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Le Terton à la Rose Coupée. 01

Legs d'un Terton free-lance

1945 à 1976 : Illuminations Mystiques

John Lash

Traduction de Dominique Guillet

La récapitulation constitue un exercice de routine dans la sorcellerie Néo-Toltèque de Carlos Castaneda. Que Castaneda ait inventé ou non son récit séquentiel d'initiation shamanique avec Don Juan Matus, l'exercice est faisable. Et lorsqu'il est fait correctement, il fonctionne. La finalité de la récapitulation est de procéder à une révision méticuleuse d'événements passés afin se libérer des empreintes résiduelles qu'ils auraient pu laisser. C'est une modalité opérationnelle qui permet de peler les diverses couches de résidus émotionnels. Ces couches sont multiples et l'exercice doit être donc réalisé plus d'une fois. Les récapitulations sont nécessairement sélectives: on ne peut pas se rappeler de tout en une seule session. Il est donc nécessaire de sélectionner un thème ou une catégorie d'expériences: les personnes que vous avez connues intimement, par exemple. L'exercice de Castaneda, conseillé par Don Juan, consistait à se remémorer en détail de toutes les personnes qu'il avait rencontrées dans sa vie.

L'inventaire suivant est une sélection, non pas de personnes que j'ai connues durant le cours de ma vie, mais d'accomplissements en cette vie. Et j'entend par cela des productions créatives (tels que mes ouvrages), des prises de conscience (tel que l'événement de la Ronda) et des découvertes (tel que le cinquième axe du Zodiaque de Dendera). Ces accomplissements sont porteurs d'une immense valeur pour moi, d'un point de vue biographique, bien que je ne puisse pas déterminer, ou même supputer, la valeur qu'elle pourrait représenter pour autrui. Les divers éléments, ci-dessous, ne présentent pas un palmarès de succès mondains ou de réalisations professionnelles bien que certains éléments (par exemple, des ouvrages publiés) puissent s'en rapprocher. C'est plutôt une compilation de trésors, en phase avec ma revendication - mon ambition majeure si l'on préfère - d'être un terton, un découvreur de trésors. Les tertons sont amplement reconnus, de nos jours, en association avec le lignage Nyingma du Bouddhisme Tibétain, l'exemple le plus célèbre étant l'autre JL, Jingme Lingpa. Il m'importe peu d'authentifier, comme provenant d'un terton, mes découvertes en référence à ce lignage mais il peut être instructif d'établir des comparaisons.

D'autres lignages de tertons dérivent du passé mais le mien procède du futur. Il m'arrive de trouver quelque plaisir à une association, en tangente, avec la tradition Nyingmapa des termas mais je continue, néanmoins, de me considérer comme un terton free-lance, indépendant d'une quelconque tradition.

L'inventaire utilise une séquence chronologique avec des trésors indiqués en gras. La chronologie décline des éléments avec de brefs commentaires. Ils concernent des événements et des situations qui constituent le contexte de mes découvertes tertoniques. Le symbole * indique un fait ou une condition particulière qui s'applique à l'accomplissement mentionné.

Rose mystique provenant d'un manuscrit alchimique datant d'environ 1650


Rêves Lucides: de 1945 à 1964

Né le 3 décembre 1945 à 18h01 à Saint Anne Maternity Hospital (pour les enfants trouvés) à New York City.
* Fils d'une veuve: condition du chevalier errant qui accomplit le Graal, c'est à dire qui rencontre la Lumière Organique.
* Orientation de ciel réel: alignement avec l'axe Antares-Aldebaran dans le Zodiaque; soleil au coeur du Scorpion, Terre dans l'oeil du Taureau.
* Les Codex de Nag Hammadi sont découverts dans une grotte de la Haute-Egypte (première semaine de décembre 1945).
* Publication de Autobiographie d'un yogi par Paramahansa Yogananda: cet ouvrage devient un best-seller aux USA où Yogananda se relocalise pour établir la Self Realization Fellowship.

Octobre 1949, Friendship, Maine: rêve lucide, première rencontre avec DMD (dakini tutélaire), la sorcière sur le toit.

Comment interpréter l'image de la rose coupée dans ce rêve? Ou dans n'importe quel rêve? Je considère que ce cauchemar d'enfant fut mon premier terma: il se présenta sous la forme d'une instruction de dakini quelques mois avant que j'atteigne 5 ans d'âge. Ce rêve ne fut pas un accomplissement que je produisis mais ce fut quelque chose produit en moi par l'impact d'une présence surnaturelle. Il me restait alors à accomplir ce rêve au cours de ma vie. Soixante ans plus tard, je peux offrir, avec une certaine assurance, une interprétation du rêve, quelle qu'en soit la valeur, mais seulement après l'avoir incarné en termes de chair et d'os.

