaiterais mettre en exergue, néanmoins, qu’une telle empathie n’implique pas de percevoir la Terre comme une victime violée ou une masse de matière sans défense risquant d’être détruite par la folie humaine. Nous ne sommes pas en train de tuer la planète, nous n’avons pas ce pouvoir. Nous sommes tout simplement en train de nous détruire nous-mêmes et de rendre l’habitat Gaïen inhabitable pour les générations futures. L’empathie pour la Déesse de Sagesse peut être testée en fonction de la manière dont elle introduit et initie un individu en sa sagesse et en fonction de la manière dont elle libère le mental humain du consensus, de la convention et de la spéculation aveugle. La meilleure autorité concernant la vie sur Terre, c’est l’intelligence de la planète elle-même. La meilleure voie pour réellement connaître le risque que fait courir la démence humaine à la planète, c’est de lui demander directement. Le point fondamental, c’est de susciter son attention.

Imaginez Gaïa-Sophia comme une planète/parent unique. Originellement, la Déesse de Sagesse co-conçut le génome humain avec un autre Eon dans le Plérome, selon une loi cosmique: «car c’est la volonté de l’Originateur de ne pas permettre que quelque chose se manifeste dans le Plérome en dehors d’une syzygie» (Exposé Valentinien. 36:25-30). Mais les divinités Pléromiques ne sont pas tyranniques, et encore moins l’Originateur (propater), la source unique des multiples Eons galactiques. Les puissances serpentines célestes n’édictent pas des lois dont le non-respect serait puni. L’amour et la liberté imprègnent les fondations du cosmos. Sophia était libre d’opérer unilatéralement et c’est exactement ce qu’elle fit: elle réalisa son doux petit caprice. Elle prit son plaisir, sans un consort, dans une rêverie intense concernant une expérimentation qui pourrait se déployer dans un monde potentiel habité par l’une des souches possibles de l’Anthropos, son espèce favorite - et ce serait nous.

«Le monde tel que nous le connaissons procéda d’une anomalie (anomou)» (L’Evangile de Philippe, 1-5). Il existe un terme sujet à diverses interprétations dans le message parfait de la cosmologie Gnostique. Les érudits traduisent anomou par “erreur”. Mais la chute impétueuse de l’Eon Sophia fut-elle réellement une erreur? Pas du tout, ce fut un événement exceptionnel qui mit en mouvement des effets collatéraux étranges, et de vaste amplitude, à savoir une chaîne de conséquences anormales. Focalisez votre esprit sur cette proposition remarquable et vous pourrez alors appréhender le contexte unique du monde humain sur Terre, la raison pour laquelle la situation a terriblement dégénéré à ce point dans l’expérimentation divine que la Déesse de Sagesse a imaginée pour nous. Vous pourrez également y découvrir la solution à cette situation, la manière de renverser ce qui a mal tourné. Bienvenu à la correction de Sophia. Assurément, il vous faut savoir, en premier lieu, ce qu’il est nécessaire de corriger.

Et pour le savoir, concentrez-vous sur l’histoire, sur la narration sacrée des Mystères. Elle nous confère tout ce que nous avons besoin de connaître concernant le défi auquel est confrontée l’humanité sur cette planète.

Sophia est séparée de la compagnie des Eons dans le coeur galactique, elle est coupée temporairement de tout contact en raison de son empêtrement intense dans une expérimentation planétaire qu’elle avait imaginée en toute singularité. Elle n’anticipa pas, et elle ne pouvait pas anticiper, certaines conditions qui affecteraient cette expérimentation subséquemment à sa chute. Elle n’anticipa pas, en premier lieu, la manière dont l’impact de sa luminosité Pléromique sur la matière élémentaire, dans les bras spiralés, produirait spontanément une espèce, les cyborgs criqueteux appelés Archontes. Avant même que la Terre n’émergeât, la horde des Archontes fit éruption dans l’espace interstellaire (tout comme les insectes Acari dans la célèbre expérimentation d’Andrew Crosse en 1837). Sous le commandement du Démiurge, leur souverain reptilien, ils affirmèrent à tort être des divinités créatrices de leur plein droit. Cependant, ce ne sont rien d’autre que des clones déments.

