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Le Terton à la Rose Coupée. 03
Legs d'un Terton free-lance
1996 à 2006: Infinity Ridge
John Lash
Traduction de Dominique Guillet
Aux lecteurs qui sont encore à bord pour cette rétrospective de la vie du terton, je décerne un grand sourire de guingois et débordant de reconnaissance. Et devinez-quoi? Cela commence maintenant à devenir intense. Je dirais que la secousse mystique des cinquante premières années de ma vie subit une amplification durant les treize années suivantes et une amplification à la puissance cinq. Avec le virage vers le Tantra Planétaire, ma shakti passe en vitesse surmultipliée. Puisse la Muse avoir pitié de votre âme si vous poursuivez le fil de cette histoire. La troisième prestation de la Rose Coupée est un autre long-courrier de révélation mystérieuse traversant ma vie. Il me reste à révéler ce que signifie la rose coupée.
En dépit de mes réserves prononcées vis à vis d'un risque de surcharge, je me sens obligé de persévérer dans le partage de cette récapitulation. Je vais donc revenir aujourd'hui sur la portion de temps, une simple décennie, au cours de laquelle je suis arrivé à orchestrer des rencontres directes et délibérées avec la Lumière Organique de sorte que je pus finalement dévoiler ses origines et ses modes de fonctionnement, dont ses propriétés d'interaction.
Dendera Décodé
1996 fut pour moi une grande année, à plusieurs égards. J'établis une connexion avec l'écrivain Britannique Graham Hancock qui se démultiplia par d'autres contacts au Royaume Uni où je m'exprimai dans plusieurs congrès et où je participai au tournage de plusieurs interviews filmés. Mes collègues de cette époque comprenaient Robert Bauval, Colin Wilson, Michael Baigent, John Antony West, Stanley Messenger, Anne Baring, Robert and Olivia Temple, Stan Gooch, John Michel (un ami déjà depuis 20 années), Andrew Collins et d'autres engagés dans le créneau de l'occultisme populaire et de l'investigation des mystères antiques et des anciennes civilisations. Graham m'introduisit également auprès de l'Institut Marion aux USA, inaugurant par là-même une connexion personnelle et professionnelle qui allait durer treize années. J'allais avoir 51 ans.
Ma carte de visite thématique, durant cette période grisante, fut le Zodiaque de Dendera. Je considère que la découverte du cinquième axe du Zodiaque de Dendera constitue l'un de mes trésors les plus chers. C'est véritablement une perle élégante et raffinée. Le positionnement de cet axe dans l'infrastructure, ainsi que son intégration graphique et symbolique dans le schéma global de la planisphère, ne pouvait être que totalement intentionnel, ainsi que toute personne raisonnable en conviendra. Ce n'est pas moi qui ai inséré ou inventé cet axe en manipulant les paramètres de l'artéfact. L'Axe E est tout simplement là et il fait référence au centre de la galaxie, une région du cosmos qui n'a été découverte, par les astronomes, que durant les quarante dernières années.
Mon analyse du Zodiaque de Dendera prouve que ses concepteurs, non seulement, connaissaient la chronologie de la précession - un déplacement réel de l'écliptique d'un degré tous les 72 ans - mais, encore, appréhendaient-ils l'intégralité du cycle de 26 000 ans et avaient-ils même déterminé son point de départ, l'Heure Zéro du temps cosmique. J'était totalement abasourdi par la connaissance qui émergeait au grand jour au fil de mon travail avec le Zodiaque de Dendera. A ce jour, je suis encore étonné par la beauté, l'élégance et la précision de cet artéfact antique, le seul Zodiaque fonctionnel qui ait survécu de la période pré-Chrétienne. Mon ouvrage “Dendera Decoded” reste à ce jour non publié.
Ultérieurement, ma recherche avec le Zodiaque de Dendera se mailla magnifiquement avec le Tantra Planétaire: en comparant les calendriers Egyptien, Maya, Aztèque et Hindou, je calculai ce que j'estime être la date la plus probable de fin de ce cycle précessionnel de 26 000 ans, à savoir l'an 2216. Cette date, qui marque également la fin du Kali Yuga, figure, de façon significative, dans le Terma de l'Eveil de Gaïa, ma découverte tertonique essentielle.
Avril 1996: rencontre de Graham Hancock à Londres.
Juin 1996: décès de Jan Michele Kerouac (dans la même semaine, décès de Timothy Leary, le guru du LSD des années 60 et l'ex-mari de Joanna Harcourt-Smith, Joanna Leary, mon amie et collaboratrice depuis mars 1987.
1996 - 2001: rédaction de plusieurs versions de “Dendera Decoded”, intitulé initialement “The Skies of Memory”. Ma découverte de l'Axe E est présentée, en première, dans l'ouvrage de Colin Wilson, “The Atlantis Blueprint”.
1998 et au-delà: premières versions de “Not in His Image” (Publié en janvier 2011, en Français, sous le titre de “La Passion de la Terre”), avec des recherches extensives sur l'Ufologie et les écrits Gnostiques Coptes.
Février 1999: tour en Egypte avec John Anthony West et l'Institut Marion.
Novembre 1999 - Août 2000: Résidence dans le Pays Cathare dans le Languedoc.