S'il existe quelque vérité dans l'affirmation flateuse selon laquelle je serais l'héritier du célèbre expert en mythologie comparée, Joseph Campbell, elle pourrait consister en ceci: il déclina les principes de la mythologie créative mais il laissa à d'autres le soin de les appliquer. Je ne suis sûrement pas le seul à le faire mais, en tout cas, je suis apparemment, parmi tous ces autres, le premier auto-désigné. C'est une chose d'interpréter les mythes, ou d'interpréter l'expérience humaine (sur le plan individuel et sur le plan collectif) et cela en est, certainement, une tout autre d'appliquer le mythe à la vie. La première dynamique est une aventure intellectuelle, qui vaut sûrement le prix du ticket, tandis que la seconde est une aventure sans pareil (en français dans le texte) qui se rapproche du potentiel divin de l'expérience humaine et qui en favorise l'émergence.

L'application du mythe à la vie possède des racines encore plus profondes que la vie elle-même et une fois qu'il vous tient, il vous tient pour toujours. L'envoûtement de la mythologie créative est rétroactif au travers des générations - non pas au travers des liens de sang mais au travers de la portée cumulative de l'imagination, dans la mémoire phylogénétique. L'accomplissement d'un terton se conjugue au futur antérieur: peu importe ce qu'il en est maintenant, dans le futur il en aura été ainsi.

En tant que terton, je ne revendique aucun lignage émanant du passé et je ne revendique aucun processus d'authentification Bouddhiste/Tantrique; cependant, en tant qu'avatar moderne d'un chevalier Arthurien errant, mes sources remontent au 13 ème siècle - cet unique moment mythogénique qui fut extensivement exploré et explicité par Joseph Campbell dans son ouvrage Mythologie Créative. En tant qu'érudit et que mystique, je suis un pur produit de la Matière Arthurienne. De nombreuses légendes du Graal décrivent, quasiment sous une forme de dérision, comment les Chevaliers de la Table Ronde se languissaient pour des aventures, des défis dignes de leur valeur et de leur honneur. Ces aventures étaient de deux sortes: des rencontres avec le Surnaturel et des exploits sexuels en série. Les Chevaliers de la Table Ronde partaient souvent en quête de visions, leur finalité ultime étant d'atteindre le Graal. Voilà mon lignage, si tant est que cela me soit nécessaire.

La sorcière sur le toit me dépêcha dans une quête de vision qui devait durer toute une vie.

La Sorcière

Vas en quête et sois l'objet de la quête
Ton destin, quel qu'il soit, à ta mort
Fut forgé par cette sorcière décharnée sur le toit
Qui ta jeunesse vola et en trésor
La transmua, avec un couteau de cristal
Ton sang infusa et baratta
Une terreur enfantine en ce grossier élixir.

Conversions de Yeats. 01. Refuge pour les non-nés.

1956: la connexion alchimique.

La maison, sur le toit de laquelle la sorcière apparut, était située à Friendship, dans le Maine, un petit village de pêcheurs de langoustes où je vécus à partir de l'âge de quatre ans. Cherchant à changer de vie afin de se distancer du traumatisme de la mort de mon père, trois mois avant ma naissance, ma mère était arrivée là. C'était, et cela l'est encore sans doute, un petit endroit clanique dominé par la famille Lash et l'ambiance de l'église Adventiste, un avant-poste d'une petite secte de fondamentalistes. A cette époque et dans ce contexte, il n'y avait que très peu de chances qu'un garçon de dix ans tombe sur quelque référence concernant le sujet ésotérique de l'alchimie. Et pourtant...

A Friendship, nos voisins situés en haut de la colline étaient Maurice et Ellen H. Ellen était la bibliothécaire du village, une femme élégante dont la beauté physique était hors normes locales. Son mari, nommé étrangement Maurice (prononcé avec l'accent Français) était un représentant de commerce, également un élément exotique dans la vie du village. Il partait souvent pendant des semaines, pour négocier des contrats de peinture en gros avec diverses compagnies. L'une des compagnies, avec lesquelles il travaillait, était General Dynamics, le contracteur de l'industrie de la défense très connu pour les systèmes nautiques et la fabrication des navires. Il signa des contrats gigantesques de peinture pour les sous-marins, par exemple.

Je n'échangeai jamais beaucoup avec Maurice H. qui était un homme réservé, et sans enfants, mais j'étais toujours le bienvenu dans leur maison où Ellen me comblait de lait et de gâteaux. J'avais l'habitude de m'asseoir sur le plancher à côté de l'énorme fauteuil en cuir dans lequel l'homme de la maison se reposait pour lire des journaux et fumer la pipe. A côté du fauteuil se trouvait une table basse sur laquelle s'amassaient de nouveaux magazines à chaque fois qu'il revenait d'un voyage commercial. Les magazines qui s'y empilaient, cependant, n'étaient pas des medias conventionnels tels que Life ou Look. C'était des brochures promotionnelles et des manuels en papier glacé, provenant des diverses entreprises et compagnies, que Maurice acceptait de ses clients, par obligation ou par pure curiosité. Certaines de ces publications étaient des productions somptueuses avec des photographies en couleurs vives et des motifs futuristes, le nec plus ultra de l'art publicitaire à cette époque.

