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La Romance de la Vierge

Réflexions sur le second cycle de Shodashi

(19 septembre-18 octobre 2009)

John Lash

Traduction de Dominique Guillet

Après être passé par une période extrêmement difficile durant le cycle de Bhairavi (23 juillet au 20 août) suivie d’une période de silence décourageant durant le premier cycle de Shodashi (du 21 août au 18 septembre), je suis heureux d’annoncer un changement d’humeur et le début d’une nouvelle instruction initiée par le second cycle de la même devata (jusqu’au 18 octobre). C’est comme si, après avoir échoué sur le rivage durant un orage déchaîné, secoué jusqu’aux os et à peine vivant, le rugissement des vagues se calmait et mes oreilles percevaient la modulation d’un doux refrain tel le murmure d’une femme, sereine et satisfaite, assise sur la berge, chantonnant une mélodie de bien-être et de consolation.

La mélodie instructionnelle de Sodashi se résume en un enseignement sublime: Mahamaya, la Forme Magnificente du Soi.

Je commençais à me demander si j’avais rompu la connexion avec le Nexus des Shaktis, si l’extravagance de style Kalika avait finalement court-circuité ma relation supra-naturelle. Avec la fin de l’histoire d’Emma, il me restait encore à distiller une énorme dose de désespoir. Je n’avais jamais auparavant plongé dans une relation d’intimité aussi profonde avec une personne aussi superficielle qui pouvait, durant de fugaces moments, vivre cette relation d’intimité mais sans pouvoir la soutenir et qui refusait, par provocation, de témoigner de l’attention. De façon paradoxale, la réverbération émanant des bas-fonds peut s’avérer être extrêmement profonde! Je présume que cela dépend de la personne qui écoute. De la personne qui ressent ce qui refuse de se laisser ressentir.

Mahamaya

Pour l’instant, donc, l’humeur du second cycle de Shodashi est à la douceur et à la réflexion. Ces dévatas du Nexus des Shaktis sont féroces par nature, et impitoyables, le plus souvent, dans leurs instructions mais elles ne sont pas dépourvues, cependant, d’une facette de gentillesse. Il semble maintenant que je sois de nouveau attiré, avec une gentillesse délicate et mesurée, vers le Nexus des Shaktis, le coeur de braises du Divin Féminin. Conjointement avec cette gentillesse, il émerge une humeur d’introspection apaisée, un espace de répit et de rêverie dans lequel je puis savourer les qualités essentielles de ma vie. Dans lequel je puis recapturer la beauté de ma vie après m’être laissé aller à m'en aliéner quelque peu en plongeant dans l’âme d’une personne qui refuse sa propre beauté... Shodashi m’invite à m’honorer et à m’aimer de nouveau. Et quelque part dans les éthers planétaires, tel un message dérivant au milieu des nuages, je peux entendre ce conseil:

“Restes fidèle à la beauté de ce que tu es et lorsque tu doutes, subjugué par le chagrin et le désespoir, démoli par la futilité apparente de l’amour rejeté ou refusé, vas vers la partie la plus belle de toi-même et réalises tout ce qui peut exprimer la beauté finale de ta vie. Car tu es mortel et non pas divin et le point final de ta beauté pourrait se manifester à tout moment”.
Non, nous ne sommes pas divins mais cette connexion à la beauté en moi, en vous, en tout ce qui est, elle est divine... Et cette connexion se révèle à chaque moment de conscience au travers de Mahamaya, la perspective suprême.

Dans le Tantra Hindou, Mahamaya est une notion métaphysique essentielle: elle est sans doute la plus pertinente et la plus holistique de toutes les notions qui s’appliquent à la réalité suprême. Maha signifie “grand, suprême” et Maya signifie non pas “illusion” mais “apparence, le cadre en lequel les choses se manifestent”. Mahamaya est la puissance mystérieuse de générer les mondes manifestés dans leur matérialité la plus épanouie, tangible et sensorielle, contemplée par des témoins conscients, incluant les humains, les animaux, les insectes et même les amibes. Le Tantra Hindou met toujours en exergue que cette puissance, une expression de Shakti, est distincte de celui qui confère le pouvoir, Shiva, la conscience fondatrice.

