02. Militarisation de la santé publique
et grippe H1N1
Michel Chossudovsky
La grippe aviaire de 2005 est survenue à peine un mois après l’ouragan Katrina. Elle a été présentée au public comme une question de sécurité nationale. À la suite de l’épidémie de grippe aviaire de 2005, la président Bush a confirmé que l’armée serait fortement impliquée advenant une pandémie et qu’elle aurait l’autorité de détenir un grand nombre de personnes:« Je suis préoccupé par la grippe aviaire. Je suis préoccupé par ce qu'une épidémie de grippe aviaire représenterait pour les États-Unis et le monde. […] J ai réfléchi aux différents scénarios d’une épidémie de grippe aviaire et à ce qu'elle signifierait […]
Il est difficile pour un président de décider de politiques concernant une épidémie de grippe aviaire.
Si nous avions une épidémie quelque part aux États-Unis, ne mettrions-nous pas alors cette partie du pays en quarantaine? Et comment pouvons-nous ensuite faire respecter cette quarantaine?
... Une option serait d’utiliser une armée capable de planifier et de se déplacer. Voilà pourquoi j’ai mis cette option sur la table. Il s’agit d’un débat important pour le Congrès.
... Mais le Congrès doit voir si des circonstances peuvent nécessiter que l'on confère au président le pouvoir d'aller au-delà du débat. Une telle catastrophe ou un tel défi pourrait être une épidémie de grippe aviaire. (The Pandemis Preparedness and Response Act, Conférence de presse de la Maison-Blanche, 4 octobre 2005, c'est nous qui soulignons)
Le jour suivant la conférence de presse du président Bush le 4 octobre 2005, une importante mesure législative a été proposée au Sénat étatsunien: The Pandemic Preparedness and Response Act.
Même si cette dernière n'a jamais été adoptée, elle a néanmoins contribué à créer un consensus chez les membres clés du Sénat.
La militarisation de la santé publique a été incorporée par la suite dans le John Warner Defense Authorization Act de 2007.
"L'Urgence en santé publique" et la loi martiale : Le John Warner Defense Authorization Act of 2007. H.R. 5122
On conçoit une nouvelle législation. Les termes « épidémie » et « urgence touchant à la santé publique » sont inclus explicitement dans une mesure législative clé, promulguée par le président Bush en octobre 2006.
Perdue au beau milieu de centaines de pages, la Public Law 109-364, mieux connue sous le nom de John Warner Defense Authorization Act of 2007" (H.R.5122) comprend une section spécifique sur le rôle de l'armée lors d'urgences nationales.
La section 1076 de cette législation intitulée « Emploi des forces armées dans les situations d'urgence » permet au président des États-Unis de déployer les Forces armées et la Garde nationale à travers les États-Unis afin de « restaurer l’ordre public et faire appliquer la loi des États-Unis » en cas de « désastre naturel, d’épidémie ou autre urgence touchant à la santé publique » :
SEC. 1076. EMPLOI DES FORCES ARMÉES DANS LES SITUATIONS D’URGENCE.
(a) Emploi des forces armées autorisé-
(1) GÉNÉRALITÉS- Section 333 du titre 10, United States Code, est amendé :
`Sec. 333. Situations d’urgence; immixtion dans la loi étatique et fédérale
`(a) Emploi des Forces armées en cas d’urgence- (1) Le président peut employer les Forces armées, incluant la Garde nationale pour les services fédéraux, pour
`(A) restaurer l’ordre public et faire appliquer les lois des États-Unis suite à un désastre naturel, à une épidémie ou à d’autres situations touchant à la santé publique, à une attaque terroriste, à un incident ou toute autre situation dans tout État ou possession des États-Unis lorsque le président détermine que--
`(i) la violence au pays a atteint un tel degré que les autorités constituées de l’État ou de la possession sont incapables de maintenir l’ordre public; et
`(ii) une telle violence provoque une situation décrite au paragraphe (2); ou
`(B) réprimer, dans un État, toute insurrection, violence, coalition illégitime ou conspiration si une telle insurrection, violation, coalition ou conspiration provoque une situation décrite au paragraphe (2).