Ce fut la brochure en très grande taille de General Dynamics qui attira mon attention. Entre les couvertures en papier glacé se trouvaient des photos étonnantes des derniers sous-marins atomiques, des équipes d'ingénieurs exultant, et ce qui est assez bizarre, une sorte d'histoire en bande dessinée concernant la découverte de l'énergie atomique. Toute la section médiane de ce magazine était constituée de tableaux d'illustrations réalistes d'Einstein, de Fermi et de Robert Oppenheimer, les cerveaux du Manhattan Project. Ce style d'illustrations suscita mon intérêt parce qu'il ressemblait aux interprétations plus matures des Classic Comics que je dévorais à cette époque. J'étais totalement fasciné par cette manière de présenter les événements conduisant aux bombardements d'Hiroshima en 1945, l'année de ma naissance. Jusqu'alors, je n'avais qu'une vague notion que la Bombe et moi-même étions arrivés au monde la même année. Ce n'est sans doute pas une grande coïncidence mais cela m'avait frappé l'esprit. Et il y existait une certaine quantité de propagande sur l'énergie atomique à la télé, à cette époque, à savoir les tout débuts de la boîte.

L'histoire en bandes dessinées de General Dynamics présentait une explication détaillée de la fabrication de la Bombe. Elle décrivait les expérimentations de Fermi sous le Colisée des sports à Chicago, la première tentative de fission atomique. J'étais tranquillement assis aux pieds de Maurice et j'étais profondément absorbé dans ma lecture, tel un lecteur plongé dans un polar fascinant. Et puis, cela me tomba dessus. Dans le commentaire concernant l'expérimentation de Fermi, il y avait une ligne de texte en gras déclarant quelque chose comme cela: "Grâce à l'oeuvre de Fermi, la science de l'âge moderne a finalement réussi l'antique finalité de l'alchimie: la transmutation des éléments, la métamorphose du plomb en or". Je me figeai au milieu d'un cookie au chocolat. Je fus envahi par un frisson, une vague de répulsion ou de protestation, quasiment une réaction de panique. Mon cerveau de dix ans d'âge rechigna et balbutia et finit par élaborer une pensée: "Non, ce n'est pas vrai. Ce n'en est pas la finalité. C'est un pur mensonge". Cette pensée jaillit spontanément d'elle-même de mon mental. Je n'étais pas capable de formuler une telle pensée de moi-même et le contexte me permettant de la formuler me faisait, de toutes manières, défaut. C'est comme s'il s'agissait, à ce moment-là, d'une pensée totalement autonome.

Je me levai tranquillement et demandai si je pouvais emmener ce magazine à la maison. Maurice acquiesça et je partis me réfugier dans ma chambre. Durant une longue période de temps, je fus étonné par ma propre réaction. J'ai sans doute lu et relu cette bande dessinée des douzaines de fois. Et à chaque fois, cette affirmation me faisait frissonner. Mon corps hurlait un non viscéral. A partir de ce moment, je commençai à chercher tout ce que je pouvais trouver sur l'alchimie, en commençant par l'encyclopédie de la bibliothèque du village. J'étais obsédé par le désir de réfuter cette prétention déclarée dans la bande dessinée.

Je dus attendre un peu, mais pas trop longtemps, avant que les premiers indices ne se manifestassent. Le psychologie Suisse, Carl Jung, l'un des pionniers du renouveau de l'alchimie médiévale, décéda en 1961. Afin de respecter ses souhaits, ses Mémoires, intitulées Mémoires, rêves, réflexions, ne furent publiées qu'après sa mort. Un extrait en apparu dans le journal Atlantic Mo nthly vers 1962/1963, faisant référence à son intérêt profond pour l'alchimie. C'est à partir de cette époque que je m'engageai sérieusement dans cette voie. Les éléments pour 2000 et les années subséquentes montrent comment j'en vins à réaliser la nature et le comportement de la Lumière Organique à partir du contexte de l'alchimie. C'est ainsi que la reconnaissance du phénomène fut suscitée de sorte qu'éventuellement je réussis à développer cet accès conscient à la Lumière Organique dont je bénéficie aujourd'hui.

1960-1961: continuation de rêves lucides, intrusions extra-terrestres et duels psychiques, montée spontanée et dévastatrice de la kundalini qui perdura durant six mois par à coups, recommandations de sorcellerie de chapeau noir émises par un personnage sinistre supervisant mon sommeil.


Cela me demanda une bonne dizaine d'années pour recouvrer de la montée de kundalini. L'enfant enjoué et sociable que j'étais se transforma en un jeune exclus, maussade et renfermé. Le voltage de haute tension du Pouvoir du Serpent brûla partiellement les gaines de myéline de mon système nerveux me laissant aussi cru que de la viande hachée et aussi vulnérable qu'un poussin nouveau-né. Je consommai de grosses quantités de lécithine pour régénérer les gaines. Encore aujourd'hui, je reste extrêmement sensible aux moindres sensations physiques.

Juin 1963: diplôme de fin d'études au Lycée de Waldoboro, Maine.
Avril 1964 - Octobre 1966: voyages en Europe, en Afrique du nord, au Moyen Orient, en Inde, au Népal et en Extrême-Orient.
* Lecture extensive de Frazer, Le Rameau d'Or à Tokio, Japon.
* Lecture de Autobiographie d'un yogi sur le bateau m'emmenant de Yokohama à Bombay.