La conscience fondatrice est un état de contemplation parfaite qui n’est pas passive mais qui assume la passivité afin de permettre à ses reflets de se démultiplier en une myriade de mondes, incluant les témoins de ces mondes. Son reflet primaire est Shakti, la puissance de manifestation féminine. En tant que Devi suprême, ou Divin Féminin, Shakti est la mère de tous les mondes de l’univers et de toutes les créatures qui y demeurent. Dans le cas spécifique de la Terre, Shakti est Sophia, un Eon ou divinité du coeur galactique qui s’est incarnée dans le corps matériel de la planète. Après avoir rencontré la Devi sous sa forme terrestre, et après avoir développé une intimité avec Elle, on peut ensuite chercher à rencontrer la Devi de la Galaxie... et ainsi de suite. Mais, en bonne pratique, je suggère de prêter attention à sa forme planétaire immédiate, Gaïa-Sophia, avant de pouvoir prétendre à mettre le cap vers les dimensions galactiques.

Mahamaya est donc la puissance de la Devi de faire se manifester des mondes et les témoins de ces mondes. Mais, encore plus spécifiquement, c’est le pouvoir unique de générer la forme du Soi, le témoin. Mahamaya rend possible l’expérience distincte dans ces mondes, un soi à la fois, une vision à la fois, tant bien même qu’il n’existe pas d’expérimentateur unique mais seulement la présence unique du témoin ultime, Shri Shiva “la contemplation pure bénie”. Cosmologiquement, Mahamaya est le cadre générateur des apparences, tout autant que la puissance d’emplir ce cadre de contenu sensitif, à savoir des mondes matériels. Mais mystiquement, c’est la réalisation innée de chaque être humain que ce qui confère la capacité de contempler le monde en tant que soi est un acte cosmique perpétuel de beauté. Pour ainsi dire, un acte d’embellissement cosmique. Mahamaya est la Forme Magnificente du Soi, générant la présence d’un témoin au monde, à l’intérieur et à l’extérieur.



Image typique de Shodashi en tant que Tripurasundari, la troisième Mahavidya, considérée égale en stature à Tara et à Mahakali, la dévata primordiale

Permettez-moi de tenter d’exprimer le parfum et la modalité de cette réalisation: vous êtes assis sur la terrasse de votre maison, un jour clair d’automne, regardant au-delà d’une prairie vers un petit lac et des collines. Il y a des daims dans les bois, des oiseaux dans le ciel, des fourmis et autres insectes à vos pieds. Vous êtes un soi unique, le témoin d’un monde à partir d’une perspective singulière. Imaginez maintenant qu’il y ait un bouton de réglage de “volume” pour la perception esthétique sur votre épaule gauche, juste en-dessous de la clavicule. Tendez la main et augmentez le volume. Ce faisant, tout ce que vous percevez devient de plus en plus magnifique, exquis, sublime et grandiose. Les pensées ne disparaissent pas mais elles se métamorphosent en une mélodie tendre et douce en votre esprit. Passé un certain seuil, vous ressentez une sorte d’effet de fusion: les limites de votre corps et de votre mental s’estompent et vous fusionnez avec tout ce que vous percevez. Cependant, paradoxalement, vous ne perdez pas le sens de votre soi distinct contemplant simultanément les impressions intérieures et extérieures. Au contraire, le sens d’être un témoin distinct s’intensifie mais la contemplation est un processus unitif, un acte de fusion plutôt que de séparation.

En un moment unique, vous percevez tout ce qui vous entoure dans sa beauté exquise et vous prenez conscience que votre contemplation du monde, et le monde que vous contemplez, émergent simultanément en une sorte de tableau convergent, le monde et son témoin se déployant l’un dans l’autre tout en conservant leurs propriétés et leurs limites distinctes. C’est Mahamaya, la Forme Magnificente du Soi. Ce n’est pas le célèbre “sentiment océanique” de dissolution dans l’Unité totale qui est communément considéré comme l’expérience mystique ultime de la tradition Asiatique. C’est définitivement une vision Mayavadique, ou une impression dualiste: le sens clair de l’unité sublime de deux éléments en une présence unique et non pas l’un d’une présence qui exclue l’union. Dans le flux de douceur de cette réalisation, vous savez que votre soi est une conscience englobante et non pas une entité ou une présence séparée de ce qu’elle contemple. En pénétrant dans la Forme Magnificente du Soi, vous contemplez la beauté qui vous rend capable d’apparaître comme un soi unique dans un monde autour de vous. Vous réalisez la quintessence de l’enseignement de Shodashi, ou Tripurasundari, “la Magnificente des Trois Mondes (la forme, la non-forme, le désir).