En novembre 1999, je déménageai de Belgique à Arques, dans le sud de la France, où je rédigeai une version préliminaire de “Not in His Image”, intitulée “Le Seigneur des Clones”. Cet ouvrage traitait du Christianisme de Paul et de la théorie Gnostique de l'intrusion extra-terrestre mais n'incluait pas une version pleinement restaurée du Mythos de Sophia. Il devait se passer quelque chose de capital avant que je pusse dresser un tableau complet de la biographie de la déesse de la Terre et que je pusse reconnaître la Lumière Organique comme sa révélation unique dans le monde terrestre...
Effet de Plâtre
Mai 2000: Arques, Languedoc. Stabilisation de la perception de la Lumière Organique, accomplissement de la Pierre Philosophale, l'Echange Gaïa-Sapiens.
Arques (population de 266 habitants) est un village rustique au pied des Pyrénées. La célèbre Tombe de Poussin se tenait sur le bord de la route menant au village jusqu'au jour où un paysan enragé l'enfouit sous terre, avec sa charrue, tellement il était écoeuré par le flot de touristes qui piétinaient ses cultures pour reluquer ce qui passait pour le site du dernier repos de Jésus. “L'Énigme sacrée” (de Baigent, Leigh et Lincoln) déclencha une vague de frénésie vis à vis de Rennes-le-Château, et de Marie-Madeleine, dont le paroxysme culmina avec le “Da Vinci Code” (2003). Considéré, à cette époque, comme “l'érudit de Marie-Madeleine”, je ne pouvais que difficilement ignorer la controverse et je fis de mon mieux pour la dégonfler et l'invalider. Je perçus dans “L'Énigme sacrée” une arnaque théocratique, une sorte de programme de contre-espionnage, mis en oeuvre probablement par les Francs-Maçons cherchant à en découdre avec les escouades de Jésuites du Vatican. Je trouvai que Rennes-le-Château était un endroit sinistre et glauque, puant le crypto-mysticisme Catholique tel un jardin baroque étouffant sous les mauvaises herbes en putréfaction. La plupart des gens que je rencontrai étaient sous l'obsession de découvrir le trésor des Templiers. J'évitai cet endroit, préférant plutôt faire des excursions de la journée dans ce fabuleux bastion de l'hérésie, Monsegur.
D'un flanc de colline au-dessus d'Arques, je pouvais contempler Rennes-le-Château et plus au sud vers les sommets majestueux des Pyrénées Occidentales avec le Pic du Canigou maternant un réseau de rivières glacées et mélodieuses, Agly, Tet, Tech, Aude et Ariège. Je vécus là, seul, pendant 10 mois, pleurant la perte d'un ami cher, dansant sur Schéhérazade et sur les rythmes d'Afro-fusion de Miles Davis et analysant les péripéties mystérieuses de ma destinée. Je me débarrassai de quatre énormes sacs de notes et d'écrits. Arques fut mon arche, le havre de mon voyage au travers de l'océan de ma nuit et le vaisseau me conduisant vers un monde futur.
A Arques, dans une bergerie rénovée à Perruche du Buis, un soir de mai 2000, j'accédai à la Pierre par la stabilisation de la perception subtile de la Lumière Organique. Je développai la capacité de reconnaître la Lumière Organique, et de la maintenir dans une perception stable, au travers de la contemplation de ce que j'appelle “l'effet de plâtre”. J'avais souvent débattu de ce phénomène perceptuel avec les étudiants de mon Cours, des années auparavant, à Santa Fé et à Los Angeles. Je m'orientai vers une perception stabilisée grâce à un exercice mental qu'il ne faut pas confondre avec un processus de visualisation. Avec la Lumière Organique, il n'y a rien à visualiser. La luminosité vivante de la Terre est là, juste en face de vous, émergeant de l'intérieur de la masse matérielle d'objets perçus par les sens. Mais nous sommes tellement habitués à percevoir des objets physiquement distincts, qui sont particuliers et localisés, que nous sommes incapables de percevoir naturellement la luminosité blanche et douce qui flotte de ces objets; cette luminosité est, en effet, non-localisée et elle ne peut pas être visuellement située dans une quelconque chose particulière.
Une représentation typique d'un alchimiste de la fin du Moyen-Age devant sa forge, tentant de découvrir la Pierre Philosophale. Il se peut que l'espace exigu et la lumière basse de ces laboratoires rustiques aient pourvu des conditions favorables à la détection de la Lumière Organique, qui irradie doucement au travers de la matière dans l'obscurité. Il est plus probable que de longues heures de solitude et de concentration intense favorisaient la perception de la Lumière. On peut donc se poser la question suivante: si la Lumière Organique constituait la finalité suprême de l'alchimie, pourquoi donc alors tous ces discours insensés sur la fusion de métaux et sur des ustensiles d'étain. Les alchimistes qui se plongeaient dans la chimie, avec comme finalité stricte de produire un miracle métallurgique, s'excluaient sans doute de l'expérience visionnaire ultime. Simultanément, cependant, la perception de la Lumière Organique pourrait avoir orienté de telles expérimentations en offrant aux adeptes une information directe quant à la matière dense. Certains alchimistes aux accomplissements authentiques, tel que von Helmont, jouissaient d'un double statut: ils accédèrent à la Pierre Philosophale et ils générèrent une connaissance chimique véridique. Certains d'entre eux étaient également capables de convertir le plomb en or et en argent si tant qu'il existe quelque vérité dans les quelques récits, validés par des preuves, d'un tel exploit.