Etonnamment, lors de ma rencontre en rêve lucide, Castaneda malicieusement apporta Frazer pour me narguer. Il était hors question que je fusse un mythologiste de bibliothèque à l'image de Frazer: j'allais expérimenter avec la materia mythica le long du voyage.

Durant mes voyages en Asie, c'est en lisant Autobiographie d'un yogi que je tombai sur le passage décrivant son samadhi, la conscience cosmique émanant de l'éveil de la kundalini. Yogananda y explique la structure de l'anatomie subtile, les sept chakras, les états dormants et éveillés de la kundalini. C'était la première fois que je découvrais une authentification de mon expérience traumatique avec le Serpent de Pouvoir. Je sus alors ce qui m'était arrivé. Je ne savais pas encore pourquoi.

Illuminations Mystiques: 1965 à 1972

Octobre 1965: rencontre d'un Bodhisattva vivant à Angkor, au Cambodge. Première rencontre spontanée avec la Lumière Organique à l'âge de 19 ans.

Décrite dans un interview sur Future Primitive, (malheureusement mal enregistré à partir d'un téléphone portable en Espagne) l'événement de Angkor tomba exactement 16 ans après le rêve lucide de la sorcière sur le toit. Je me tenais réellement dans la Lumière, la contemplant jaillir en un flux opulent, du front d'une fillette Cambodgienne de douze ans, et m'entourer les pieds comme de l'ivoire fondu. Je restai sans voix d'émerveillement, mon premier aperçu de l'immersion en extase de tout le corps physique dans la présence de la luminosité vivante de la Terre.


L'une des 54 tours du Bayon, le complexe de temples au coeur d'Angkor Thom

au Cambodge


A noter qu'à cette époque, et pendant longtemps après, rien n'indiquait une connexion entre la kundalini et la Lumière Organique.

Par exemple, Yogananda décrit les effets spectaculaires du samadhi sans établir aucune référence à un phénomène de luminosité douce, palpable et blanche, en interaction avec la personne la contemplant. Je ne découvris non plus aucune allusion de cette sorte dans la matière Bouddhiste ou Tantrique que j'étudiai durant les années suivantes. Mais, finalement, je finis par en découvrir des preuves. Ainsi que je l'ai écrit dans la note 151 de La Passion de la Terre:

Commentant les enseignements Shakta dans Ocean of Nectar, Woodroffe présente des témoignages frappants sur la Lumière Organique: «Cest la perle découverte par ceux qui ont plongé dans locéan du Tantra. Cette perle est là dans un coquillage Hindou. Il existe une magnifique nacre à lintérieur de la coquille qui est la Mère des Perles. A lextérieur, la coquille est naturellement rugueuse et, bien sûr, porte les accumulations dalgues et de parasites et de toutes les choses qui existent, bonnes ou mauvaises ainsi que nous les appelons, dans locéan de lexistence (Samsara). LEcriture conduit lhomme à éliminer ces concrétions... Finalement, elle conduit lhomme à rechercher la Mère des Perles et ensuite la Perle elle-même, qui, enchâssée dedans, brille dune lumière étincelante mais douce qui est celle de la Lune-Cit (Cicchandra) elle-même». (Shakti and Shakta, 215. La mise en italique est le fait de lauteur).

A noter que cela me demanda une quarantaine d'années - de 1965, lorsque j'eus le premier indice concernant la kundalini, jusqu'en 2005, lorsque j'écrivais cet ouvrage - pour manifester et articuler la connexion entre le Pouvoir du Serpent et la Lumière Organique. Durant cette période, j'étais moi-même une expérimentation vivante en cours, une expérimentation dont le propos était de vérifier cette connexion et d'en transmettre les résultats. Je suis certain de ne pas avoir été le seul cochon d'inde impliqué dans cette expérimentation.

Avril-mai 1966: seconde révélation de la Lumière Organique avec des effets acoustiques.

Cette rencontre est décrite sur le site: Honeycomb Light of the Christos. Cette expérience se produisit à Chennai (Madras) en Inde du sud. Durant plusieurs jours, je fus dans un état mental d'extrême agitation. Et je ne me doutais pas de ce qui m'attendait au détour du chemin.

Peu de temps après avoir été immergé dans la Lumière de Nid d'Abeille, j'attendais un bus sur Mount Road, une des principales avenues de Chennai (Madras). J'étais là sans avoir consciemment l'intention de prendre un bus pour une destination particulière. Bizarrement, je me sentais juste poussé à prendre un bus...

Après avoir attendu durant quelques minutes, une jeune fille Hindoue, vêtue d'un sari de couleur brune et jaune, se faufila furtivement vers moi - témoignant d'un comportement extrêmement étrange et audacieux. Elle semblait être une jeune fille douce de 16 ans, au teint basané avec une natte épaisse caractéristique dans le dos et un bindi entre les yeux. J'étais complètement abasourdi de voir cette créature virginale se presser contre moi en plein jour, en se blottissant sur mon flanc gauche comme si elle cherchait une protection. C'était un comportement bizarre dans un pays où le fait de donner un baiser n'était pas montré dans un film. Embarrassé mais incapable de la repousser, je n'arrivais pas à figurer ce qui m'arrivait.