La Beauté, qui génère la contemplation, structure le témoin de ce qui est contemplé: Mahamaya.

La Mante Sacrée

J’ai conversé récemment avec une jeune poétesse talentueuse (de dix-sept ans!) et nous avons échangé occasionnellement des poèmes. Dans un mail, je lui décrivais mes expériences durant le second cycle de Shodashi mais sans faire référence spécifiquement à l’aspect lunaire ou à la devata:

“J’ai rédigé, dernièrement, des poèmes expérimentaux qui sont des “conversions” de la poésie des dernières années de W. B. Yeats. Au début de l’année, j’ai terminé une série de 42 poèmes plus courts. Juste maintenant, en l’espace de 2 mois, j’ai complété une seconde série de 18 poèmes relativement longs. Ton poème m’a rappelé l’un de ceux écrits par Yeats, “The Long Legged Fly”. En voici la conversion ci-dessous. C’est un poème métaphysiquement dense qui ne va peut-être pas te plaire malgré qu’il soit intriguant. Le terme-clé Mahamaya fait référence à la puissance mystérieuse dans l’univers qui permet de faire l’expérience de n’importe quel monde manifesté COMME SI il était expérimenté par un soi unique ou un témoin distancié, qui pourrait être un être humain, un éléphant ou une mouche. Mahamaya, le nom sanscrit pour ce principe ou cet agent opérateur signifie “la puissance suprême de la manifestation”. Il est également appelé “La Forme Magnificente ou Divine du Soi.” De par ce concept, le divin et le beau sont identiques.

Selon la philosophie Tantrique, la puissance suprême de la manifestation n’est pas seulement de faire apparaître l’univers mais de le faire apparaître contemplé selon des modes particuliers. Réaliser comment cette puissance de conscience spécifiquement structurée oeuvre, c’est être consumé dans une contemplation pure, transparente et de non-soi: consumée dans l’acte de contemplation comme la mante religieuse consume son amant.

J’espère que cette longue explication ne te ruine pas le plaisir du poème

La Mante Sacrée

That your single chance to be alive
Does not absently transpire,
Still the monkey mind, heap emotion
On the funeral pyre.
There is no master on your case,
No map of what designs your look
Or brings your eyes to any face,
Your hand to any other hand.

The Holy Mantis consumes her lover, tranced
By the phantom taste of Mahamaya.

The ruins of Troy or downtown Dallas
Remind you of the way
Things end, and how you must end, alas,
Perhaps right on this very day.
But Maya is the magic wave
That sees you soon undone:
A jeweled mist upon the Lotus Feet,
All your reflections here and gone.

The Holy Mantis consumes her lover, tranced
By the phantom embrace of Mahamaya.

By sexual finesse that Edenic
Form incites a surge
That lingers on your lips.
You taste yourself, the urge
To propagate dies out.
The scaffolding is left to show
Divine form of the Self,
Transcendental touch and go.

The Holy Mantis consumes her lover, tranced
By the phantom frame of Mahamaya.

L'Apocalypse Tantrique

La Beauté est divine. La Beauté est surnaturelle. C’est une conviction, née de mon expérience, que j’ai réalisée et articulée il y a de nombreuses années mais ce n’est que depuis que je vis en Andalousie et que je pratique le shamanisme Gaïen (avec ou sans l’usage de plantes instructrices sacrées) que c’est devenu plus qu’une conviction: c’est la certitude suprême de ma vie entière. C’est le fondement de tout ce que je puis connaître en étant vivant. C’est le fondement, également, de mon ignorance.