`(2) Une situation décrite dans ce paragraphe est une situation qui
`(A) entrave tellement l’exécution des lois d’un État ou d’une possession, selon le cas, et celles des États-Unis au sein de cet État ou possession, qu’une partie ou une catégorie de la population est privée d’un droit, d’un privilège, d’une immunité ou d’une protection citée dans la Constitution et garantie par la loi et que les autorités constituées de cet État ou possession sont incapables, échouent à ou refusent de protéger ce droit, ce privilège ou cette immunité ou donner cette protection; ou
`(B) brave ou entrave l’exécution des lois des États-Unis ou empêche la justice de suivre son cours en vertu de ces lois.
`(3) Dans toute situation assujettie à l’alinéa (1)(B), l’État est réputé avoir refusé l’égale protection des lois garanties par la Constitution.
`(b) Avis au Congrès- Le président doit aviser le Congrès de la décision d’exercer l’autorité du paragraphe (a)(1)(A) le plus tôt possible et par la suite tous les 14 jours durant l’exercice de cette autorité. » (Voir ext de HR5122 http://thomas.loc.gov/cgi-bin/query/F?c109:6:./temp/~c109bW9vKy:e939907 : http://www.govtrack.us/congress/bill.xpd?bill=h109-5122&tab=summary
Ces clauses d’une portée considérable permettent aux Forces armées d’outrepasser l’autorité des gouvernements fédéral, étatiques et locaux impliqués dans les secours aux sinistrés et la santé publique. Elles accordent également à l’armée un mandat dans les fonctions de la police civile. La législation implique notamment la militarisation de l’exécution de la loi en cas d’urgence nationale.
"Catastrophe" et "Continuité du gouvernement": la directive présidentielle NSPD 51/HSPD 20 sur la sécurité nationale
Au moment où le John Warner Defense Authorization Act était adopté, une directive présidentielle était émise en mai 2007, (National Security and Homeland Security Presidential Directive NSPD 51/HSPD 20) .
NSPD 51 /HSPD 20 est une directive mixte sur la sécurité nationale émanant de la Maison-Blanche et du département de la Sécurité intérieure (Homeland Security). Bien que formulée par rapport à la « guerre au terrorisme » sur le territoire étatsunien, elle comprend également des clauses permettant la loi martiale en cas de désastre naturel, y compris une pandémie de grippe.
L’objectif et l’idée maîtresse de la NSPD 51 sont toutefois différents de ceux de la section du HR 5122. Elle définit les fonctions du département de la Sécurité intérieure en cas d’urgence nationale et sa relation avec la Maison-Blanche et l’armée. Elle fournit également au président le pouvoir absolu de déclarer une urgence nationale sans l’approbation du Congrès.
La directive établit des procédures pour la « Continuité du gouvernement » (Continuity of Government ou COG) en cas de « catastrophe ». Cette dernière est définie dans la NSPD 51/HSPD 20 (ci-après appelée NSPD 51) comme « tout incident, en quelque endroit que ce soit, provoquant des pertes massives, des dommages ou un désordre affectant gravement la population étatsunienne, les infrastructures, l’environnement, l’économie ou les fonctions gouvernementales ».