L’éruption non anticipée de formes de vie non-organiques, dans la zone d’impact de sa plume, prit Sophia par surprise. La horde de sauterelles archontiques constituait un essaim chaotique, importun et relativement perturbateur. Afin d’occuper la horde, la déesse leur permit de construire un monde céleste pour leur habitat: le système planétaire inorganique des mécaniques célestes (le stereoma). Imaginez-vous un Disneyland extraterrestre labyrinthique dans le troisième bras spiralé. Les Archontes sont une espèce imitatrice, des mimes cosmiques. Leur habitat est un duplicata statique et sans vie de structures fractales du Plérome. Du fin fond de leur illusion, ils se prennent pour les seigneurs de tout l’espace cosmique qu’il surveillent. Ils n’ont aucun respect pour les frontières et contemplent avec envie et agressivité toute région du Kénoma qui ne tombe pas sous le joug des lois mécaniques stériles de la région en laquelle ils demeurent. Ils ne sont pas maléfiques mais prennent un certain plaisir à semer la tromperie et la confusion. N’ayant pas de force vitale en propre, ils parasitent toute vie organique mais ils ne peuvent vivre au travers des énergies sensibles que par procuration.

Sophia n’anticipa pas que ces extraterrestres Archontes tenteraient d’envahir la souche de l’Anthropos qu’elle avait sélectionnée pour vivre son expérimentation privée. Comme nous l’avons vu, cette intrusion alla jusqu’au point de tenter de pirater l’Anthropos, le génome humain; une tentative qui se solda par un échec. Sophia et Thelete conçurent le génome pour résister à une telle intrusion mais ils ne conçurent pas le mental humain avec une résistance suffisante au subterfuge de ces mêmes parasites mentaux qui opèrent au travers de “hal” - la simulation, la réalité virtuelle. Lisez cette histoire afin de découvrir l’histoire authentique de la condition humaine: notre espèce ne fut pas conçue pour repousser adéquatement l’intrusion mentale archontique parce que notre structure mentale fut conçue avant que les conditions pour une telle intrusion n’émergassent. Tout cela arriva sous l’effet d’une anomalie, un effet collatéral de la chute de la Déesse de Sagesse.

Ce paramètre de l’histoire de vision suscite-t-il en vous quelque évocation quant à la capacité humaine de gérer la tromperie et la prédation au sein de notre propre espèce? Pourquoi la majorité des êtres humains, qui ne sont pas enclins à tromper et à dissimuler deviennent si aisément la proie des desseins du petit nombre de psychopathes qui excellent dans de tels stratagèmes? Vous êtes-vous jamais demandés pourquoi il semble que la tromperie prenne le pas sur l’honnêteté dans le monde? La capacité humaine à faire preuve d’ingénuité et de crédulité prend-elle un nouveau sens eu égard au facteur archontique?

Et il y a encore mieux. En sus de tout cela, Sophia n’anticipa pas qu’elle succomberait aux conditions prévalentes dans le Kénoma, la région en laquelle les étoiles et les planètes émergent. En tant qu’entité composée de luminosité plasmique informelle, la Lumière Organique, elle n’était pas accoutumée au stress et aux tensions des dynamiques interstellaires. Sous ces conditions, Sophia se métamorphosa en une planète mais qui soit un corps organique et vivant et non pas un membre du manège archontique. Imaginez comment l’Eon, rêvant seule dans le Plérome, ne pouvait pas anticiper qu’elle, dans sa substance Pléromique, pourvoirait l’environnement pour l’expérimentation divine qu’elle désirait tant accompagner. Non pas pour y pénétrer ni pour s’y impliquer mais pour la superviser avec un détachement affectueux en la laissant se déployer selon ses propres termes. Cependant, Sophia devient effectivement l’environnement même de cette expérimentation, le corps planétaire en lequel elle se développerait. Son désir unilatéral fit d’elle un parent unique. C’est pourquoi la méiose, la propagation par division en cellules-filles, et la génération de créatures à partir d’une matrice femelle, sont prévalentes sur cette planète. Alors que la situation pourrait être relativement différente sur d’autres mondes incluant des planètes habitées par d’autres souches de l’Anthropos.