Lorsqu'elle se pressa encore plus fortement, je commençai à ressentir un horrible sentiment d'oppression comme si j'étais sur le point de m'effondrer sous l'impact d'une pression énorme. Une vague de douleur m'envahit avec l'impression fugace et simultanée qu'un objet tranchant me déchirait la poitrine. Une secousse électrique et froide m'imprégna tout le corps et captiva toute mon attention. Je n'avais jamais imaginé que l'on puisse ressentir quelque chose d'aussi massivement et délicieusement pénible. Une angoisse indicible, se focalisant dans mon coeur, me consuma. J'assumai que j'étais en train d'expirer d'une crise cardiaque - une drôle d'aventure à l'âge de 19 ans. La jeune fille se pressa contre mon flanc de son épaule en me regardant comme implorant quelque chose, comme si elle quémandait un baiser. Il m'était quasiment impossible de la regarder et de croiser son regard. Lorsque j'y réussis enfin, je perçus non pas des yeux mais deux lacs de flammes qui émettaient deux plumes de fumées. Tout cela me rappelait la flambée opaque du ghee brûlant (beurre clarifié) s'élevant des bûchers funéraires de Kalighat à Calcutta, là où s'effectue, au grand air, la crémation des corps. Ses yeux étaient deux autels ronds de ghee brûlant.

Lorsque je contemplai cette vision, je sus que ma vie ne valait plus grand chose. Cependant, j'étais là sur le bord de la route, alors que des véhicules circulaient et que des piétons déambulaient... Mon mental rationnel ne pouvait pas intégrer l'intégralité de cet événement, à savoir la démonstration flagrante d'un phénomène surnaturel se manifestant en plein jour dans le monde ordinaire. Pendant ce temps-là, cette effusion incandescente me transperçait le corps tel un gigantesque hurlement silencieux. Cette sensation même me poussa alors non seulement à regarder ses yeux mais à voir ce qu'elle regardait et ce qu'elle faisait.

Me tenant rigide et pétrifié, je tournai mon regard vers la poitrine de mon flanc gauche. En regardant au-delà du sommet de son crâne, je vis une séparation dans ses cheveux, presque comme une cicatrice. Je remarquai qu'elle-même regardait vers le bas afin de se concentrer sur ce qu'elle faisait: sa main droite exerça une pression forte et stable et me plongea une dague de cristal dans le ventricule gauche du coeur à un angle très aigu. Je surpris le reflet du soleil de midi sur le manche de la dague alors qu'elle y plaçait son pouce afin d'exercer une pression, comme si elle actionnait une seringue, en injectant dans mon coeur l'élixir qu'elle seule contrôlait. L'injection s'infusa tel un acide dans toutes les cellules de mon corps. Je ressentis une explosion brutale de luminosité électrique, une sensation au-delà de la douleur qui annulait toute autre sensation, mon corps se dissolvant en une lumière blanche, la lumière blanche se dissolvant dans l'espace, l'espace se dissolvant dans le vide pur qui avalait le ciel au-dessus de moi et la Terre en-dessous de mes pieds... Et ensuite, il n'y eut plus rien.

Je dus m'évanouir mais en fait, je ne tombai pas. Lorsque je regardai autour de moi, la jeune fille avait disparu. J'étais encore vivant, flânant à un arrêt de bus sur Mount Road.


Ce fut ma seconde rencontre avec DMD, ma dakini tutélaire, à la suite du rêve lucide de 1949. On pourrait dire que la Devi se manifesta holographiquement mais dans toute sa stature corporelle: je n'étais pas capable de discerner que la présence de la jeune fille différait, de quelque manière, des autres personnes normales autour de moi dans la rue et personne ne prêta une attention spéciale à sa présence. L'initiation avec une dague de cristal est une modalité standard pour les kalikas. Pour vous faire sienne, Kali vous poignarde directement au coeur. Selon mon début de compréhension de cette aventure mystique, la même expérience va se manifester chez tous ceux qui s'engagent dans son escorte infernale. Seul varie l'angle de la lame.

1965 et années suivantes: études astrologiques, tantra, tarot, théosophie, Gurdjieff, Jung, Reich, occultisme, immersion dans le Bouddhisme Ch'an et Zen.

Janvier 1967: quatre mois après le retour d'Asie, rencontre de Jan Michele Kerouac (alors âgée de 14 ans) à New York City.

Octobre 1967 - Mars 1968: in Yelapa, Mexique, rédaction de The Influence avec Jan qui raconte très concrètement ses expériences avec le LSD dès l'âge de 12 ans.

1968 et années suivantes: lecture de Castaneda, L'Herbe du diable et la Petite Fumée, un ouvrage qui plaça la sorcellerie sur le programme d'une génération entière.