La « Continuité du gouvernement » ou « COG », est définie dans la NSPD 51 comme étant un « effort coordonné au sein de la branche exécutive du gouvernement fédéral afin d’assurer la continuité des fonctions nationales essentielles durant une catastrophe. »
« Le président doit mener les activités du gouvernement fédéral pour assurer le fonctionnement d’un gouvernement constitutionnel. Afin de conseiller et d’assister le président dans cette fonction, l’adjoint au président pour la Sécurité intérieure et le Contre-terrorisme (APHS/CT) est par la présente désigné coordonnateur à la Continuité nationale. Sans exercer de pouvoirs directeurs, ce dernier, en coopération avec l’adjoint au président en matière de Sécurité nationale (APNSA), doit coordonner le développement et l’implantation de politiques de continuité pour les départements et les agences du pouvoir exécutif. Le Comité de coordination de politiques de continuité (CPCC), présidé par un haut directeur du Conseil de la Sécurité intérieure, désigné par le coordonnateur à la Continuité nationale doit être le principal forum quotidien pour une telle coordination des politiques. » (National Security and Homeland Security Presidential Directive NSPD 51/HSPD 20, c’est nous qui soulignons)
Cette directive combinée NSPD /51 HSPD 20 confère des pouvoirs sans précédent à la présidence et au département de la Sécurité intérieure, outrepassant les fondements du gouvernement constitutionnel. NSPD 51 permet au président en poste de déclarer une « urgence nationale » sans l’approbation du Congrès. L’adoption de la directive NSPD 51 mènerait à la suspension de facto de la législature et à la militarisation de la justice et de l’application de la loi.
La directive NSPD 51 octroie à la Maison-Blanche et à la Sécurité intérieure (DHS) des pouvoirs d’État policier en cas de « catastrophe ».
Une pandémie de grippe ou une urgence liée à la santé publique sont des termes de référence de la directive NSPD 51. Le terme « catastrophe » y est vaguement défini comme « tout incident, en quelque endroit que ce soit, provoquant des pertes massives, des dommages ou un désordre affectant gravement la population étatsunienne, les infrastructures, l’environnement, l’économie ou les fonctions gouvernementales »
La directive reconnaît le pouvoir prédominant de l’armée en cas d’urgence nationale : la directive présidentielle « ne doit pas être interprétée de manière à diminuer ou affecter […] l’autorité du secrétaire à la Défense sur le département de la Défense, incluant la chaîne de commandement des forces armées allant du président au secrétaire à la Défense et de ce dernier au commandant des forces armées, ou le commandement militaire et les procédures de contrôle ».
Depuis leur entrée en vigueur il y a deux ans, ni le John Warner Defense Authorization Act ni la directive NSPD 51 n’ont fait l’objet d’un débat ou d’une discussion dans les médias.
La directive NSPD 51 et/ou le John Warner Act H.R.5122 pourraient être invoqués à la dernière minute, après une déclaration d’urgence nationale touchant à la santé publique et l’instauration d’un programme de vaccination obligatoire. L’objectif caché consiste à utiliser la menace d’une pandémie et/ou le bourbier d’un désastre naturel comme prétexte pour instaurer un gouvernement militaire, derrière la façade d’une « véritable démocratie ».
Vaccination : du H5N1 au H1N1
Un programme de vaccination contre la grippe à l’échelle nationale est prévu au États-Unis depuis 2005.
Selon le Wall Street Journal (1er octobre 2005), l’administration Bush a demandé au Congrès de « stocker des vaccins et des médicaments antiviraux dans le cadre de ses plans pour préparer les États-Unis à une éventuelle pandémie », pour une valeur estimée entre 6 et 10 milliards de dollars. Une grande partie de ce budget, à savoir 3,1 milliards, a été utilisée sous l’administration Bush dans le but de stocker le médicament antiviral oseltamivir (Tamiflu), dont les droits de propriété intellectuelle appartiennent à Gilead Science Inc, une compagnie dirigée par Donald Rumsfeld avant qu’il ne devienne secrétaire à la Défense dans l’administration Bush.
Conformément à son rôle d’« agence principale », plus de la moitié de l’argent réservé au programme par l’administration Bush a été remis au Pentagone. Autrement dit, nous sommes confrontés à un processus de militarisation du budget de la santé publique. Une partie de l’argent dédié à la santé publique est contrôlé par le département de la Défense, en vertu de ses règles d’approvisionnement.