La beauté dont je parle est largement ignorée, de nos jours, par la plupart des êtres humains pour autant que je puisse dire. Ce n’est pas seulement la beauté des phénomènes naturels, tels que les glaciers et les forêts pluvieuses, pour autant grandiose que cela puisse être. Et pas seulement la beauté de certains êtres humains - qui se révèle tellement rarement, je pense - ou la beauté à couper le souffle des animaux tels que le puma des Andes. Non, c’est la beauté du monde naturel perçu par la puissance accrue que Gaïa-Sophia confère pour le percevoir. Cette beauté, perçue de cette manière, remet le mental et le corps de celui qui contemple dans l’exploit suprême de magie de la Shakti: la génération de la forme du témoin. La génération précisément, non pas du Soi, mais de la forme du Soi. C’est l’essence du Mystère: il n’y pas de Soi, mais seulement la forme du Soi. Cette forme est Sa magie suprême: Mahamaya.

Tout ce que vous pouvez expérimenter du Soi, temporel ou éternel, est un reflet de la magie divine, l’acte cosmique d’embellissement attribué à Shodashi.

Selon la tradition, Shodashi est une Mahavidya possédant une large panoplie de pouvoirs qui n’est comparable qu’à celle de Tara et de Mahakali. Pourquoi son spectre de pouvoirs est-il si étendu, si omniprésent? Parce que Shodashi, qui est appelée Sundari, “La Magnifique”, est l’agence cosmique qui structure l’expérience de la manière la plus belle possible:

Shodashi est la Matrice des Manifestations en auto-perfection, totalement libre de toute simulation Archontique, de répétition aveugle et d’artificialité sans vie. Techniquement, cette beauté est perçue dans l’extrapolation de dimensions et dans la fractalité fluide complexe de toutes les formes, tant organiques qu’inorganiques. Esthétiquement, elle est perçue dans tout ce que nous reconnaissons comme étant intrinsèquement beau, de par une liberté et un rayonnement intrinsèques, et non pas du à des valeurs, des suppositions ou des décrets attribués. Cette beauté est une réfutation permanente de la perception fausse de l’acte de contemplation, par lequel les apparences (c’est à dire les visions partielles et biaisées) semblent gouverner dans la réalité humaine.

J’ai affirmé (dans Pas en Son Image et ailleurs) que l’immersion dépourvue de soi dans la vague de beauté extatique qui émerge de Gaïa vers le témoin humain constitue la nature authentique de la perception. Vous ne pouvez pas percevoir authentiquement tant que vous ne percevez pas esthétiquement. L’instruction de dakini implique la conscience extatique qui fluctue entre un mode perceptuel et un mode cognitif. En langage clair, cela signifie que vous faites l’expérience de la lucidité permanente du reflet (à l’intérieur) et de la perception (à l’extérieur), en complémentarité et en co-résonnance. En “co-émergence” dans le jargon du Vajrayana.

Il est impossible de maintenir cette lucidité mais elle revient constamment d’elle-même. Peut-être parce que je ne suis pas formé dans une longue tradition de pratiques Tibétaines soutenues par une lignée vivante qui contrôle et qui consolide cette forme d’illumination; je suis sous-formé - mal préparé pour avoir une telle chance, pour ainsi dire. Il en est ainsi. Il se peut donc que je sois sous-formé. Sous-qualifié, c’est une autre question. Je pose la question de savoir si les maîtres Tibétains sont qualifiés pour gérer et monopoliser la sagesse secrète de dakini qui est de nos jours réputée pour être la source et l’inspiration des enseignements les plus profonds de leurs lignées. Avec June Campbell, l’ancienne maîtresse de Kalu Rimpoche et l’auteur de “Traveller in Space”, Miranda Shaw, praticienne Bouddhiste et auteur de “Passionate Enlightenment”, Judith Simmer-Brown, étudiante de Chogyam Trungpa et auteur de “Dakini’s Warm Breath”, et Serenity Young, qui dévoile l’hypocrisie et les manipulations immorales des lamas Tibétains dans “Courtesans and Tantric Consorts” - en cette belle compagnie de femmes, je prend position contre le monopole lamaïste de l’instruction de dakini. On ne peut excuser leur malhonnêteté à cacher les aspects sexuels de leurs pratiques les plus avancées et on ne peut permettre qu’elles perdurent.