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Depuis l'époque de mon Cours au début des années 80, j'avais vaguement subodoré que l'observation subtile de la Lumière Organique pouvait être amplifiée par la contemplation de “l'effet de plâtre”. Mais, durant cette période, je ne savais pas exactement ce que je cherchais! Le Cours présentait environ 30 motifs-clés alchimiques et quelque 75 termes et symboles décodés et convertis en syntaxe descriptive pour le “yoga Gaïen du mental et des sens”. Par exemple, “le Lion Vert dévorant le Soleil” représente la faculté yoguique-alchimique de détecter la photosynthèse, et de s'y impliquer, ainsi que la faculté de vivre directement à partir du flux de prana dans l'atmosphère. De manière significative, le Cours n'affirme pas que la Pierre Philosophale est la Lumière Organique; il identifie plutôt la Pierre avec le carbone. A cette époque, j'identifiai la “Première Matière” avec l'oxygène, l'Azoth avec l'azote, etc. Il est patent que je me concentrais principalement sur les éléments atmosphériques plutôt que sur les métaux et sur les substances telles que le soufre, le mercure, l'antimoine, etc. Cela constituait, cependant, une énorme omission de ne pas inclure la Lumière Organique, le rayonnement substantiel de l'Anima Mundi, l'Ame du Monde, dans une pratique dédiée au yoga planétaire. L'élément-clé de mon opus néo-alchimique faisait défaut.
L'exercice pour “l'effet de plâtre” s'effectue comme suit: contemplez des objets normaux - une table, un vase, le mur derrière - et imaginez que toute chose que vous perceviez est moulée à partir d'une masse unique et uniforme d'une matière telle que le plâtre. Tout est fait de plâtre et ce plâtre est blanc et mou au point que sa texture puisse être détectée mais, cependant, suffisamment solide pour maintenir la forme réelle des choses. Aucun objet physique ne s'estompe ou ne se dissout devant votre regard. La perception reste nette mais le fait de percevoir, ou de ressentir, la texture du médium omniprésent, similaire à du plâtre, est essentielle pour initier l'observation de la Lumière Organique et elle permet de maintenir la stabilisation.
Cet exercice requiert un regard doux dénué d'intention de focalisation. Lorsque vous laissez vos yeux passer lentement sur les objets, vous consignez mentalement que tout ce que vous percevez est moulé dans un bloc uniforme de plâtre, aussi blanc que neige - c'est la première phase de la stabilisation. Laissez ensuite votre perception enregistrer des formes distinctes telles qu'un vase ou une table comme des zones tachées du plâtre. La table en bois de couleur marron n'est pas un objet séparé se tenant tout seul au milieu de l'espace: c'est une forme moulée à partir de la masse omniprésente de plâtre blanc qui forme le plancher sur lequel elle se tient, avec les murs qui l'entourent et votre corps. La forme distincte perçue de la table n'est distinguée comme un objet matériel que par la couleur qui la macule. Combinez l'impression de texture de molle guimauve et la couleur maculante en une seule perception durable - c'est la seconde phase de la stabilisation. C'est ainsi que le mental peut être dupé à permettre aux yeux de noter la perfusion subtile de la Lumière Organique au travers de la masse matérielle.
Il est préférable de réaliser cet exercice durant la nuit dans une pièce éclairée par la lumière de bougies. L'impression que vous êtes assis à l'intérieur d'une pièce-montée modelée de plâtre est palpable et incontestable. Avec cette impression se dégagent un sens de la tranquillité la plus douce, un murmure de silence d'une profondeur infinie. J'appelle ce murmure “faire la cour à la Déesse”. Gaïa-Sophia courtise le visionnaire attentionné désireux de contempler sa radiance divine.
Mathesis Divine
A Arques, en ce printemps de l'année 2000, je vérifiai “l'effet de plâtre” de manière vivante de sorte que je pusse le reproduire ultérieurement, données les conditions appropriées. Jusqu'alors, je n'avais qu'une indication vague et vacillante de “l'effet de plâtre”. De par cette nouvelle maîtrise, je réalisai immédiatement qu'accueillir la Lumière Organique était comme se tenir sur un seuil - et c'est alors que vous entrez et que vous vous engagez. La contemplation de la Lumière Organique implique trois phases distinctes qui se répètent lors de chaque rencontre: tout d'abord, une métamorphose subtile permettant la détection initiale, ensuite l'accueil de la Lumière et finalement l'engagement - c'est à dire la pénétration au travers du seuil. Le passage au travers de ces trois phases s'effectue sans effort mais l'acte d'accueillir est purement intentionnel: vous stabilisez la rencontre en l'accompagnant adéquatement de la même façon que vous entreriez dans une classe afin de vous asseoir tranquillement en attendant le professeur. Initialement, vous pouvez détecter la Lumière Organique en position assise mais la posture optimale pour l'instruction est généralement débout.