« Le Sénat étatsunien a voté hier [le 3 septembre 2005] en faveur de l’achat de médicaments antiviraux, pour une valeur de 4 milliards de dollars, et d’autres mesures pour se préparer à une épidémie appréhendée d’influenza, mais il n’était pas certain que le Congrès approuve ces mesures.
Le Sénat a assujetti cette mesure à un projet de loi sur les dépenses en Défense pour 2006 de 440 milliards selon l’ Associated Press (AP). Mais il n’a pas inclus d’argent pour la grippe dans sa version du projet de loi en Défense et un important sénateur a dit qu’il essaierait de ne pas en inclure dans le texte de compromis du Sénat, qui devrait voter l’ensemble de la loi la semaine prochaine.
Presque 3,1 milliards de l’argent serait utilisé pour stocker le médicament antiviral oseltamivir (Tamiflu) et le reste irait à un système de surveillance mondial, au développement de vaccins et aux préparatifs étatiques et locaux, selon un reportage de Reuters. En ce moment le gouvernement détient suffisamment d’oseltamivir pour traiter quelques millions de personnes, et souhaite en acquérir assez pour en traiter 20 millions. »
(CIDRAP, http://www.cidrap.umn.edu/cidrap/content/influenza/panflu/news/sep3005avian.html)
La menace de pandémie de grippe aviaire H5N1 en 2005 a entraîné plusieurs milliards de dollars de revenus pour les industries pharmaceutiques et celles des biotechnologies. À cet égard, bon nombre des grandes compagnies pharmaceutiques s’étaient déjà positionnées, dont GlaxoSmithKline, Sanofi-Aventis, Chiron Corp situé en Californie, BioCryst Pharmaceuticals Inc, Novavax et Wave Biotech, et le géant pharmaceutique Roche Holding.
En 2005, la compagnie de biotechnologie MedImmune située au Maryland et qui fabrique « un vaccin contre la grippe en aérosol » s’était mise en position de développer un vaccin contre la grippe aviaire H5N1. Un des principaux acteurs dans le commerce des vaccins était Bioport, qui avait un contrat avec le Pentagone malgré son absence de connaissances spécialisées sur le virus de la grippe aviaire. Cette compagnie est détenue en partie par le Groupe Carlyle, étroitement lié au Cabinet Bush et dont Bush Senior est membre du conseil d’administration.
La vaccination en cas d’urgence touchant à la santé publique : un filon de plusieurs milliards pour les conglomérats de biotechnologie.
Le canular de la grippe aviaire de 2005 était une répétition générale à bien des égards. La pandémie de H1N1 de 2009 est une opération de plusieurs milliards de dollars d’une bien plus grande envergure. Un nombre privilégié de compagnies pharmaceutiques et de biotechnologies ont été impliquées dans des négociations derrière des portes closes avec l’OMS et l’administration étatsunienne. Certaines agences clés sont le Center for Disease Control situé à Atlanta et la Food and Drug Administration (FDA), lesquelles ont des liens étroits avec l’industrie pharmaceutique. Les conflits d’intérêt de ces agences sont mis en lumière par l’étude détaillée de Robert F. Kennedy Jr. intitulée Vaccinations : Deadly Immunity, parue en juin 2005:
« L’histoire de la collusion entre les organismes de santé gouvernementaux et les "Big Pharma" dans le but de cacher au public les risques du thimérosal est une effrayante étude de cas d’arrogance institutionnelle, de pouvoir et d’avarice. J’ai été entraîné dans cette controverse à contrecoeur. En tant qu’avocat et environnementaliste ayant passé des années à travailler sur la toxicité du mercure, j’ai rencontré à maintes reprises des mères d’enfants autistes absolument convaincues que les vaccins avaient rendu leurs enfants malades. […] « Les écoles primaires sont bondées d’enfants présentant des symptômes de dommages neurologiques ou touchant le système immunitaire », a déclaré Patti White, une infirmière scolaire, au House Government Reform Committee en 1999. « Les vaccins sont censés améliorer notre santé. Toutefois, en 25 ans comme infirmière, je n’ai jamais vu autant d’enfants esquintés et malades. Il arrive quelque chose de très grave à nos enfants. » (Robert F. Kennedy Jr., Vaccinations: Deadly Immunity, juin 2005)