Le Mythos de Gaïa explicite de nombreux aspects de l’existence matérielle et biologique unique à notre planète, montrant comment elle est exceptionnelle dans l’ordre cosmique. De par le fait que Sophia agit librement et unilatéralement, nous vivons sur un monde organique directement habité et imprégné par une puissance Eonique. Ce n’est pas le cas pour tous les corps planétaires, et même d’autres corps planétaires organiques dans les bras spiralés. J’insiste de nouveau sur le fait que le mythe astronomique des Mystères est unique à ce monde. De même, la correction de la Déesse de Sagesse est unique à la condition humaine et c’est de là qu’émerge le problème qu’il faut corriger.

Déviation et Tromperie

Et quel est donc ce problème? Une expérimentation divine, dont l’origine se trouve dans le coeur Pléromique, a mal tourné ou est à risque de dégénérer pour le pire en raison de conditions anormales et non anticipées. Et plus précisément des conditions qui ne furent pas intégrées dans le contexte originel de l’expérimentation tel que Sophia l’envisagea. Des conditions que la Déesse de Sagesse, elle-même, n’anticipa pas.

Et quelle est exactement la nature de l’expérimentation qui risque de dégénérer pour le pire? Dans un sens général, c’est ce que nous, l’espèce humaine, pourrions faire sur Terre, par voie de création d’un ordre social libre et coopératif, si nous pouvions accomplir notre potentiel divin et le réaliser selon les desseins et les finalités de la divinité en résidence, Gaïa-Sophia. C’est à dire la culture la plus co-évolutive, et la plus hautement respectable de la planète, empreinte d’une éthique d’aide mutuelle. Cela semble assez clair mais le scénario cosmique est entaché d’un vilain hiatus. En raison de conditions anormales influant sur l’expérimentation, à savoir l’intrusion de parasites mentaux archontiques, nous sommes mis au défi de détecter et de vaincre un facteur extraterrestre opérant en notre mental propre. Ce facteur étranger est une tendance composite - à duper, à simuler, à arnaquer, à cacher, à mentir, à éviter, à prévariquer et à prétendre - qui frustre le talent naturel de notre espèce, nos facultés d’apprentissage ingénu et ouvert. Les enfants qui vont à l’école pour apprendre comment lire et écrire sont bien préparés à apprendre mais non pas préparés à être dupés quant au contenu de ce qu’ils apprennent, n’est-ce pas?

Imaginez que je vous apprenne comment démonter, réparer et remonter le carburateur d’un Chevvy 57. Ce qui est assez facile car les facultés humaines sont adaptées à l’apprentissage par l’exemple, en passant par différentes phases, en apprenant de ses succès et de ses erreurs. Je pourrais, par exemple, vous laisser mal positionner une culasse et puis vous faire réaliser votre erreur et la corriger. Dans ces conditions, vous apprendriez sûrement à réaliser cette opération. La capacité pour l’auto-correction est un trait inné à notre espèce et ouverte à des développements infinis. Mais si au cours du processus d’apprentissage, je vous trompe intentionnellement quant à certaines pièces du système, quant aux procédures ou même quant à la manière dont un carburateur fonctionne en premier lieu - que se passe-t-il alors? Lorsque le moment vient de mettre en pratique ce que vous appris au sujet d’une réparation de carburateur, vous allez échouer. L’expérimentation serait entachée de duperie. Vous seriez piégé et voué à l’échec.