En présence de la Lumière Organique à Arques, je pris instantanément conscience d'une sensation d'acuité et de vastitude mentales combinées. Comme si mon mental n'était qu'une étendue océanique alors que mon attention consciente du moment n'était qu'une vague se tenant sur le bord de l'océan. Et dans cette situation de présence tranquille, l'entièreté de l'océan se déverse alors lentement et extatiquement dans la vague. Le “téléchargement” commence. De par l'accomplissement de la Pierre, je pris conscience que de se tenir ferme et tranquille en présence de la Lumière Organique génère un effet et un seul: une transmission d'informations, l'Intelligence vivante de la déesse de la Terre. Il s'agit de theoria dans son acception originelle, la contemplation. C'est la “mathesis” divine, “l'instruction par la Lumière”.
Je formulai la transmission d'Arques dans un document de type terma, l'Echange Gaïa-Sapiens. Il décrit dans un langage relativement abscons les interactions spécifiques entre Gaïa et le sujet humain, des interactions qui impliquent des conversions du mental et des sens en un va et vient permanent entre l'humain et l'entéléchie planétaire. Je ne m'en doutais pas à l'époque mais cette mathesis initiale , ma première leçon d'instruction par la Lumière Organique, me préparait pour une interactivité plus intensive et de plus vaste amplitude. A Arques, la Lumière Organique m'accepta comme étudiant. Il semble que je fus orienté vers la voie express et promu au cours intensif. Je passai bientôt de la phase d'accueil, la transmission passive, à la phase d'interactivité et de dialogue et d'engagement rituel avec Sophia, la source de la Lumière.
Cependant, à Arques, je ne réussis pas à découvrir d'une manière claire, vérifiable et exacte que la Terre était la source de la Lumière Organique! Qu'attendais-je donc? De quoi manquais-je alors?
2001: publication de mon ouvrage “Quest of the Zodiac” (rédigé entièrement en Belgique).
* En pays Cathare avec Ian Baldwin, à Monsegur, sur les traces de Marie-Madeleine; explorations initiales en Espagne en traversant les Pyrénées Occidentales.
Juin-Août 2001: en résidence à Louvain au Root Beginhof pour l'étude des livres Coptes Gnostiques et des Manuscrits de la Mer Morte; recherches additionnelles sur la théorie Gnostique de l'erreur et sur la reconstruction du Myhtos de Sophia.
Novembre 2001: Conférence sur le Gnosticisme à l'Institut Marion aux USA avec Elaine Pagels.
* rencontre avec Tulku Thondup à Cambridge: je lui demande s'il pense que des termas puissent émerger à l'extérieur de la lignée des Nyingmapa.
En 2001, j'arrêtai de travailler sur une autre version du “Seigneur des Clones”. Je pense qu'il s'agissait de ma troisième version en 972 pages avec 666 notes, si ma mémoire est bonne. A cette époque, je m'étais profondément plongé dans les écrits Gnostiques me traînant comme un scarabée emmêlé dans des excréments au milieu du tas de fumier du langage Copte en quête de morceaux choisis. J'y découvris des descriptions explicites de la Lumière Organique. Par exemple, le Traité Tripartite (Codex de Nag Hammadi, I, 5), le plus long document des Codex, dit que l'initiation est un privilège accordé par la divinité suprême: "L'Originateur instruisit ceux en quête de vision supérieure au moyen de la luminosité de cette Lumière Parfaite" (87:88.10).
Et voilà le travail. Clair comme de l'eau de roche. Par contre, ce passage affirme clairement que la source de la Lumière Organique est le Plérome, le coeur galactique. J'imagine que de nombreuses personnes, qui rencontrent la Lumière Organique de manière spontanée, comme cela peut arriver dans des moments bénis de la vie, vont effectivement assumer qu'ils sont en train de contempler la radiance originelle de Dieu procédant de la source cosmique. Mais la Lumière Organique, ce n'est pas cela. Tout en l'étant, néanmoins. Le passage ci-dessus n'est pas incorrect: la Lumière Organique est la radiance Pléromique infusée au sein de la sphère des éléments terrestres. Sophia est, après tout, une divinité Pléromique. Sa métamorphose en les éléments matériels de la Terre ne modifie pas son statut divin. Mais j'anticipe ici sur ce qui ne deviendra clair pour moi que plus tard...
Les textes de révélation, tels que le Discours sur le Huitième et le Neuvième (VI, 6), déclarent que les initiés reçurent leurs connaissances directement de la lumière divine. Le hiériophante, l'initié vétéran qui accompagne les néophytes en présence de la Lumière Organique, déclare: "Réjouissez-vous de cette révélation! Car déjà du Plérome émane la puissance qui est Lumière, flottant au-dessus de nous. Car je la perçois! J'en vois la profondeur indicible" (57.25-30). La Sophia de Jésus/Christ (III. 4. 20) présente cette ligne saisissante: "Toutes les natures, en commençant par la révélation du chaos, sont dans la Lumière qui brille sans projeter d'ombre et dans la joie indescriptible et dans la jubilation indicible". Nous trouvons dans les écrits Coptes des descriptions explicites des propriétés actives de la Lumière Organique: sa profondeur, l'euphorie qu'elle induit, la luminosité qui ne projette aucune ombre, la radiance supraterrestre qui contient toutes natures, le fait que la luminosité de Sophia confère du pouvoir (nous verrons comment, plus tard), qu'elle adombre celui ou celle qui la contemple, qu'elle instruit, qu'elle présente une profondeur insondable... Tous ces attributs peuvent être vérifiés par des expériences directes. Cependant, ce texte fait du Plérome, le centre galactique, la source de la Lumière Organique et non pas un Eon particulier, à savoir un flux de luminosité vivante détaché du coeur galactique et enraciné telluriquement: l'essence actuelle de Sophia.