L’OMS prévoit la production de 4,9 milliards de doses, un nombre suffisant pour inoculer une grande partie de la population mondiale. Les « Big Pharma », incluant Baxter, GlaxoSmithKline, Novartis, Sanofi-Aventis et AstraZeneca ont signé des contrats d’approvisionnement avec quelque 50 gouvernements. (Reuters, 16 juillet 2009) Pour ces compagnies, la vaccination obligatoire est une entreprise extrêmement lucrative :
« L’OMS a refusé de publier le compte-rendu d’une réunion clé d’un groupe consultatif sur la vaccination « où se trouvaient de nombreux membres du personnel de direction de Baxter, Novartis and Sanofi » ayant recommandé la vaccination obligatoire cet automne contre le virus artificiel de la "grippe porcine" H1N1 aux États-Unis en Europe et dans d’autres pays. »
Dans un courriel envoyé ce matin, un porte-parole de l’OMS a affirmé qu’il n’existe pas de compte-rendu de cette rencontre du 7 juillet à laquelle du personnel de la direction de Baxter et Pharma ont participé et où des lignes directrices concernant la nécessité d’une vaccination mondiale approuvées par l’OMS ce lundi ont été formulées.
En vertu du Règlement sanitaire international, les directives de l’OMS ont un caractère contraignant sur les 194 pays signataires de l’organisme advenant une urgence due à une pandémie semblable à celle anticipée cet automne, lorsque la seconde vague, davantage mortelle, du virus H1N1 émergera, un virus « mis au point par des techniques biologiques afin de ressembler à la grippe espagnole ».
En gros : l’OMS a l’autorité d’obliger tous les citoyens de ces 194 pays à se faire vacciner cet automne, sous la menace d’une arme, d’imposer une quarantaine et de restreindre les déplacements. » (Jane Burgermeister, WHO moves forward in secrecy to accomplish forced vaccination and population agenda, juillet 2009)
Le 19 mai, la directrice générale de l’OMS, de hauts fonctionnaires et des représentants de quelque 30 compagnies pharmaceutiques se sont rencontrés à huis clos.
« Dans un monde idéal, les principales compagnies pharmaceutiques pourraient fabriquer 4,9 milliards de vaccins contre la grippe porcine durant la prochaine année. Il s’agit de la plus récente évaluation de l’OMS. Sa directrice générale, Dre Margaret Chan a rencontré des représentants de 30 compagnies pharmaceutiques mardi et a donné un briefing concernant un plan pour garantir la vaccination dans les pays pauvres dont les infrastructures sont insuffisantes pour combattre une éventuelle pandémie. » (Digital Journal, 19 mai 2009)
Selon un récent reportage de Business Week, « Les pays les plus riches, comme les États-Unis et la Grande-Bretagne, paieront un peu moins de 10 $ par dose [du vaccin antigrippal H1N1]. […] Pour les pays en développement, le prix sera moindre. » (Business Week, juillet 2009). L’OMS prétend que 4,9 milliards de doses ne suffiront pas et qu’une seconde inoculation sera requise.
4,9 milliards de doses à environ 10 dollars, et un peu moins dans les pays en développement, représente une manne de l’ordre de 400 milliards de dollars en une seule année pour les "Big Pharma". Et l’OMS prétend qu’une dose par personne pourrait être insuffisante…
Un vaccin dangereux mettant la vie en danger : qui possède le brevet?