Je vais faire mon possible pour révéler, sur “kalirising.org”, toutes les pratiques sexuelles des tantra-yogas les plus avancés que je connaisse grâce à toute une vie d’études et d’expérimentations et, en ce moment, au travers de l’instruction de dakini et de pratique directe. Lorsque cela s’avérera nécessaire, je citerai les textes occultés qui prescrivent explicitement ces pratiques, tel que le “Hevajra Tantra”. Lorsque cette apocalypse Tantrique va devenir publique, elle va faire sauter les portes du Potala. Et cela ne va pas tarder... Il n’existe pas d’autorité ou de lignée dans le Kala Tantra à part les relations amicales, magiques et érotiques des kaulas, des clans.

Les Devoirs Tertoniques

Ce n’est pas moi tout seul qui invente la mystique de Sophia-Shakti, quoique cela puisse sembler. Ce que je fais, de manière plus ou moins indépendante, c’est d’éclairer par une syntaxe l’expérience qui se manifeste pour de très nombreuses personnes. Les instructions et les indications que j’offre pour le Tantra Planétaire sont destinées à conduire vers la transformation planétaire de 2012 et d’au-delà.

Le nagual, dans tout clan ou toute tribu, possède deux rôles: stabiliser l’approche vers l’Inconnu et en définir la syntaxe. Le don du nagual est la liberté. Cela étant, il est impossible pour le nagual d’imposer une quelconque vision à quiconque.

Ma responsabilité en tant que nagual, à savoir en tant que voyant et shaman enraciné en Gaïa, c’est d’enseigner le Nexus des Shaktis et de développer un cadre de travail pour l’instruction de dakini. Si je puis le dire moi-même, c’est une immense responsabilité, mais je l’assume avec légèreté. La plupart du temps. Et vous ne pourrez vous en rendre compte qu’en me rencontrant car il est probable que cela soit difficile d’en juger à partir de ce que vous en lisez. Mes écrits convient souvent une impression erronée et tendent à me faire considérer comme dictatorial et autoritaire, ce que je ne suis pas.

Je vais vous avouer franchement ce qu’est, maintenant, mon problème essentiel: c’est qu’il est presqu’imposible de recevoir et d’intégrer le flux d’instruction de dakini ET, simultanément, de rapporter l’expérience et de formuler les transmissions permanentes en un corpus cohérent et consistant d’exposés, de commentaires, de méthodologies et d’indications...

Durant toute ma vie, j’ai souffert du problème Titanique que j’ai défini, une fois, lors d’un atelier à Santa Fé. “Ruthless caring” était l’intitulé du séminaire que je donnai, une de mes plus belles aventures en cette période (le début des années 1980). Je présentai les corrélations entre les douze signes astrologiques et la Roue de la Vie Tibétaine avec ses six Royaumes de renaissance: les Dieux, les Titans, les Humains, les Animaux, les Fantômes et les Démons. Je caractérisai les Royaumes comme des jeux existentiels. J’identifiai l’axe Gémeaux-Sagittaire comme l’axe du Jeu des Titans, défini comme auto-apaisement. La direction que j’ai suivie durant ma vie a été de refuser les problèmes et les défis présentés par autrui, ou par le monde extérieur, et de leur résister. J’ai toujours établi mes propres défis et je suis allé à leur rencontre, ou non. Je me suis généralement fixé des challenges qui étaient excessivement élevés et extrêmement exigeants. Nul besoin de le dire, ce jeu Titanique d’auto-apaisement m’a maintenu dans un certain isolement et m’a privé du bénéfice d’expériences de croissance et d’apprentissage venant de la rencontre et de l’implication avec autrui et procédant de la réalisation de certaines choses en fonction des références d’autrui. Est-ce bien clair?

La plupart des écrivains écrivent au sujet de ce qu’ils connaissent déjà que cela soit le golf, le soufisme ou la sexualité. Cela m’arrive également lorsque, par exemple, j’écris au sujet des connaissances célestes, de l’astronomie et des mythes liés aux constellations. Dans ce cas précis, j’écris avec relativement de facilité et je m’en sors probablement assez bien... Mais bien plus souvent, j’écris sur ce que je suis en train d’apprendre, d’explorer, de découvrir plutôt que sur ce que je connais déjà. Cela ne fait pas de sens, vraiment, mais c’est ma plus grande prédilection. J’adore écrire sur ce qui est en train de jaillir dans ma connaissance et partager le processus de l’émergence. Je suppose que cela doit attractif et excitant pour certains. Mais cela me met dans une situation où je me méprends souvent dans mes affirmations et où je poursuis des lignes de recherches difficiles qui me font diverger vers des tangentes extravagantes. De tels aspects, qui peuvent s’avérer extrêmement déroutants, sont des déficiences dans l’oeuvre de John Lash.