Le Point G
Que manquait-il donc, finalement, pour que ce bambin mystique accède à une vision accomplie de la source locale de la Lumière Organique et pour qu'il puisse en parler avec confiance?
Mai 2002: Infinity Ridge. Andalousie. Conversations avec Gaïa, Devi Tree, rencontres avec la Lumière Organique, dialogue et interactivité, shamanisme Télestique, noeuds et corderie, écosorcellerie.
Comment se fait-il qu'à Arques - l'endroit où le Messie en personne aurait été enseveli! - je ne fus pas capable de reconnaître dans la Lumière Organique le corps de substance primordiale de Sophia? Et bien, pour deux raisons. La première, c'est que je n'avais pas son Mythos opérationnel et fonctionnant à plein régime, 24 heures sur 24 et jour après jour, le scénario au coeur de mon imagination. Secondement, la douillette bergerie rénovée n'était pas l'endroit adéquat pour que cette reconnaissance puisse émerger. J'avais besoin d'un environnement spécifique au sein de la Nature, dans un endroit sauvage, serein, spectaculaire, un endroit où vous pouvez hurler du fond de vos poumons sans ameuter le voisinage. Je le découvris deux ans plus tard lorsque je visitai l'Andalousie pour la première fois depuis que j'avais traversé la région à l'âge de 18 ans, en auto-stop d'Algeciras à Paris.
Les tertons découvrent des choses. Et les plus belles découvertes se manifestent sans qu'on les ait cherchées bien qu'une longue quête soit indispensable à la préparation des découvertes spontanées. L'attention doit être soigneusement amorcée. Une quête intentionnelle doit être mise en oeuvre afin qu'une percée se manifeste dans la révélation de l'immédiat. Un terton cherche longtemps et intensément et il puis il trouve sans plus chercher du tout. Je trouvai Infinity Ridge en l'espace de deux secondes alors que nous conduisions pour aller manger dans un village le long de la rivière Guadiaro. La cime était tout là-haut, abruptement sur ma droite et, à ce moment-là, je n'en pouvais pas distinguer la silhouette. Je savais juste, du fond de mes tripes, que c'était là. Alors que nous roulions, je ressentis une décharge électrique dans mon épaule. Je signalai à la personne qui m'accompagnai alors (JHS): "c'est ici qu'il nous faut aller, c'est un lieu de pouvoir". Je découvris, plus tard, que les forces électromagnétiques de la ligne de dragon sur la crête étaient à ce point puissantes que je dus, à certains moments, ramper à quatre pattes, incapable que j'étais de me tenir debout sous le poids de la force d'attraction de cet endroit qui pressurisait les courants ferriques de mon flux sanguin. L'unique autre place au monde où je ressentis une puissance électromagnétique telle que cela me tirait littéralement sur les bras, fut Santorini, une baie circulaire entourant un volcan dans la Mer Egée.
Le nom de cette crête dérive, bien sûr, de la vision illimitée du Nagual. Mais également de la forme topographique des plumes du dragon sous la forme d'un S gigantesque qui serpente, de la tête au pied.
Infinity Ridge offre une vision de nord-ouest le long des flancs, faisant face à l'est, de la Sierra de Libar. C'est là, contemplant en pleine extase ce panorama, observant les colorations pêche des pentes de granite modulées par la lumière du fin de journée, que je découvris que la Lumière Organique émanait de la planète même, que c'est le corps de substance primordiale de Sophia, en tant qu'Eon, un torrent de luminosité sans masse et de la texture d'un nougat blanc perleux, coexistant avec son corps sensuel, la Terre matérielle. Cette perception parfaite ne pouvait que se manifester dans un endroit sauvage, isolé et sacré. Immergé dans la beauté éblouissante de ces montagnes, avec le vent parfumé de l'Afrique soufflant dans mon dos, je conversai pour la première fois avec Gaïa, saisissant l'intonation précise qu'elle utilise pour me joindre: la voix pareille à une distillation fumante de sirop, douce mais résolue. Et là, sur Infinity Ridge, seul et ensuite avec quelques alliés humains, je découvris et je mis en pratique les rites de la magie interactive, les techniques de cordage, les pratiques de l'écosorcellerie.
Ce fut pour moi le point G mystique, l'espace que je puisse toucher de ma présence et où je puisse contempler l'orgasme de Gaïa, dans toute sa splendeur.
