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Le Voeu de Lydia:

Confidences d’une Cellule des Mystères

Lydia

Traduction de Dominique Guillet

Je m'appelle Lydia Dzumardjin, femme de la tribu nomade des Mardeena. Ma tribu est originaire de Parthie, appelée aujourd'hui l'Iran, une terre réputée pour ses archers montés très habiles. Je naquis en 306 EC à Hecatompylos, la cité aux cent portails, un carrefour pour les voyageurs, les marchands de la Route de la Soie, les bandits, les érudits et les mystiques errants. Mes parents étaient des astronomes appelés les Sabiens qui descendaient d'un lignage antique de devins et de voyants. Les Mardeena plantaient leurs tentes dans toute la Parthie et plus à l'est vers le Levant. Je naquis à l'intérieur de la cité aux multiples portes alors que la tribu participait au Festival de l'Ambre qui était célébré tous les cinq ans.

J'écris ces mots pour raconter au monde le voeu que j'ai contracté lorsque j'avais 35 ans et comment je parvins à l'honorer lorsque je vécus beaucoup plus tard, à une époque future, dans le 21 ème siècle.

La Cellule d'Antioche

Je pris le voeu un jour d'automne en 341, lors d'un rassemblement près d'Antioche, qui s'appelle maintenant Antalya, en Turquie. J'étais entouré de mes amis proches et de mes alliés spirituels, tous membres d'une cellule du réseau des Ecoles de Mystères de l'ancien monde. Ces cellules étaient des groupes unis dont les membres se réunissaient régulièrement dans un lieu sacré, un temple, une grotte souterraine ou un bosquet d'arbres. Shamans accomplis, ils pratiquaient la transe extatique pour acquérir la sagesse.

Cette soirée était exceptionnelle parce que les seize membres de la cellule d'Antioche étaient présents. Habituellement, nous nous réunissions en groupes de huit, quatre femmes et quatre hommes, en groupes tournants. Nous formions la cellule la plus respectée de Syrie, une des dernières du réseau antique et très étendu de shamans et d'initiés qui partageaient une vision de Sophia, la déesse terrestre. Aujourd'hui, les gens appellent cette même entité “Gaïa”, pour évoquer la planète vivante, le superorganisme dans lequel les êtres humains vivent en tant que cellules conscientes d'elles-mêmes.

Je joignis la cellule d'Antioche à l'âge de 24 ans et, sept ans plus tard, je fus acceptée dans le noyau du groupe, la Compagnie des Huit. Avant d'arriver à Antioche, j'enseignai l'astronomie au campus des Mystères de Damascus et j'écrivis de nombreux manuscrits qui y furent conservés dans la bibliothèque. (Ces écrits furent ultérieurement détruits lors de la campagne Chrétienne d'éradication des Mystères et de toutes les connaissances qui en procédaient - toute la culture sophistiquée de la civilisation Païenne.) De par la popularité de mes manuscrits et ma fonction d'instructrice, j'en vins à être connue comme Lydia de Damascus. J'étais également une danseuse. Dans les arts sacrés de cette époque et de cette culture, la danse et l'astronomie étaient intimement corrélées. Je dansais en unisson avec les mouvements des étoiles et des planètes.

Une Imposture Perfide

En cette soirée d'automne 341 EC, les membres de la cellule d'Antioche - nous nous nommons nous-mêmes des telestai, “ceux qui ont une finalité” - étaient absorbés par une conversation au sujet du Kali Yuga, la dernière phase du grand cycle cosmique mesuré par le Zodiaque. Nous échangions en Grec, en utilisant l'expression kairos poneiros pour Kali Yuga. Poneiros signifie fourbe, trompeur, dans le sens d'imposture. Nous nous projetions vers un temps futur durant lequel la tromperie allait triompher, parce que les facultés humaines seraient paralysées, et durant lequel les mensonges allaient anéantir tout sens de la réalité. Une époque durant laquelle les êtres humains seraient incapables de discerner la vérité du mensonge. Incapables, par exemple, de discerner le plastique de la perle.

Rassemblés à la lumière douce des lampes à huile de colza, nous discutions d'un âge futur durant lequel toute notion sacrée serait profanée et ridiculisée. A l'époque du Poneiros, il serait non seulement difficile de discerner l'authentique du falsifié, mais ce serait en fait impossible. Nous comprenions que le moment viendrait, seize siècles plus tard, où la race humaine sombrerait dans une confusion désastreuse, ayant perdu tout sens du pouvoir d'exaltation et de régénération inné au Sacré.

Dans notre tradition de mysticisme Païen, nous appréhendions le Sacré comme la présence divine qui soutient la vie sur terre et nous rend conscients d'être vivants, la déesse planétaire que nous appelions Sophia, la “sagesse divine”. Nous percevions intimement Sophia comme la source ultime de la beauté, de la joie, de la vérité, de la santé, et de la connaissance inspirée.