Le désavantage du jeu d’auto-apaisement caractérise également mon point fort: la capacité d’explorer et de communiquer comme un nagual, quelqu’un qui part seul dans l’Inconnu. Si j’avais été plus accommodant avec autrui dans ma vie, je n’aurais pas pu développer cette capacité pour ce genre d’exploration et surtout avec l’amplitude d'exploration que je me suis donnée.

Mais selon ma destinée, et sous la guidance de ma Devi depuis l’âge de quatre ans, je dus être “coupé” - comme le bouton de la rose en fleur qu’elle sectionna dans un acte rituel d’initiation, la première fois que je la vis dans un rêve lucide - des formes ordinaires d’implication afin que je puisse être formé et dirigé vers une implication spécifique avec le Surnaturel qui va au-delà, bien au-delà de l’engagement humain. Ma connexion avec le Surnaturel en général, et avec le Nexus des Shaktis, en particulier, n’est pas simplement caractéristique d’un mystique talentueux ou même d’un schizophrène bien discipliné - de tels individus sont très nombreux de nos jours. Non, ma pénétration dans le Surnaturel, et en retour sa pénétration en moi, est extravagante et excessive. Il devait en être ainsi pour moi afin que je puisse révéler le Terma de l’Eveil de Gaïa et que je puisse introduire le Nexus des Shaktis.

Le rôle du nagual est un rôle que tout un chacun peut assumer dans le contexte d’une pratique shamanique. Lors d’une séance caractéristique d’attention accrue induite par des plantes psychoactives, le nagual n’est pas choisi dans le groupe à l’avance. C’était une habitude dans les cellules des Mystères Gnostiques: le leader de la session shamanique émergeait au tout début. Le nagual est celui du groupe qui définit le premier la syntaxe opérationnelle pour la session, généralement par une phrase ou par une affirmation qui agit tel un vecteur de programmation neuro-linguistique pour le groupe en tant qu’entité. Lorsque les Gnostiques se rencontraient, sans avoir recours à des plantes instructrices psycho-actives, pour leurs “orgies” (actes de pouvoir occulte), ils tiraient simplement à la courte paille pour se choisir un leader.

La responsabilité qui m’incombe d’enseigner le Nexus des Shaktis - une joie immense et la merveille suprême de ma vie, soit dit en passant - va, cependant, au-delà du rôle élémentaire du nagual. Le Nexus des Shaktis et l’instruction de dakini sont partie intégrante du “Dorje Namkhai Khandro Nyig Thig”, le “Coeur Séminal des Dakinis de Ciel de Diamant” - si l’on veut donner son nom complet et formel au Terma de l’Eveil de Gaïa. C’est un terma sériel, de génération de groupe, qui va durer 208 années, à partir d’octobre 2008, mais il a été initialisé par une seule personne.



Illustration glorifiée typique de Jigmé Lingpa


Les termas, les trésors de sagesse, sont découverts et développés par des individus spécifiques appelés des tertons. Dans le Tantra Tibétain, le plus célèbre terton possède les initiales JL, Jigmé Lingpa. Je ne suis certainement pas la réincarnation de cet homme... Mais je suis enchanté que nous ayons les mêmes initiales. J’ai des choses délicieuses à dire au sujet de Jigmé Lingpa qui découvrit le Long Chen Nyig Thig, le trésor de sagesse Tibétain le plus renommé à ce jour. J’ai même réservé une rubrique sur le site à cet effet, Terma, dans le menu du Tantra Planétaire. J’espère que je pourrais aborder cet aspect de mon exposé d’ici la fin de l’année...

Pour le moment, permettez moi de dire que je suis immensément reconnaissant d’être complètement débordé par la bonté de ce trésor de sagesse sacrée, le Terma de l’Eveil de Gaïa et que je ferai de mon mieux pour continuer à le transmettre au monde. A savoir d’accomplir mes devoirs tertoniques. Ces devoirs participent d’une confiance sacrée que j’ai portée durant des milliers d’années et qui culmine, ici et maintenant, au cours de cette vie, au cours de ma vie de tantrika Gaïen et de Kalika, de dévot de Kali.