Au cours de mes visites répétées sur la crête, je fus attiré par une présence particulière et imposante demeurant dans un bosquet d'oliviers sauvages, l'Arbre Devi. Au fil des années, j'en vins à comprendre que l'Arbre Devi était la demeure de ma divinité tutélaire et gardienne, Devi Ma Dakini, DMD. Je l'appelai DMD durant les six années qui précédèrent le moment où j'appris son nom reçu et traditionnel. (Elle possède 1001 noms selon la tradition Hindoue). Je compris que si je connaissais et prononçais son nom reçu, je pouvais mourir. C'est pour me protéger que son nom me resta inconnu. Une règle antique, et avérée, de sorcellerie met en garde contre le fait de prononcer à voix haute certains noms. Telles sont les idiosyncrasies occultes de la vie d'un terton. Je suis un cas de mythophrénie parlante et déambulante. Ce que j'imagine m'affecte tout aussi puissamment que le monde ordinaire, pour ne pas dire encore plus. C'est le risque professionnel dans la vie d'un terton et une mesure de mythophrénie mature et accomplie. C'est également le privilège d'un nagual qui s'aventure dans le Surnaturel.
Maintenant, j'ai compris que je n'encoure pas la mort de par la connaissance du nom de Devi mais l'acceptation totale de la mort accompagne toujours la reconnaissance littérale de la magie soutenant la vie. Donc la voilà, la sorcière sur le toit, celle qui coupa la rose: Kali Ma, la mère infernale qui détruit toutes les illusions, y compris l'illusion de la compassion.
"Ambika, tu es la puissance de rêve de l'Eternité,
L'enveloppe de semence-spirale de l'Univers
Et la manifestation suprême de Maya.
Tout l'univers est ensorcelé par toi
Mais c'est toi, selon ton bon plaisir, qui est la source de notre libération".
(Hymne à Kali, 11 ème Mahatmya de Chandi).
Metahistory.org
Juillet 2002: retour du premier voyage en Andalousie. Metahistory.org est mis en ligne, sponsorisé par l'Institut Marion jusqu'en Juillet 2009.
* Novembre 2002: “SABINA”, mon premier scénario basé sur l'histoire vraie de la première maîtresse de Carl Jung, la femme qui l'introduisit à l'alchimie et qui incarna sa muse, son anima.
2003-2006: élaboration de Metahistory.org en tant que source unique de la vision Sophianique des Mystères sur internet.
13 janvier 2006: World Psychedelic Forum à Bale en Suisse, avec JHS. 100 ème anniversaire d'Albert Hofmann. Lancement de la rubrique Psychonautiques sur le site.
Lorsque Metahistory.org fut lancé en juillet 2002, le monde était en ébullition à propos du Da Vinci Code. Je postai immédiatement une abondance de textes sur Marie-Madeleine afin de montrer que le portrait Gnostique de la prostituée sacrée ne correspondait pas au rôle qui lui était dévolu de petite maman-messie et de jument de reproduction d'une lignée de sang théocratique. A partir de l'été 2002, et pendant 7 années complètes, la matière postée sur le site équivalait à 2 ou 3 livres annuellement. Simultanément, ma rédaction compulsive de scénarios se déchaîna et je m'engageai sur une voie parallèle d'écriture de scripts cinématographiques qui perdure à ce jour. En novembre 2002, j'écrivis mon premier scénario SABINA, en trois semaines, après avoir effectué des recherches pendant 9 années sur la vie et l'oeuvre de Sabina Spielrein (1885-1942). Cette héroïne méconnue de l'Holocauste qui mérite d'être reconnue, comme la Anne Frank de l'intelligentsia Juive, vécut dans ma peau et me hanta comme une amante disparue. Parmi les parallèles dans nos vies, il y a cette implication profonde dans l'alchimie pour ne pas mentionner une obsession avec la métamorphose et le tabou sexuel. Mon “empathie biographique” avec Sabina Spielrein possède des racines profondes.
Avec Metahistory.org en ligne, je disposai d'une excellente plate-forme pour présenter la vision Sophianique des Mystères et je m'engageai dans cette aventure avec frénésie. Tout en écrivant sur l'intervention Archontique, les origines du mouvement Gnostique et tout en entreprenant la rédaction des commentaires de 32 des 52 documents des Codex de Nag Hammadi, je poursuivis mes explorations shamaniques sur Infinity Ridge. Avec la Devi à mes pieds et Gaïa planant dans les nuages, je parvins à savoir ce que cela veut dire que d'être un nagual. Originellement, les anthropologues utilisaient le terme en référence au nagualisme, une pratique shamanique communément répandue en Amérique centrale et du sud. Le nagual est le double shamanique, l'animal de pouvoir comparable au chat ou au corbeau qui accompagne une sorcière dans la tradition Européenne. Castaneda décrivit dans son premier ouvrage comment le shaman Yaqui don Juan se métamorphosa en corbeau, un exploit caractéristique du nagualisme.
Avec une majuscule, le Nagual signifie “l'inconnu, le Monde Inférieur, le Surnaturel” et avec une minuscule, il signifie la personne qui conduit le groupe dans une aventure de sorcellerie. Par l'entremise du chef d'oeuvre séquentiel en réalisme magique de Castaneda, qui se déploya sur trente années, de 1968 à 1998, le concept du nagual s'approfondit. Ce que j'avais compris théoriquement depuis des années devint pour moi une réalité tangible sur Infinity Ridge. Chaque site sacré appelle à lui un nagual particulier, un gardien-sorcier. C'est ainsi que le Ridge m'avait appelé, en fait en me frappant d'une décharge électrique sur l'épaule droite. Lors de mes conversations avec Gaïa-Sophia, de mes transactions de pouvoir avec la Devi et de mes expérimentations en écosorcellerie incluant les techniques de corderie et des rituels improvisés de guérison et de divination, j'en vins à découvrir et à mettre en oeuvre deux propositions élémentaires de shamanisme Télestique:
Le rôle du nagual est double: harmoniser l'accès au Surnaturel et définir la syntaxe.