Il en est de même avec les tromperies, les secrets, les opérations sous couvert, les fraudes et les dissimulations, les fausses attributions, les mensonges et les couvertures de mensonges qui menacent l’expérimentation divine que Sophia imagina pour la souche humaine sur cette planète, à savoir l’incarnation d’elle-même. Aucun autre mythe, procédant de quelque culture ou époque que ce soit, aucun autre enseignement spirituel, aussi élevé ou élégant soit-il, n’expose et n’explicite l’origine et le fonctionnement de la tromperie avec autant d’excellence que le fait l’histoire de vision des Mystères. De mémoire humaine, rien d’autre ne se rapproche de cette élucidation. Et de loin.

Notez bien que l’exposé Gnostique de l’intrusion extraterrestre ne blâme pas les Archontes pour avoir détourné l’humanité de l’expérimentation divine: il affirme que ces entités, appelées également les “gouverneurs” et les “autorités”, se nourrissent de notre inclination à préférer les simulations de la réalité à la réalité elle-même et ils amplifient cette inclination. En devenant nous-mêmes des aliénés au sein de notre propre habitat naturel, nous stimulons l’influence aliénante des parasites mentaux archontiques et nous lui donnons prise. Nous complétons et nous incarnons, en fait, la déviation qu’ils introduisent tout simplement en notre mental. Nous sommes totalement responsables pour notre auto-illusion. Les Archontes ne font qu’enfourcher notre démence et nos fantasmagories.

Vision et Histoire

Lorsque je complétai “La Passion de la Terre”, j’étais réticent à spéculer sur la nature de la correction bien que j’avançai, alors, quelques remarques circonspectes et des estimations prudentes. Je respectais le fait que les Gnostiques avaient laissé cet aspect de l’histoire de guidance incomplet et non rédigé... Je comprend aujourd’hui que ma réserve procédait d’une raison plus profonde. Etant imprégné de l’instruction Gnostique et fidèle à la méthode Télestique de shamanisme - vous apprenez d’une matrice de vie divine ou supranaturelle en lui posant les questions exactes et cohérentes, à l’image de Perceval posant une question au Graal - je savais intuitivement que personne ne pouvait prévoir ou préconstruire mentalement ou imaginativement la manière dont la correction opère. Pourquoi donc? Parce que la manière dont la correction procède ne peut être connue qu’au fil de son processus, en temps réel. C’est la nature et l’essence de la correction: la simultanéité de l’intention et de l’imagination humaines avec la motivation de la Déesse de Sagesse.

Pour conclure cet essai, retournons au sujet de la chronologie. Pourquoi la correction devrait-elle s’accomplir précisément maintenant? Plutôt qu’à un autre moment du passé. Ou plutôt que perpétuellement, tel un événement permanent et transtemporel? Ou durant un moment codé dans un système calendaire, tel que 2012? Et comment puis-je certifier que mon affirmation, quant à la chronologie de la transmutation planétaire, soit véridique? Et qu’elle seule soit véridique?

Je vous invite, à ce point, à prendre en considération une inférence capitale. Une inférence, nonobstant, qui puisse être corroborée par des évidences concrètes perçues dans des changements terrestres et astronomiques, des événements choquants, des anomalies, etc. Je suggère que l’intégralité de cette narration mythologique étrange du Mythos de Gaïa est plausible en termes telluriques et astronomiques et qu’elle peut être validée par la science. Elle peut être également authentifiée par les observations toutes simples de gens ordinaires: par exemple, l’observation selon laquelle le soleil se lève inhabituellement vers le nord ces dernières années. Selon laquelle d’étranges grondements se font souvent entendre de l’intérieur de la terre. Selon laquelle le ciel entier s’embrase inexplicablement. Selon laquelle l’étoile polaire semble déplacée durant certaines nuits. Et beaucoup plus encore alors que de telles anomalies ne font qu’augmenter en nombre tous les jours et qu’elles sont rapportées par de nombreuses personnes tout autour du globe.

Un phénomène est en train de se manifester - sur le plan astronomique et géophysique - en correction. Un phénomène que je n’aurais pas pu anticiper en tant qu’érudit Gnostique ou même en tant que shaman doté d’une technique imaginative à des niveaux paranormaux: la Terre est en train de décider de sa course dans l’espace interstellaire selon un mode auto-propulsé et auto-dirigé. Gaïa-Sophia est en train de s’échapper du système planétaire archontique. Sa correction de course n’est pas simplement un trope mythique, c’est un événement astronomique vérifiable et en cours.