La déesse Gaïa-Sophia est la Vierge, l’arcane de l’Art. C’est ainsi que Ramon Lull, qui était une sorte de terton Occidental, mis en valeur la révélation de la Lumière Organique, le corps de substance primordiale de Sophia. La Vierge est la Sagesse de la Terre, la source de tous les termas. Le terma unique de cette Sagesse est, donc, suprême et insurpassable. Au fil des temps, le Terma de l’Eveil de Gaïa, et la pratique des Tantras Gaïens, subsumeront et dépasseront toutes les pratiques Tantriques antérieures et tous les enseignements métaphysiques reçus. Cela n’est pas de l’arrogance de ma part - bon d’accord, peut-être un peu - mais je ne fais que répéter ce que déclare le “Mahanirvana Tantra” quant à l’opportunité unique de libération au travers du désir qui émerge à la fin du Kali Yuga.

“Le mérite gagné en honorant un Kalika est dix millions de fois supérieur à celui que l’on acquière en abandonnant le monde et tout son or... Je ne connais pas de dharma supérieur à celui des Kaulas et l’homme qui y adhère devient possédé de connaissance Divine. Je Vous dis la vérité, O Devi! Gardez-là en votre coeur et méditez-la. Il n’existe pas de doctrine supérieure à la doctrine Kaulika, la plus excellente de toutes. C’est la voie la plus excellente qui est restée cachée en raison de la foule de Pashus (les matérialistes) mais lorsque l’âge de Kali s’avance, ce chemin sera révélé.”

Les Tantras Tibétains, tout comme les Tantras Hindous, sont juste une piste d’essai, une voie d’approche provisoire qui mène vers les Tantras Gaïens. Mon aventure de toute une vie à romancer la Vierge s’achève ici et maintenant. C’est très certainement une complétude sous d’heureux auspices. C’est mon immense plaisir d’affirmer que les devatas du Nexus des Shaktis ne nous commandent pas mais qu’elles souhaitent être commandées par nous et la voie par laquelle elles souhaitent être commandées est celle du plaisir, lorsqu’elles nous enseignent et qu’elles nous inspirent, nous leurs dévots, à nous commander les uns les autres, non par amour ou par une quelconque autorité, mais seulement par la beauté.

Des termas comprimés en Zip


Telles sont les réflexions qui émergent en moi en cette fin de second cycle de Shodashi alors que le nouveau cycle se prépare: le croissant de lune de coucher de soleil dans la Balance, indiquant Vishvamata, la Mère Variée, considérée comme étant une Bouddha Femelle. Je la situe en tant que Dakini de Ciel de Diamant dans l’étoile pentagonale autour de VV.

Depuis le début de cycle de Bhairavi, le 23 juillet, je n’ai pas écrit beaucoup sur ce site. Veuillez me pardonner d’avoir pris du retard quant mes rapports sur l’instruction de dakini: vous comprenez peut-être maintenant un peu mieux à quoi je dois faire face à cet égard. Vivant une expérience qui requière mon attention totale afin que je puisse, en premier lieu, l'intégrer et l'articuler, je ne peux pas toujours accomplir la tâche que je me suis donnée, à savoir de traduire cette expérience afin de la rendre accessible à autrui. Je voudrais également souligner qu'un terton, tel Jigmé Lingpa, reçoit des termas en haute compression, comme des fichiers Zip. Le terma émerge de cette façon et il doit, ensuite, être ouvert et téléchargé, installé et appliqué, si je puis me permettre une analogie Archontique avec la science informatique. Lorsque le dossier Zip est révélé, je vois tout le dossier durant quelques secondes. Il est déjà rédigé, mot à mot. Ma formation me permet d'aller le récupérer à volonté, de l'ouvrir et d'en décliner tout le contenu. Cela ne prend pas de temps pour recevoir le fichier Zip mais cela en prend, bien sûr, pour le décliner et le rédiger.