Le fait de mettre le nom de Jan en gras suggère que je la considère comme un trésor de sagesse qui me fut conféré et c'est exactement cela. Suprêmement pour ce qu'elle était, une dakini de pure innocence, mais également pour ce qu'elle connaissait, ce qu'elle m'apporta et ce qu'elle m'enseigna. Quelques semaines après notre rencontre, Jan me fit découvrir la chiralité, à savoir les formes lévogyres et dextrogyres dans la Nature dont elle avait fait l'expérience, de manière très vivante, sous LSD. Elle décrivit qu'elle naviguait le corridor du verrou chiral, la perspective de dualisme qui définit les processus naturels sur tous les plans cosmiques (ce qui en fait, selon Louis Pasteur, le secret de la vie). Elle rapporta des visions d'Anubis, le dieu chacal de la nécropole et comment elle lisait des hiéroglyphes dans un état de conscience altérée. Jan Kerouac possédait le style et le mystère d'une princesse Egyptienne exilée dans les immeubles décrépits des ghettos de Lower East Side à New York.

Ultérieurement, je redécouvris la chiralité que j'intégrai dans mon ouvrage Twins and the Double. Jan m'introduisit également à la notion selon laquelle on peut accéder au niveau bio-moléculaire de la Nature dans des états altérés de conscience, dont la transe LSD. Elle l'avait fait elle-même, accédant à la perception immédiate de la double-hélice. Et tout cela avant que l'on se rencontre lorsqu'elle avait l'âge mûr de 14 ans. J'évoquai l'accès shamanique à la biologie moléculaire dans Twins and the Double peu de temps avant que cette notion fût élaborée par Jeremy Narby (dans Le Serpent Cosmique) et subséquemment par de nombreux autres chercheurs. Twins and the Double fut publié en 1993, trois années avant que Jan ne décédât à l'âge de 44 ans.


Jan Michele Kerouac en 1978, à l'âge de 26 ans

Christos et Astronomie: de 1972 à 1976

Février 1972, Kittitas, Washington, USA: Honeycomb Light, troisième expérience de la Lumière Organique, cette fois en présence du Christos-Mesotes.

1976 et années suivantes à Los Angeles et Santa Fé: premières phases de recouvrement du Zodiaque de Ciel réel, investigation du mouvement des histones, premières intuitions sur le tantra sexuel.

Ma troisième expérience de la Lumière Organique se manifesta avec des effets spéciaux que je n'étais pas préparé, à l'époque, à gérer. Gardez à l'esprit que je ne savais pas encore que je contemplais la Lumière Organique telle que la décrirais aujourd'hui avec ses propriétés et ses comportements spécifiques, son origine Pléromique (au coeur de la Galaxie) et son unique morphologie Gaïenne, décrite dans l'histoire sacrée de l'Eon Sophia. Je fus tout simplement frappé au front par une explosion d'illumination, une douce explosion nacrée. La première rencontre impliqua un être humain en chair et en os, une fillette Cambodgienne d'environ 12 ans. Elle - et plus précisément son front - fut la source délectable de la luminosité douce et perlée qui exsudait sur moi et qui me baignait les pieds. Ensuite, dans l'hotel de Madras, des effets spéciaux émergèrent: la rougeur colorée d'or, la hiérarchie des carillonnements. J'étais seul avec cette sublime luminosité, au risque d'y sombrer, en dissolution extatique. A aucun moment alors, et non plus pendant de nombreuses années plus tard, je pus acquérir une compréhension cognitive claire des physiques divines se manifestant dans ce phénomène surnaturel.

Durant la troisième rencontre en 1972, la rougeur colorée d'or apparut de nouveau mais cette fois associée mystérieusement avec les facettes en nid d'abeilles (les cellules de Bénard). Les effets auriques se manifestèrent également mais transformés en un carillonnement stable, comme une sonnerie monocorde, plutôt qu'une chorale massive de carillonnements. En rétrospective, il semble correct de dire que la Lumière Organique se comporta délibérément en révélant divers attributs et actions à chacune de ses manifestations. Comme si elle s'adressait à moi personnellement.

Avec cette troisième rencontre, arriva ce personnage, à forme humaine, vêtu de courants fluides de lait et de miel. Comment pouvais-je identifier ce personnage à ce moment de l'histoire? A partir de mon conditionnement antérieur, bien sûr. J'avais eu une éducation Chrétienne avec une forte accentuation sur le Messie et la Seconde Venue. J'avais rejeté la manière dont le programme de la mythologie rédemptionniste m'avait été imposé mais je n'avais pas rejeté la mythologie par elle-même. L'archétype du messie, ou du sauveur ou de l'avatar, est profondément enraciné dans le subconscient collectif. C'est assurément l'archétype prévalent de l'Age des Poissons, dominant la perspective spirituelle de notre espèce depuis le début de cet Age, aux environs de 120 avant EC. Influencé par la vision du spectre lumineux, je suis revenu, par nécessité, vers mon conditionnement et assuma que c'était le Christ, le Seigneur Ressuscité. Tout comme le font de nombreuses personnes qui l'ont rencontré. Et ceux qui continuent de le rencontrer seront enclins à en faire de même tant qu'on ne leur aura pas proposé une manière d'interpréter et de vérifier la vision.