Mais cette affirmation extravagante anticipe ce que je souhaite développer plus profondément dans un second essai utilisant une métaphore nautique pour retracer la correction de Sophia en tant qu’événement astronomique procédant en temps réel. Pour conclure ce présent essai, je préférerais introduire une autre manière de déterminer si la correction est réellement en cours actuellement et pourquoi elle se manifesterait uniquement maintenant. Afin d’effectuer cette détermination, retournons vers l’histoire de l’expérimentation divine imaginée par Sophia avant qu’elle ne plongeât du coeur galactique. Comment envisagea-t-elle réellement cette expérimentation? Quels en étaient les termes et les objectifs? Quels risques furent-ils impliqués qui rendraient cette expérimentation intéressante pour elle, une observatrice Pléromique? Qu’est ce qui aurait rendu cette expérimentation digne de son attention, avec quelque chose en jeu, qui aurait pu évoluer selon des voies diverses, etc.

Et bien, c’est presque impossible de le dire. Pour l’instant. Mais cette problématique pourrait être approchée en considérant deux aspects relatifs aux facteurs historiques, visionnaires et Gnostiques.

Le facteur visionnaire apparaît dans le texte des Codex de Nag Hammadi intitulé La “Protennoia Trimorphique”. Ce document mystérieux décrit comment Sophia, dans le Plérome, a rêvé d’un système à trois corps (trimorphique) en lequel l’intention (protennoia) originelle de son expérimentation se déploierait. Nous avons, pour ainsi dire, ces conditions initiales. Presque. Dans la théorie Gaïenne, le soleil, la lune et la Terre sont structurellement intégrés en un système unique qui soutient l’intégralité de la vie organique, les créatures, à la distinction du reste du système solaire. Notre monde est un système à trois corps capturé par le stéreome archontique, la sphère horlogère des mécaniques célestes. Il est possible que cette captivité ne soit qu’une apparence. Nous ne sommes peut-être captifs que de la fraude ou de la simulation de mécaniques mortes, le paradigme trompeur du contrôle, de la routine, de la hiérarchie, de la fatalité. Souvenez-vous que les Archontes sont les messagers de la tromperie, des arnaqueurs et des fraudeurs qui ont recours à la simulation pour capturer notre mental. La plus grande partie de leur pouvoir sur l’humanité réside dans l’illusion de posséder un pouvoir qu’en réalité ils ne possèdent pas. Mais cependant qu’ils semblent posséder si l’on veut bien le leur accorder. Méditez sur cette notion pendant un moment.

Le second facteur, corroborant l’inférence capitale que je propose ici, est historique. Prenez en considération le destin historique connu des Mystères et des adeptes Gnostiques, les Telestai. En sus de l’histoire de vision Sophianique, les Telestai avaient un avertissement pour le monde de leur époque et le monde du futur. Cela concerne ce à quoi ils se confrontaient, ce qu’ils virent venir avec une perspicacité très singulière. Les Telestai n’étaient pas seulement doués de facultés paranormales et de talents imaginatifs évolués, c’étaient également des observateurs chevronnés du comportement social. Leurs observations, à cet égard, complémentent leur perspective visionnaire et l’amènent à une application directe.