Le don du nagual est la liberté.
Alors que je poursuivais mes aventures nagualistes en Andalousie, inconnues du monde entier et incompréhensibles pour mes collègues de l'époque, je continuai à écrire des essais pour Metahistory.org. Avec une rapidité frénétique, et pas moins. La structure originelle en neuf rubriques du site se métamorphosa en une structure à douze rubriques de par l'addition de catégories telles que Psychonautiques, Quête du Zodiaque, et ultérieurement Mythe Vivant et Action Juste. Durant des années, Metahistory.org soutint un niveau remarquablement élevé de trafic pour un site ardu et non-commercial. Les visites oscillaient entre 12 000 et 22 000 par jour. Le site accueillit un flux grandissant de nouveaux étudiants ainsi qu'un noyau dur d'étudiants fidèles revenant prendre leurs cours en ligne. Lorsque l'occasion me fut donnée de participer à des émissions de radio, telles que Coast to Coast, les visites atteignirent 275 000 à la journée. Je dirais que ce sont des chiffres remarquables pour un site d'enseignement présentant des essais extrêmement singuliers.
Ecologie Sacrée
Octobre 2004: dernière visite a Santa Fé. Rédaction de “DR SAX”, mon second scénario basé sur le roman de Jack Kerouac.
Mai 2005: rédaction du Plan de lecture de Nag Hammadi.
Décembre 2005: conception, rédaction du site Futureprimitve.org, pour Joanna Harcourt-Smith, sponsorisé par l'Institut Marion.
Avril 2006: rédaction de la première version de “AMERICAN GRAIL”, un scénario d'adaptation de Parzival, de Wolfram von Eschenbach, à la vie d'un cow-boy du Far West dans les années 1880.
Novembre 2006: publication de mon ouvrage “Not in His Image” rédigé en Belgique et en Espagne (publié en Français sous le titre “La Passion de la Terre”).
Novembre 2006: découverte du Psautier de Paris Eadwine.
Pour revenir quelque peu en arrière: en 2005, je créai le site Futureprimitve.org, pour mon amie de très longue date et ma collaboratrice Joanna Harcourt-Smith. Je mis en oeuvre le format et la déclaration de mission du nouveau site en l'espace d'une après-midi, en ayant recours à des images de l'art du sud-ouest de Gustav Baumann. Je me rappelle d'une immersion dans une luminosité particulière, une humeur euphorique, alors que ce projet se matérialisait. Ce fut une création de pur plaisir, un don pour honorer une amie douée.
Bannière Originelle de Futureprimitive.org
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J'écrivis “Not in His Image” en 14 mois en 2006/2007, en partie dans les Flandres et en partie en Andalousie. Tirant profit de mes expérimentations shamaniques sur Infinity Ridge, je réussis finalement à raconter l'histoire intégrale de la déesse déchue, le Mythos de Sophia, ET d'identifier la Lumière Organique en tant que corps de substance primordiale de la déesse.
Dès que la version finale fut achevée, je plongeai dans “Une histoire alternative du Graal”. Traditionnellement, les tertons ont des trésors qui leur sont délivrés en script de Dakini qu'ils doivent alors décoder et transcrire en langage normal. Le script peut avoir été perçu ou entendu. La découverte de trésors est comparable au channeling de par le fait que le terton reçoive une transmission mais différe, néanmoins, quant à la nature de la transmission. L'instruction de Dakini arrive en doses concises et péremptoires. Le script est extrêmement compressé, à l'image de données informatiques sous fichier zip. Par contraste, la matière issue de channeling prolifère et couvre volume après volume. Le discours du channeling est dilaté tandis que l'instruction de Dakini est intensive. "Les instructions-clés du Mahamudra devraient être transmises par un enseignement couché en termes concis" selon un adage des Kaguypa.
La somme et l'essence d'un terma constituent les instructions-clés. Dans un état d'attention accrue - dû peut-être à l'utilisation de Datura inoxia ou de bière d'orge fermenté lui donnant le zeste du LSD - Jingma Lingpa reçut des enseignements succincts de Dakini. Selon les règles de vie traditionnelles des tertons, il fut requis de préserver intacte cette sagesse reçue dans le cadre de limites strictes. Les commentaires qui sont ajoutés à un terma ne constituent pas en eux-mêmes un terma; ce sont des accessoires, des annexes. Le terton va parfois ajouter un colophon ou une prière cérémoniale à un passage d'instruction décodée de Dakini, toujours dans le souci de conserver l'élaboration du message essentiel à un strict minimum. J'ai été enclin à suivre les règles traditionnelles à cet égard. Par exemple, le Terma de l'Eveil de Gaïa est constitué de trois lignes de syntaxe de Dakini. Tout le reste n'est que commentaire et embellissements considérés comme correspondant à la présentation formelle du terma. L'emballage, pour ainsi dire. Le Nyingma JL fit de même avec ses termas.