Depuis le début de mes études occultes, je vécus une transition que j'ai vu se manifester chez de nombreuses autres personnes au fil des années: rejetant le Christianisme exotérique et tous ses dogmes, ils font le grand écart pour plonger profondément dans la sphère du Christianisme ésotérique. Dans mes premières études occultes, je rencontrai Max Heindel, Manley Palmer Hall et d'autres qui promouvaient une forme alternative de Christianisme. Souvent associé avec les Rosicruciens et les traditions alchimiques obscures de l'Occident, ce courant souterrain de Christianisme est hautement séduisant parce qu'il permet aux transfuges de l'orthodoxie de conserver l'archétype du sauveur et de le moduler à leur goût, embelli d'attributs mystiques. Et, ce qui est encore beaucoup plus important, cela leur permet de damer le pion à tous ceux qui les conditionnèrent au rédemptionnisme, et à la foi aveugle dans le messie divin, en proclamant connaître la vérité authentique derrière le Christianisme. Ils sont convaincus qu'ils peuvent changer le système de l'intérieur (chanson de Leonard Cohen ci-dessous). En réalité, les transfuges se font eux-mêmes damé le pion: ils finissent par faire perdurer l'archétype toxique du messie, ils n'arrivent pas à se déconditionner mentalement du message rédemptionniste et ils restent empêtrés dans la collusion victime/perpétrateur.

J'ai vraiment aimé vivre avec toi, petite. J'aime ton corps, ton esprit,
tes vêtements. Mais tu vois cette file qui traverse la gare ? Je t'ai dit,
je t'ai dit, je t'ai dit que j'étais l'un d'eux.
Leonard Cohen. First we Take Manhattan.

Mon aventure dans le Christianisme ésotérique commença en 1972 lorsque je découvris les ouvrages de Rudolf Steiner, le fondateur de l'Anthroposophie. Cela me prit ensuite 22 ans de travail de limier et de limace, au sein de ce système, avant de pouvoir m'en libérer par la vision Sophianique. C'est en rédigeant Not in His Image, (La Passion de la Terre), en 2005/2006 que je pus finalement réfuter la vision Christocentrique de la rédemption, à la fois historiquement et mystiquement. Durant les années Steiner, j'estimais que le spectre lumineux de ma troisième rencontre avec la lumière devait être le Christ Ethérique, pour emprunter l'expression de Steiner. A un certain égard, ce n'est pas faux, ce n'est pas une qualification entièrement erronée: tout dépend de ce que l'on attribue au Christ Ethérique, quel rôle l'on confère à cette entité en termes mystiques, dans l'Histoire, dans l'histoire de notre espèce. Cela dépend, encore plus, comment l'on situe cette entité dans le contexte de l'histoire de Sophia, la déesse qui se métamorphose en la Terre... Mais tout cela est une anticipation des prises de conscience qui se manifestèrent ultérieurement dans la vie du terton.

En 1974, je partis pour Los Angeles avec l'intention spécifique de me plonger dans les enseignements de l'Anthroposophie, et plus particulièrement dans l'oeuvre finale de Steiner sur les relations karmiques dans lesquelles il retrace les incarnations de personnes célèbres au travers de nombreux siècles. La lecture des vies passées allait devenir la spécialité de ma pratique astrologique - bien que je mettais mes clients en garde vis à vis du fait que de telles vies devaient être considérées comme imaginaires et métaphoriques plutôt que littérales. Cela étant dit, je réalisai, cependant, une énorme quantité de recherches historiques afin d'étayer mes lectures astrologiques. A Los Angeles, je rencontrai Willi Sucher (1902-1985), le concepteur de l'astrosophie, une forme sophistiquée d'astrologie fondée sur l'oeuvre de Steiner. En réalité, je devins le principal étudiant de Sucher bien que je n'ai jamais rejoint les rangs de la Société Anthroposophique et que j'ai toujours été considéré comme suspect, un élément extérieur, un espion et sans doute même un traître à la cause.

Au travers de Willi Sucher, je plongeai dans les travaux de Elizabeth Vreede (astronomie ésotérique), George Adams (géométrie non-euclidienne) et Olive Whicher (géométrie projective), ce qui me permit de développer, de manière conséquente, ma méthode astrologique. Sucher me fournit une panoplie de techniques et d'instruments qui étaient alors, et encore maintenant, inconnus de la plupart des astrologues. Il avait élaboré des méthodes spécifiques de travail avec les données astronomiques et de ciel réel, en utilisant à la fois les éphémérides héliocentriques et géocentriques, les éléments osculateurs des orbites planétaires, les conjonctions des noeuds et des apsides, les rotations des trigones de Saturne et de Jupiter, les positions natales et prénatales... Il avait développé une manière d'utiliser ces facteurs astronomiques obscurs afin de retracer les incarnations subséquentes rapportées par Steiner dans les sept volumes du cycle de conférences sur les relations karmiques. J'étudiai méticuleusement les histoires de cas présentées par Steiner qui affirmait que ses investigations clairvoyantes de ces séquences d'incarnations pouvaient être validées par des preuves astronomiques et historiques. Je repris le flambeau des travaux de Sucher et je partis avec en les développant bien au-delà des limites du territoire Anthroposophique. Sucher me donna son accord tacite car notre relation était privée et intime, largement inconnue des membres de la société Anthroposophique.