En s’inspirant de leurs analyses sur le long terme des événements au Moyen-Orient, le berceau des théocraties, les Telestai détectèrent que les parasites mentaux archontiques avaient pris pour cible un groupe ethnique particulier, tel un vecteur de propagation d’un virus. «Yaldabaoth (le souverain des Archontes) choisit lui-même un certain homme appelé Abraham... et il conclut un pacte avec lui selon lequel si sa descendance continuait de le servir, il lui donnerait la terre en héritage» (Irénée, Contre les Hérésies, 1. 3. 01, dans une paraphrase des enseignements Gnostiques). Tout le groupe Sémite ne fut pas infecté mais le virus s’infiltra dans le mental humain au travers de cette sélection spécifique, au travers de cette faille. Les voyants Gnostiques affirmèrent que le Démiurge, le dieu dément imposteur qui gouverne la horde des Archontes, choisit la foi Abrahamique pour s’en faire un vecteur de pénétration de l’histoire humaine. Les adeptes des Mystères identifièrent, on ne peut plus expressément, le Démiurge (Yaldabaoth) avec Yahvé ou Jéhovah, le dieu paternel extraterrestre. Lorsqu’ils mentionnaient cette identification à de pieux Judaïstes ou convertis Chrétiens du rédemptionnisme Paulinien, une idéologie cooptée du Judaïsme, ils n’étaient pas accueillis avec grand plaisir. «Votre dieu présumé est un extraterrestre dément oeuvrant à l’encontre de l’humanité; son programme de rédemption est un pur canular, le prétexte pour des duperies meurtrières» n’était pas un message très bien reçu par la communauté Judéo-Chrétienne de cette époque. Bien heureusement, c’est un message qui a survécu au bénéfice de toute la communauté planétaire humaine d’aujourd’hui.

Menace Ultime

«Jérusalem est la demeure de nombreux Archontes» ainsi que le met en garde la “Première Apocalypse de Jacques” (Codex de Nag Hammadi, 5. 25:18). Le vecteur singulier de la duperie archontique, identifié par les initiés Gnostiques en termes parapsychologiques, s’incarna historiquement dans la secte Zaddikim à Khirbet Qumran sur la Mer Morte. Zaddik signifie en Hébreux “parfait, juste”, impliquant une adhésion à un standard de perfection situé au-dessus de la nature humaine. Un idéal transhumaniste, semble-t-il. Ou un canular anti-humain. La tête du mouvement Zaddikite est Melchisédech, un personnage sinistre et de type clonique qui est dit «être sans père, sans mère, n’ayant ni commencement ni fin» (Romains, 7). Dans une admission totalement étonnante, ignorée par la plupart des Chrétiens, Paul déclara que Melchisédech était le pouvoir derrière le Christ, supérieur au Christ, à savoir l’autorité qui oint le Messie, le Plus Elevé parmi les cieux. Pour la vision Gnostique, voici la suprême duperie archontique enchâssée, ironiquement, dans le mental humain, le nexus de toute la puissance opérant à l’encontre de la dotation divine à l’humanité. Voici le noyau dur de la plus extrême tromperie sur Terre.

Historiquement, les Zaddikim mettent en application une stratégie pour ruiner l’expérimentation divine sur Terre parce qu’ils possèdent un autre programme. Lisez le Manuscrit de la Guerre, dans les Manuscrits de la Mer Morte, côte à côte avec le Livre de l’Apocalypse et vous aurez une notion exacte de la nature de ce programme. Certains Gnostiques campaient, en fait, près de la Mer Morte pour surveiller les fanatiques Zaddikim. Sachant que leur jeu était détecté, les Zaddikim mirent les Enfants de Seth, une auto-appellation des Telestai dans les Mystères Levantins, au sommet de leur liste des gens à abattre dans la dixième colonne du Manuscrit de la Guerre. Les lignes de bataille d’aujourd’hui furent tracées en 120 avant EC. Les adeptes de Sophia reconnurent que la menace ultime, à l’expérimentation divine de la Déesse de Sagesse, viendrait du programme apocalyptique de cette faction minuscule de maniaques génocidaires. Et ce programme a progressé jusqu’à aujourd’hui sous la houlette d’un autre Z, très connu du monde entier. (John Lash fait référence au sionisme, Zionism en anglais, NDT).

