L'avortement de la politique climatique
Peter Foster
L'argument contre les mesures draconiennes en faveur du climat va bien au-delà des manquements de la science
La réunion de décembre à Copenhague, d’où devrait sortir le successeur de Kyoto, sera de toute évidence un four. Le G20, qui a enfin pigé l'économie mondiale, n'a pas vraiment besoin d'un autre choc politique en ce moment. Les pays riches hésitent à expédier de nouveaux milliards aux nations pauvres gouvernées d’une manière corrompue, sous couvert de « développement vert. » Avec raison, la Chine et l'Inde ne ralentiront pas leur croissance pour satisfaire les cauchemars égoïstes des soi-disant gouverneurs du monde.
Le désespoir était évident la semaine dernière, quand apparut un autre rapport hystérique de l'ONU. Ban Ki-moon, le secrétaire général, glapissait que, « La science est devenue plus inébranlable que jamais : le changement climatique est une réalité. La preuve est partout autour de nous. Et si nous n'agissons pas, nous verrons des conséquences catastrophiques, notamment la montée du niveau des mers, la sécheresse et la famine, et la perte de près d'un tiers des plantes et des espèces animales du monde. »
Ho humm ! Plus inébranlable ? En fait, la science se désintègre plus vite que la politique. La preuve apparaît non seulement dans les failles majeures des modélisations informatiques sur lesquelles reposent les scénarios apocalyptiques, mais aussi dans les erreurs de chiffres derrière l'intrigue des températures mondiales.
Le problème le plus évident des chaudevantistes, c’est qu’il n’y a pas de réchauffement dans ce millénaire, et peut-être depuis 1997, d’après les données utilisées. Ils se sont empressés de suggérer qu'il y eût toujours la possibilité d’une période stable en température, mais leur message avant n’a jamais été ça. Il a toujours été : Agir tout de suite ou griller ! Et à présent, certains scientifiques racontent qu’une période de température stable durant vingt ans au maximum soit possible. Ça rend les mesures d’urgence du réchauffement climatique difficilement vendables.
Entre-temps, l’argument contre les mesures draconiennes va bien au-delà de la découverte des lacunes de la science. Ça ressemble en plus à une arnaque qui se trame, et ce n’est pas la première fois.
Il y a eu plusieurs exemples flagrants de politisation du GIEC, notamment, par exemple, quand ses fonctionnaires ont fait des déclarations publiques, qu'ils savaient contredites par leurs experts, sur la gravité des ouragans. Il y a eu aussi ce fameux courriel d'un chercheur haut placé du GIEC à quelqu'un qu'il pensait être un compagnon, disant que « la période médiévale chaude, » à l’époque où les Vikings cultivaient le Groenland, est une réalité emmerdante dont il faut se passer d’une façon ou d’une autre, car elle escagasse l’emblématique « crosse de hockey. »
Le graphique en crosse de hockey était autrefois l’enseigne du GIEC. Il montre la température mondiale, en apparence stable pendant neuf cents ans, puis se précipitant vers le haut au siècle dernier. Les suppositions postérieures au graphique avait déjà été gravement compromises par les chercheurs canadiens Stephen McIntyre et Ross McKitrick, dont les conclusions ont été appuyées par une enquête du Congrès étasunien. Mais arrivent à présent des révélations selon lesquelles les chercheurs en crosse de hockey du GIEC pourraient aussi avoir sélectionné les données pour obtenir les résultats voulus.
Cela suit de près l'étonnante affaire des indispensables données des températures mondiales, « perdues » par la Climatic Research Unit (CRU) de l'Université britannique d'East Anglia, qui fournit le GIEC. Pendant des années, la CRU a refusé de rendre publiques ces données. Effectivement, il y a quatre ans, le chercheur de la CRU Phil Jones, a répondu à une demande par une phrase mémorable : « Pourquoi devrais-je mettre les données à votre disposition, alors que votre but est d'essayer de trouver un truc qui cloche ? »
Elles ne peuvent pas être rendues publiques à présent car elles ont disparu ou bien parce que « le chien a bouffé le réchauffement climatique, » comme l’a suggéré le climatologue Patrick Michaels dans un article paru dans National Review.
Les vrais scientifiques mettent leurs données à disposition précisément pour qu'on puisse les vérifier rigoureusement, pour voir si elles s’accordent aux hypothèses. Pourtant cette question a été enterrée sous les affirmations du GIEC, selon qui ses études sont « évaluées par les pairs » (peer-reviewed), et sont donc au-delà de tout reproche.
En fait, il se pourrait parfois, si ce n’est souvent, que les pairs en question sont engagés dans une posture politique plutôt qu‘une hypothèse scientifique. Ces questions doivent être remaniées en profondeur, mais elles ont peu de chances de l’être par le GIEC.
Pendant ce temps-là, la plupart des gens ne savent même pas qu'il y a un débat scientifique sur le climat. Une grande partie de ce qui précède doit encore paraître dans l’actualité pour les nombreux lecteurs se fiant aux médias traditionnels des Vrais Croyants, qui ne tiennent tout simplement aucun compte de ce qui est gênant, ou qui peut-être n’en sont même pas conscients.
Un exemple typique, paru vendredi dernier sous la rubrique du chevronné Jeffrey Simpson sur Globe and Mail, colle remarquablement à la rengaine de Ban Ki-moon : « Le monde est confronté à la plus grande tragédie populaire avec le réchauffement de l'atmosphère de la planète, provoqué d’une manière écrasante par l’activité humaine... Des scientifiques excentriques et leurs cliques de supporters contestent ce réchauffement, mais l'écrasante majorité des scientifiques ont déclaré que c'est un fait. Effectivement, les dernières preuves scientifiques suggèrent que la tendance au réchauffement s’accélère. »
Mais tout ce que montrent les dernières preuves scientifiques, c’est que le réchauffement s'est arrêté. « Vous pourriez penser, » conclut-il, « que pour un pays immergé dans sa supériorité morale, croyant que ‘’le monde a davantage besoin du Canada’’, cette histoire serait source d’une telle honte nationale, que le citoyen demanderait au gouvernement de prendre le principal rôle pour inverser les choses dans le pays, tout en exhortant le monde de faire beaucoup plus pour annuler la tendance menaçante. »
Mais vous pourriez alors vous demander aussi pourquoi les journalistes qui s’immergent dans leur propre supériorité morale semblent incapables de comprendre la raison du scepticisme des citoyens à propos de la science de l'ONU, et leur hésitation à supplier d'être expulsés du travail.
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