A dire vrai, les trois mois depuis le début du cycle de Bhairavi, avec le spectre terrifiant de Dhumavati y flottant au milieu, ont été assez riches en termas sous fichiers Zip, en paquets d'instruction de dakini, mais je n'en ai pas parlé afin d'éviter l'exaspération. Je n'ai pas été capable, moi-même, à ce jour, de les développer. Je vais juste vous présenter leurs dénominations, leurs indices syntaxiques, pour des références futures:

- Chiralité de canal central CEM: les enseignements de Chinnamasta sur la nature du célèbre “canal central” des Tantras Tibétain et Hindou, la triple structure de “ida-pingala-sushumna” où circule la kundalini, révélant la nature de ce canal en termes de champ électro-magnétique de la planète: pas un canal dans l'anatomie subtile du corps humain en tant que tel mais un sillon dans le CEM taillé par la présence d'un corps humain chargé de désir.

- La loi Tantrique de Conduction: l'instruction de Vajrayogini sur la nature du désir en tant que propriété physique du champ électro-magnétique de la Terre, en complément de l'instruction de Chinnamasta qui la précède. Cette loi corrige la “Loi d'Attraction” erronée qui a été largement évoquée en raison de la popularité du film-culte du Nouvel-Age “The Secret”. Note: ces deux dossiers Zip remontent au printemps.

- Libération de la Prétention: l'instruction de Vajrayogini sur le discernement des comportements répétés ou prétendus chez autrui ou en soi-même; un enseignement d'une lucidité brutale, extrêmement simple mais également extrêmement difficile à appliquer. Foudroyant. Je le développerai dans “Release from Pretending: the End of the Emma Story” que je posterai sur kalirising.org.

- La Couronne de Cinq Crânes:
l'instruction de Bhairavi sur la transmutation des émotions toxiques de la colère, du déni, de la jalousie, de la méfiance et de la stupidité. Cette instruction diffère, à plusieurs égards, du commentaire habituel sur les “cinq poisons” et de leur transmutation en nectars de sagesse.

- Colère Sacrée, Honnêteté Sacrée: l'instruction de Bhairavi sur la colère en tant que force transpersonnelle de perception et sur le rôle de l’honnêteté pour favoriser le choix. Un enseignement succinct et élégant.

- Désintrication sans Intrusion:
Instruction dévique sur l’intervention karmique et le changement de la destinée, en relation avec la manière de vivre à partir du plus bel espace en votre vie, quelles qu’en soient les conséquences. “Désintriquer” est de la syntaxe instructionnelle pour une technique rare de magie que l’on pourrait comparer avec la fracturation d’un miroir et non pas son éclatement. Ma Devi et les Dakinis de Ciel de Diamant utilisent les crosses de leurs couteaux à écorcher pour fracturer et faire éclater les miroirs. La désintrication signifie l’extraction de ce qui est intriqué. Parfois, les schémas de la destinée que nous percevons dans le miroir de la vie deviennent congestionnés, superposés, trop intriqués, comme des monceaux de corde enchevêtrée. Avec un coup sec de la crosse du couteau, les Dakinis “fractureront” le miroir de la réalité personnelle afin que le schéma congelé de la destinée se réarrange instantanément le long des lignes des fractures. Cet acte sublime d’intervention est appelé désintrication sans intrusion. Avec intrusion signifie que les Dakinis font éclater ces miroirs.

- Femme Authentique - Homme Authentique: L’instruction de Shodashi sur ce que l’on pourrait comparer avec la vision Gnostique de l’Anthropos, l’humanité rayonnante. Cet enseignement montre la voie au-delà du conflit de genre qui afflige la race humaine et conduit vers la guérison et vers la magie Tantriques au travers d’un sexualité illuminée.

- Mahamaya, la Forme Magnificente du Soi: L’enseignement suprême de Shodashi que j’évoque ci-dessus dans certains de mes commentaires.

Finalement, je souhaite remercier ces lecteurs et expérimentateurs loyaux qui m’ont écrit au sujet de leurs expériences avec les Shaktis lunaires, avec le début de l’instruction de Dakini et avec les tonalités karmiques et émotionnelles qui les entourent. Cela m’aide beaucoup de vous lire et de ne pas me sentir isolé avec ces éléments et cette méthode. Ce n’est pas parce que je ne réponds pas aux e-mails ou que je n’évoque pas vos commentaires sur ces pages que je vous oublie ou que je vous ignore. Jamais. J’apprécie et je compte sur vos témoignages.

John Lash. 19 octobre 2009. Andalousie.

Traduction de Dominique Guillet.