La correction commence au moment précis de la menace ultime posée par la démence des Zaddikim, enracinée dans la foi Abrahamique, bien que tous les adhérents à cette foi ne soient pas des agents conscients de ce programme. Mais le mal dépend de ses grouillots et de tous leurs complices qui sont Légion. Non seulement des Juifs, mais d’autres individus venant de tous les peuples de la planète, sont aujourd’hui les complices de l’extrapolation moderne du programme de ceux qui adhérèrent au Pacte de Qumran. Les Gnostiques sortirent au grand jour, exposant ce programme, de front, et s’y opposant et ils le payèrent de leur vie. Mais l’histoire est différente de nos jours, le scénario est beaucoup plus avancé et une portion suffisante de la race humaine est assez avisée pour appréhender la duperie, tels que le firent les Gnostiques. Et les chances ont permuté favorisant la fin du culte du secret parce que l’orchestration massive requise pour le faire perdurer est devenue insoutenable. Cependant, il nous reste encore à confronter brutalement la menace ultime au moment exact où les Archontes accèdent à l’accomplissement de leur ouvrage. “Sur l’Origine du Monde” met en lumière ce moment dans un incident pré-terrestre, la déclaration du défi de la Sagesse:

«Lorsque Pistis vit le manque de respect du Souverain des Archontes, elle en fut courroucée. Oeuvrant sous sa forme invisible, elle s’exprima en ces termes: «Tu te trompes “Samaël”, ce qui signifie “dieu aveugle”. Il existe un Enfant immortel de Lumière qui vint à l’existence avant toi et qui se manifestera parmi tes formes dupliquées [plasmata], qui te réduira en poussière tout comme l’argile du potier est pilée... Et tu retomberas dans l’abîme [de la pesanteur], ta mère, avec tous ceux qui t’appartiennent... L’Humanité existe, et la descendance de la souche humaine existe... Car lorsque ton travail sera consumé, l’anomalie [de l’illusion Archontique] que la vérité a mise en lumière sera abolie par cet Enfant lumineux et il en sera [cette illusion] comme si cela n’avait jamais existé»» (Sur l’Origine du Monde, 103.)

Ce moment, c’est maintenant: l’accomplissement des oeuvres de la duperie, des illusions du pouvoir. Le moment où le défi de la Sagesse, appelant la tromperie à en terminer avec son ouvrage, se manifeste. C’est le moment de nous demander: quelle est la nature de la menace suprême à l’expérimentation divine du potentiel humain sur cette planète? Je suppose que Sophia elle-même souhaite que l’humanité reconnaisse sa présence primordiale irradiante, la Lumière Organique, et qu’elle respecte le réseau symbiotique de la vie dans l’habitat qu’elle pourvoit, son corps planétaire. Au-dessus et au-delà de tout cela, elle souhaite que nous accomplissions ses lois, les principes de l’ordre Pléromique, à savoir les dynamiques d’énergie libre qui sont à la racine du monde naturel. De par l’application des dynamiques d’énergie libre, l’humanité serait capable de créer un ordre social harmonieux fondé sur l’aide mutuelle et sur la juste distribution des bontés terrestres. Est-ce trop d’imaginer que la découverte et l’application des dynamiques de libre énergie serait cruciale au succès de l’expérimentation divine selon les termes de Sophia? Pour un moment, imaginons que cela pourrait être le cas.

Et imaginons le scénario qui pourrait s’ensuivre si cette petite faction de personnes terminalement infectées par le virus archontique, le vecteur Zaddikim-Zioniste, acquérait l’utilisation des dynamiques d’énergie libre et la transformait en une arme à l’encontre du reste de la race humaine, au service de leur programme anti-humain, anti-vie, anti-liberté et anti-déesse. Au service de leur démence meurtrière. C’est la menace ultime à l’expérimentation divine et c’est exactement ce qui se passa sur cette planète, la preuve en est 9/11.

J’affirme donc que la correction arrive en ce moment présent parce que c’est maintenant que la menace ultime devient une réalité et c’est aussi maintenant que le mythe devient réel et que le défi de la Sagesse peut être accompli pour le futur de l’expérimentation divine sur Terre par ceux qui participent à son histoire.


John Lash. Juillet 2011

Traduction de Dominique Guillet.