Alors que la fabrication a été confiée à un nombre de compagnies privilégiées, il semblerait que les droits de propriété intellectuelle appartiennent au géant pharmaceutique Baxter situé dans l’Illinois. Baxter joue un rôle principal dans les négociations entre l’administration étatsunienne et l’OMS. De plus, « un an avant que le premier cas du nouveau soi-disant virus H1N1 ne soit signalé » Baxter a déposé une demande de brevet pour le vaccin H1N1 :
Baxter Vaccine Patent Application US 2009/0060950 A1. (Voir William Engdahl, Now legal immunity for swine flu vaccine makers, Global Research, juillet 2009). Leur demande indique :
« la composition du vaccin comprend plus d’un antigène […] tel que l’influenza A et l’influenza B particulièrement sélectionnés à partir d’un ou plusieurs sous-types de virus humains H1N1, H2N2, H3N2, H5N1, H7N7, H1N2, H9N2, H7N2, H7N3, H10N7, des sous-types de la grippe porcine H1N1, H1N2, H3N1 et H3N2, des sous-types des grippes canine et chevaline H7N7, H3N8 ou aviaire H5N1, H7N2, H1N7, H7N3, H13N6, H5N9, H11N6, H3N8, H9N2, H5N2, H4N8, H10N7, H2N2, H8N4, H14N5, H6N5, H12N5. »
La demande indique par ailleurs : « Des adjuvants appropriés peuvent être sélectionnés à partir de gels minéraux, d’hydroxyde d’aluminium, de substance de surface, de lysolécithine, de polyol pluronique, de polyanions ou d’émulsions inverses, telles que de l’eau dans l’huile ou l’inverse ou une combinaison correspondante. Évidemment, la sélection de l’adjuvant dépend de l’utilisation envisagée. P. ex. la toxicité peut varier de non toxique à très toxique selon l’organisme sujet.
Se pourrait-il que Baxter se prépare à vendre, sans responsabilité légale, des centaines de millions de doses contenant de l’hydroxyde d’aluminium hautement toxique comme adjuvant? (Ibid)
Le Los Angeles Times a rassurer le public étatsunien avec un article intitulé : Quelles sont les chances que le H1N1 vous tue? On pourrait aussi demander quelles sont les chances que le vaccin contre le H1N1 vous tue?
National Emergency Centers Establishment Act: H.R. 645
Rien n’indique que, dans un avenir rapproché, l’administration Obama prévoit une urgence touchant à la santé publique qui nécessiterait l’imposition de la loi martiale. Ce que nous soulignons dans cet article est l’existence de divers textes de loi (législations et directives présidentielles) qui permettraient au président des États-Unis d’instaurer la loi martiale en cas d’urgence touchant à la santé publique. Advenant l’adoption de la loi martiale dans un tel contexte, nous ferions face à une « vaccination obligatoire » de groupes ciblés de la population ainsi qu’à l’éventuelle mise en place d’installations pour la détention de personnes mises en quarantaine.
À cet égard, il convient de noter qu’en janvier 2009, une législation nommée National Emergency Centers Establishment Act HR 645 (Loi pour l’établissement de centres d’urgence nationaux) a été déposée au Congrès étatsunien. Le projet de loi réclame l’établissement de six centres d’urgence nationaux dans de grandes régions des États-Unis. Ils seraient situés sur des installations militaires existantes et serviraient à mettre des personnes en quarantaine advenant une urgence en santé publique ou un programme de vaccination obligatoire.
Le projet de loi va bien plus loin que les législations précédentes (y compris la loi H.R. 5122). L’objectif avoué des « centres d’urgence nationaux » est de fournir « de l’hébergement temporaire, de l’assistance médicale et humanitaire aux personnes et aux familles déplacées en raison d’une urgence ou d’un désastre naturel ». En réalité, il s’agit des camps d’internement FEMA. Le projet de loi H.R. 645 indique que les camps peuvent être utilisés pour « satisfaire d’autres besoins appropriés, conformément à la décision du secrétaire à la Sécurité intérieure ». (Michel Chossudovsky, Les États-Unis se préparent pour l’implosion sociale, mars 2009)
Il n’y a eu pratiquement aucune couverture médiatique du projet de loi H.R. 645, lequel fait actuellement l’objet de discussions au sein de plusieurs comités du Congrès. Rien n’indique que cette législation est en voie d’être adoptée.