Il se peut que les commentaires et les élaborations se colorent de l'aura magnifique d'un terma mais ils ne constituent pas, en eux-mêmes, un terma. Ce sont, pourrait-on dire, des riffs tertoniques. “Une histoire alternative du Graal” constitue un tel riff, l'élaboration d'un terma. Et c'est l'un de mes riffs chéris. L'identité authentique du Graal est une instruction de trésor. Je peux la résumer en une seule phrase:
Le Graal, recherché durant l'époque médiévale, était la rencontre avec la Lumière Organique connue des adeptes des cultes des Mystères qui durent se terrer lorsque l'Age des Ténèbres émergea.
Dans cette histoire alternative, je retrace la diaspora des Mystères à partir de la mort d'Hypatia, en l'an 415, jusqu'à l'an 1250. Et cela, en neuf chapitres. Il m'en reste trois à rédiger, pour arriver 650 années plus tard à l'an 1900. Il est extrêmement ardu de retracer ce qui est advenu aux initiés qui véhiculaient la connaissance de première main de la Lumière Organique après le 13 ème siècle. Des historiens, tel que Frances Yates, affirment que les Mystères survécurent dans l'Hermétisme, dans la Rose-Croix et dans l'alchimie de la Renaissance. Je ne suis pas d'accord. Je pense que le fil de la continuité fut brisé et que l'accès à la Lumière fut momentanément perdu mais il me reste à trouver le temps d'écrire cette partie tragique de l'histoire.
Telle qu'elle est aujourd'hui, cette histoire alternative est inachevée mais pourrait peut-être faire l'objet d'un ouvrage à part entière. Je suis exceptionnellement fier de ce cycle d'essais en raison de son originalité. Pour autant que je sache, personne n'a tenté de retracer, de cette manière, la survie des Mystères. Et ceux qui ont écrit sur le sujet n'ont pas explicité l'identité du Graal et de la Lumière Organique - mais, de toutes manières, ils n'auraient pas pu l'expliciter sans connaître, d'expérience personnelle, la nature de la Lumière Organique. Ce cycle d'essais constitue l'un des plus beaux fleurons de mon oeuvre quant au travail d'investigation, quant à la recherche historique passée et quant au parallélisme mytho-historique. Il élucide également l'aspect enthéogénique de la quête du Graal, révélé au travers de l'aventure de la Guirlande Magique dans les épisodes liés à Gawain. Je suis très fier d'avoir été capable de coucher tout cela par écrit.
Alors que je développais ce sujet, et après que “Not in His Image” eût été publié en Novembre 2006, je me rendis à Paris où j'avais localisé le Psautier de Paris Eadwine. Ce manuscrit est un délice de terton, un trésor d'une espèce extraordinaire. La tradition Tibétaine suggère que certains termas sont des objets matériels tels que de petits coffrets ou des parchemins couverts d'écritures magiques. Cette rumeur remonte à l'époque de l'histoire Tibétaine où le Bon Po, la religion Indigène du Tibet, fut supprimée et persécutée en raison de l'importation du Bouddhisme de l'Inde. Il se dit qu'à cette époque les prêtres Bon cachèrent leurs textes sacrés dans des grottes afin que ces enseignements pussent survivre à la période de persécution. C'est ainsi que la notion se fit jour selon laquelle les termas sont des documents physiques, des parchemins réels ou des manuscrits de quelque sorte.
Le Psautier de Paris Eadwine est sûrement cela: un trésor tangible sous forme manuscrite. Je considère que c'est l'unique terma de mes aventures en quêtes de trésors de par le fait que c'est un objet matériel, tout fini, que j'ai découvert dans une bibliothèque. Le Psautier fut produit aux alentours de 1250 à l'apogée des Romances du Graal écrites par Chrétien de Troyes, Robert de Boron, Wolfram von Eschenbach et d'autres. Le 13 ème siècle fut appelé “le moment mythogénique” par Joseph Campbell qui conféra une valeur suprême à la légende du Graal, la considérant comme le mythe directeur pour l'humanité moderne. Dans son ouvrage “Creative Mythology”, Campbell frise la découverte du secret enthéogénique dans le Parzival d'Eschenbach, à savoir la signification de la guirlande magique. Je conduis son exégèse à sa conclusion naturelle en ayant recours à des recherches sur le shamanisme qui n'étaient pas disponibles à l'époque où il travailla sur le sujet.
Mes écrits sur le Psautier de Paris Eadwine se maillent parfaitement avec la matière enthéogénique dans la légende médiévale du Graal. Merveille des merveilles, le livre de prières plein d'images de champignons psychoactifs apparut au même moment historique que Parzival. Dans “Not in His Image”, j'ai écrit: "La Gnose est l'écologie profonde de l'esprit humain". La source suprême de la Gnose est la Lumière Organique. L'imagerie très évocatrice du Psautier de Paris Eadwine nous rappelle que les plantes sacrées psychoactives servaient d'intermédiaires, guidant les adeptes vers une rencontre extatique avec la Lumière. L'écologie profonde est inséparable de la culture enthéogénique et de la pratique shamanique avec des plantes psychoactives. La possibilité d'être guidé vers la Lumière Organique par les plantes instructrices appartient à l'héritage sacré de l'humanité.
John Lash. 20 octobre 2010. Andalousie.
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