Mais sans une rencontre directe avec le Sacré, la déesse vivante qui demeure en la terre, comment l'humanité pourrait-elle continuer sur le chemin qui lui est propre? Si les êtres humains, à une époque future, perdaient cette connexion, comment une société humaine pourrait-elle survivre? De quelle pierre de touche l'humanité du futur aurait-elle besoin pour bénéficier d'un contact immédiat avec la source divine, la Déesse?

En cette nuit d'automne, nous, de la cellule d'Antioche, étions perplexes et troublés. Jusqu'au petit matin, nous nous demandâmes comment pourvoir une solution pour l'humanité dans le Kali Yuga, un outil de guidance pour les temps durs de l'imposture perfide

Un Voeu Sacré

Une chose nous parut extrêmement claire à ce moment. Lorsque l'accès authentique au Sacré aurait été profané, obscurci par un voile triple de mensonges, d'impostures et de croyances perverties, le moment viendrait d'offrir quelque chose de réellement inviolable - pas un principe, ni un message, ni un plan ultime ou un enseignement, ni la promesse d'un autre messie, mais quelque chose de fondamental et de primordial. Une pierre de touche pour la vérité qui ne pourrait pas être pervertie. Un mystère qui convierait, à chaque personne sur terre, l'accès à la présence divine, et à la sagesse coulant de cette présence, de façon directe et expérientielle.

Comme nous le percevions, cette opportunité fantastique ne pouvait se manifester que d'une seule manière. Quelqu'un dans le futur devrait révéler le secret le plus intimement gardé de notre tradition, le fondement de notre travail et la méthode que nous utilisions pour l'accomplir. Les Mystères étaient des écoles antiques de co-évolution, des centres d'instruction et d'expérimentation mystique. Ses membres étaient des shamans accomplis qui traduisaient ce qu'ils découvraient dans des états altérés de conscience en un programme d'accompagnement éducatif pour l'entièreté de l'humanité. Nous enseignions tous les arts et les sciences, de l'alchimie à la zoologie. Nous étions les éducateurs de l'ancien monde, les fondateurs des métiers tout comme des arts sacrés. Nous introduisions et promouvions l'alphabétisation et la culture. Nous abordions une pléthore de sujets mais en raison du voeu sacré qui avait permis à notre organisation de demeurer intacte au fil des millénaires, nous ne révélions pas comment nous avions appris, nous-mêmes, ce que nous enseignions.

Le secret le plus intimement gardé des Mystères était l'instruction par la Lumière. En entrant intentionnellement en transe, nous apprenions directement de la déesse de sagesse Sophia. Nous interagissions avec Sa luminosité. Le vecteur de notre instruction était un rayonnement doux, profond et vivant qui ne projette pas d'ombre, la Lumière Organique. Ce n'est pas une lumière qui rayonne dans l'espace mais elle jaillit de la masse matérielle des choses comme une éruption perlée. Elle n'est pas transparente mais laiteuse. Contemplant la Lumière Organique dans une concentration soutenue, les yeux pleinement ouverts, sans céder aux hallucinations, nous interagissions avec l'intelligence planétaire comme si nous conversions avec un être humain. C'était la méthode éprouvée et inviolable de l'illumination dans les Mystères. On pourrait l'appeler
l'instruction par la transe.

Gaïa-Sophia

Durant cette soirée mémorable, tous les seize membres de la cellule d'Antioche firent un voeu selon lequel un de nous, en se réincarnant à la fin du Kali Yuga, révélerait au monde le vecteur et la méthode d'instruction dans les Mystères. Mais cette méthode était protégée par un voeu sacré de silence! Il serait donc nécessaire, dans le futur, de violer un voeu pour en accomplir un autre. Il arriva que moi-même, Lydia de Damascus, fut le membre de la cellule qui devait accomplir cette mission et ne pas respecter le voeu de silence concernant la Lumière Organique.

En novembre 2006, il apparut un ouvrage intitulé “Pas en Son Image”. Ce livre révélait la connaissance intime de la Lumière Organique, une connaissance qui n'avait jamais été, auparavant, dévoilée, soit par écrit, soit dans des discours publics. Jamais. Diverses traditions ésotériques font allusion à la Lumière Organique, mails elles ne présentent pas une vision claire de l'apparence et de la méthode de la Lumière. Elles n'explicitent pas non plus dans un langage précis comment acquérir toutes connaissances en interagissant avec elle.

Pour ceux qui contemplaient la Lumière Organique pour la première fois, les mystiques aînés d'une cellule des Mystères avaient une bénédiction de bienvenue:

“Chevreau, tu es tombé dans le lait”.

C'est la dédicace de l'ouvrage “Pas en Son Image”, destiné aux mystiques du futur. J'offre cette confidence à ceux qui reconnaissent la vision Sophianique dans leur propres coeurs et qui aspirent à contempler la Déesse dans son corps de luminosité laiteuse. Faites-leur savoir que moi, Lydia de Damascus, je suis ici. Les tribus de Gaïa-Sophia sont en train de se rassembler. Je souhaite la bienvenue à la conversation mystique qui guidera notre espèce sur son chemin, dans l'amour et la vérité, dans l'harmonie avec Gaïa et tous les êtres vivants.

Lydia: lydia@metahistory.org

Traduction de Dominique Guillet