Ces « installations civiles » sur des bases militaires étatsuniennes doivent être établies en coopération avec l’armée des États-Unis.
Une fois qu’une personne est arrêtée et internée dans un camp FEMA situé sur une base militaire, cette personne serait alors selon toute vraisemblance, en cas d’urgence touchant à la santé publique, sous la juridiction de facto de l’armée : la justice civile, incluant l’habeas corpus, ne s’appliquerait plus.
Si elle était adoptée, la loi H.R. 645 pourrait être utilisée advenant une urgence en santé publique. Cela est de toute évidence en lien direct avec la crise économique et la probabilité que des manifestations de masse aient lieu à travers les États-Unis. Cela constitue un pas de plus vers la militarisation de l’application de la loi civile, abrogeant le Posse Comitatus Act.
Selon les termes du représentant Ron Paul :
« […] Les centres de fusion, la police militarisée, les caméras de surveillance et un commandement militaire intérieur ne sont pas suffisants […] Même si nous savons que les installations de détention sont déjà en place, ils veulent maintenant légaliser la construction de camps FEMA sur des installations militaires en se servant de l’excuse très populaire voulant que ces installations serviront en cas d’urgence nationale. Avec l’économie fictive basée sur la dette qui s’aggrave de jour en jour, la possibilité d’une agitation civile devient davantage une menace pour l’establishment. On n’a qu’à regarder l’Islande, la Grèce et d’autres pays pour savoir ce qui pourrait arriver aux États-Unis. » (Daily Paul, septembre 2008, c’est nous qui soulignons)
Les camps d’internements envisagés devraient être vus par rapport au processus plus général de la militarisation des institutions civiles. La construction de ces camps est antérieure à la mise au point de la loi H.R. 645 (pour l’établissement de centres d’urgence nationaux) en janvier 2009.
"L’aide militaire à des fins civiles" : le rôle du US Northern Command en cas de pandémie de grippe
Le US Northern Command (Commandement du Nord étatsunien) a le mandat de soutenir et superviser les institutions civiles en cas d’urgence nationale.
« En plus de défendre la nation, le US Northern Command offre un soutien en ce qui a trait à la défense des autorités civiles, conformément aux lois des États-Unis et aux directives du président ou du secrétaire à la Défense. L’aide militaire est toujours destinée à un organisme fédéral principal, tel que la Federal Emergency Management Agency (FEMA).
L’aide militaire à des fins civiles comprend les opérations nationales de secours en cas de désastre lors de feux, d’ouragans, d’inondations et de tremblements de terre. Elle est offerte également pour les opérations antidrogue et la gestion des conséquences, comme ce serait le cas après un attentat terroriste impliquant une arme de destruction massive.
En général, une urgence doit excéder les capacités de gestion des organismes locaux, étatiques et fédéraux avant que le US Northern Command s’implique. Lorsque de l’aide est fournie à des fins civiles, le commandement passe par des Forces opérationnelles interarmées subordonnées. (Voir le site web de US Northcom, http://www.northcom.mil/index.cfm?fuseaction=s.who_civil)
Les ouragans Katrina et Rita ont grandement contribué à modeler le rôle du Northern Command relativement à l’« aide militaire à des fins civiles ». À l’époque, les procédures d’urgence ont été coordonnées de très près par le US Northern Command à partir de la base de la base aérienne de Peterson en collaboration avec la Sécurité intérieure, qui supervise la FEMA
Pendant l’ouragan Katrina (septembre 2005) le quartier général du contrôlait les déplacements du personnel et le matériel militaire dans le golfe du Mexique, en empiétant dans certains cas, sur les activités des organismes civils. L’opération en entier était sous la juridiction de l’armée, non pas de la FEMA. (Michel Chossudovsky, US Northern Command and Hurricane Rita, Global Research, 24 septembre 2005)
Comme cela fait partie de son mandat lors d’une urgence nationale, le Northern Command coordonnait de nombreuses fonctions civiles. Dans les termes du président Bush au plus fort de l’ouragan Katrina, « le gouvernement et l’Armée étatsunienne avaient besoin d’une autorité prépondérante pour aider à gérer des crises nationales importantes telles que les ouragans ». Le secrétaire à la Sécurité intérieure Michael Chertoff a par la suite qualifié l’ouragan Katrina d’« incident d’importance nationale », justifiant la mise en œuvre d’un soi-disant « plan d’action national (National Response Plan, NRP). (Pour plus de détails consultez le document complet au http://www.dhs.gov/interweb/assetlibrary/NRPbaseplan.pdf )
Au cours des deux dernières années, dans le contexte général des « secours aux sinistrés », le Northern Command a défini un mandat dans l’éventualité d’une urgence liée à la santé publique ou d’une pandémie de grippe. L’accent est mis sur la militarisation de la santé publique, par laquelle NORTHCOM superviserait les tâches des institutions civiles engagées dans les services se rapportant à la santé.