La perspective de Sucher était strictement Christocentrique mais il prenait quand même en compte l'élément Sophianique: d'où le terme créé, astrosophie, sagesse des étoiles. Dès les premiers jours où j'infiltrai les cellules de l'Anthroposophie, j'oeuvrai tel un maniaque pour y soulever la problématique de l'harmonie des genres. Je colportai Marie Madeleine à partir d'une tribune portable. J'insistai sur le fait que la vision Christocentrique était incomplète sans l'intégration de la prostituée sacrée. C'est, bien sûr, un point de vue Gnostique, validé par les textes des Codex de Nag Hammadi et d'autres sources. A cette époque, je me faisais le champion de Marie Madeleine, avant même que je n'eusse une compréhension claire et intégrale de la vision Sophianique des Mystères, tout simplement parce que j'en pinçais pour cette femme qui est souvent identifiée à une catin. Lorsque des clientes de ma pratique astrologique m'annonçaient qu'elles croyaient qu'elles étaient une réincarnation de Marie-Madeleine (ce qui arriva plusieurs fois), je leur disais qu'il ne pouvait pas en être ainsi parce que j'étais moi-même une réincarnation de Marie-Madeleine! Une plaisanterie, naturellement. Mais cela permettait de replacer la conversation sur une bonne voie: à savoir, la découverte de la femme chez l'homme et de l'homme chez la femme.

Avec l'exception d'un séjour à Los Angeles entre 1976 et 1979, je vécus à Santa Fé, Nouveau-Mexique, de Juillet 1972 à Octobre 1991, ce qui est la plus grande période de ma vie que je passai au même endroit. Jan Kerouac et moi-même étions là souvent ensemble et c'est là que je la vis pour la dernière fois. Nous évoquions beaucoup les thèmes astrologiques et je lui enseignai comment calculer les cartes de naissance, ce qu'elle faisait avec précision et diligence.

Je commençai à pratiquer l'astrologie professionnellement à Santa Fé, en gardant mon travail astrologique proche des observations de ciel réel. Sous les cieux cristallins des Rocheuses à plus de 2000 mètres d'altitude, je pouvais étudier les constellations durant toutes les saisons, retracer les cycles planétaires, disposer les solstices et les équinoxes sur le plateau au-dessus de ma maison à La Vereda, 707 Palace Avenue. Occasionnellement, j'offris des explorations astronomiques à de petits groupes, expliquant comment discerner les constellations, comment corréler la mythologie stellaire et les connaissances astronomiques Indigènes. Les cieux nocturnes au-dessus de Santa Fé offraient de nombreux trésors.

Ma pratique astrologique durant les années 1980 était principalement d'ordre inspirationnel car je n'acceptais pas le paradigme conventionnel de la causalité planétaire (à savoir le fait que les planètes influencent ou dirigent le comportement humain) et je délaissais une bonne partie du jargon psychologique communément utilisé. C'était une époque fantastique pour l'astrologie avec une énorme renaissance de l'intérêt pour cette discipline et des centaines d'ouvrages publiés chaque année. Inspiré principalement par Dane Rudhyar, le père de l'astrologie humaniste, je suivais mon propre chemin. Je m'en remettais profondément à l'oeuvre de Wilhelm Reich et à la psychologie Bouddhiste pour les normes d'interprétations et la syntaxe du diagnostique astrologique. Progressivement, j'élaborai mon propre idiome afin de définir un profil psychologique pour chaque thème natal. En utilisant la géométrie projective, j'inventai un nouveau système de domification que j'appelai le terrascope. Je redessinai également les glyphes pour les douze signes tropicaux et pour certaines des planètes. Mon innovation principale fut de positionner la Terre dans le thème natal, en compagnie des autres planètes, et je lui conférai la signification de finalité, objectif, la vérité sur laquelle on se fonde. Tout cela était bien avant de découvrir la notion de telos, finalité, propos sacré, dans les anciens Mystères.

La pratique que j'entrepris avec l'astrologie était ardue par ce que je ne me contentais pas d'interpréter les thèmes nataux mais j'améliorais continuellement les outils et les techniques, en élaborant des douzaines d'innovations qui, éventuellement, furent rassemblées dans le Cours sous la rubrique terrastrologie. Je développerai plus cet aspect dans le second essai.

De façon générale, je ne considère pas mes innovations dans l'astrologie de signe solaire, élaborées entre 1972 et 1992, comme appartenant à la catégorie des termas, des trésors de sagesse. Cette dynamique était tout simplement un défi, une mission que je m'étais fixée de réinventer la roue (astrologique). Mes innovations se confinèrent à la sphère des maisons, des signes, des planètes, les outils et les techniques de l'astrologie solaire. Au fil de ces développements et innovations, cependant, je fus mis sur la voie de l'autre Zodiaque, le panorama des constellations de ciel réel. Et ce que je découvris dans ce domaine, je l'inclurais alors assurément dans cet inventaire de trésors.

John Lash. 24 septembre 2010. Flandres.