Selon le brigadier général Robert Felderman, directeur adjoint des plans de USNORTHCOM, direction des politiques et stratégies : « USNORTHCOM est l’organisme de synchronisation mondial le coordonnateur mondial de l’ensemble des commandements de combat dans les cas de pandémie d’influenza. » (C’est nous qui soulignons) (Voir Gail Braymen, USNORTHCOM contributes pandemic flu contingency planning expertise to trilateral workshop, USNORTHCOM, 14 avril 2008, ainsi que USNORTHCOM. Pandemic Influenza Chain Training (U) pdf)
« Les États-Unis ont aussi fait face à l’influenza espagnole en 1918. Nous sommes ceux qui ont eu la plus vaste intervention [face à une pandémie] dans l’histoire récente. J’ai donc discuté de ce que nous avons fait à l’époque, de ce que nous anticipons maintenant et des chiffres que nous prévoyons advenant une pandémie d’influenza. »
Le nombre potentiel de victimes aux États-Unis s’il y avait une pandémie d’influenza aujourd’hui pourrait être près de deux millions selon Felderman. Non seulement l’économie du pays en souffrirait, mais le département de la Défense devrait également être prêt et apte à protéger et défendre le pays, ainsi qu’à fournir de l’aide aux autorités civiles en cas de désastre. Bien que pratiquement tous les aspects de la société seraient touchés, “les implications pour le Northern Command seraient très significatives.” »
« En plus de l’impact sur la défense du pays, [une pandémie aurait] un énorme impact économique, », a déclaré Felderman. Les États-Unis ne sont pas les seuls à se préparer à l’éventualité d’une telle catastrophe. (Gail Braymen, op cit)
Autre fait pertinent, des unités de combat ont été rapatriées du théâtre de guerre afin d’aider le US Northern Command advenant une urgence nationale, y compris une pandémie de grippe. Dans les derniers mois de l’administration Bush, le département de la Défense a ordonné que la 3rd Infantry's 1st Brigade Combat Team (BCT) soit rappelée d’Irak.
L’unité de combat BCT était attachée à la US Army North, la branche armée du US Northern Command (USNORTHCOM). La 1st BCT, ainsi que d’autres unités de combat, serait appelée à effectuer des fonctions militaires spécifiques en cas d’urgence nationale ou de désastre, incluant une urgence touchant à la santé publique :
« Le Army Times rapporte que la 3rd Infantry’s 1st Brigade Combat Team revient d’Irak afin de défendre le pays en tant que force d’intervention fédérale sur demande, advenant une urgence ou un désastre naturel ou fait par l’homme, y compris une attaque terroriste. » L’unité BCT a été mise aux ordres de la US Army North, la branche armée du US Northern Command (USNORTHCOM). (Voir Gina Cavallaro, Brigade homeland tours start Oct. 1, Army Times, 8 september 2008, c’est nous qui soulignons).
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